Gaius Antonius Hybrida

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Gaius Antonius Hybrida est un homme politique de la fin de la République romaine. Il est le second fils de Marcus Antonius Orator et le frère de Marcus Antonius Creticus. On ne connait pas sa mère, et il eut pour neveu Marc Antoine.

Quintus Tullius Cicero, frère de Cicéron, fit de lui un portrait assasin, l'accusant de couardise, de grivelerie, et même d'entretenir une maîtresse tirée de la prison des esclaves[1].

Il débute sa carrière militaire comme légat commandant la cavalerie de Lucius Cornelius Sulla lors des guerres contre Mithridate VI. Après le retour de Sylla à Rome, Gaius demeure en Grèce avec un contingent de cavalerie. Censé maintenir la paix et l’ordre, il finit par piller le pays et par mettre à sac plusieurs temples et lieux sacrés. Des soupçons d’atrocités commises contre la population, dont la torture, lui valent son surnom Hybrida (Hybride, alliance d'une truie et d'un sanglier selon Pline l'Ancien[2], ou bien dérivation du grec Hybris, excès, violence).

En 76 av. J.-C. il est mis en accusation pour ses exactions par le jeune Jules César, mais échappe à une condamnation en faisant appel aux tribuns de la plèbe, prétextant ne pouvoir plaider à Rome et sous serment de façon équitable face à un Grec[3], [1] . En 70 av. J.-C., il est exclu du Sénat par les censeurs[1], pour ses atrocités commises en Grèce. Malgré sa réputation, il est élu tribun en 71 av. J.-C., ce qui lui permet de réintégrer le Sénat, puis préteur en 66 av. J.-C. avec Cicéron[4], et finalement consul également avec Cicéron en 63 av. J.-C.[5]. Il appuie secrètement Lucius Sergius Catilina, mais Cicéron le fait passer de son côté en lui promettant le proconsul de la riche province de Macédoine [6]. Lorsque la conjuration de Catilina est démasquée, Gaius doit en tant que consul commander une armée en Étrurie contre Catilina, mais prétextant une crise de goutte, il cède la direction de la bataille au légat Marcus Petreius. Ceci ne l'empêche pas ensuite de recevoir le titre d'imperator pour cette victoire[7].

Il partit ensuite en Macédoine, où il se rendit si détestable par son oppression et ses extorsions envers la population, qu’il dut quitter cette province. En 59 av. J.-C., Gaius est accusé à Rome d’avoir pris part à la conjuration de Catilina, et d’extorsion financière dans sa province. César et Pompée soupçonnèrent Cicéron de s'être entendu Gaius pour partager le fruit de ses pillages. La défense de Gaius par Cicéron deux ans auparavant pour soutenir la proposition de son rappel, ainsi que lors de son procès, accrurent les soupçons[8]. Malgré la défense de Cicéron, Gaius est condamné et s’exile dans l'île de Céphalonie[9]. Il semble que César l’ait rappelé car il participe aux réunions du Sénat en 44 av. J.-C. et est censeur en 42 av. J.-C..

Gaius épousa une Romaine dont le nom est inconnu, qui lui donna deux filles :

Des mariages de ses filles, il eut deux petits-enfants Lucius Caninius Gallus et Antonia.

[modifier] Notes

  1. abc Quintus Tullius Cicero, De petitionis consularibus, 2
  2. Pline l'Ancien, Histoires Naturelles livre viii, 213
  3. Plutarque, vie de César, 3
  4. Asconius, fragment du discours de Cicéron In toga candida, 18, [1]
  5. Dion Cassius, livre XXXVII, 10
  6. Salluste, La conjuration de Catilina, 26 ; Plutarque, Vie de Cicéron, 12
  7. Salluste, La conjuration de Catilina, 59 ; Dion Cassius, livre XXXVII, 39-40
  8. Dion Cassius, livre XXXVIII, 10
  9. Cicéron évoque cette condamnation dans une autre plaidoirie «  Caïus Antonius a succombé. Peut-être n'était-il pas sans reproche. Mais Antonius même, je suis en droit de le dire, n'eût pas été condamné par des juges tels que vous »Pro Flacco, 38