Catilina

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Catilina (Lucius Sergius Catilina) (-108 - -62) est un homme politique romain du Ier siècle av. J.-C., connu pour ses conjurations visant à renverser la République romaine et tout particulièrement son Sénat aristocratique.

Cicero denouncing Cataline, par John Leech, 1850
Cicero denouncing Cataline, par John Leech, 1850

Sommaire

[modifier] Cursus

Issu d'une famille noble appauvrie, Catilina sert pendant la Guerre sociale avec Pompée et Cicéron sous les ordres de Gnaeus Pompeius Strabo. Puis il soutient Sylla lors de la guerre civile de -84 - -81.

En -73, il est accusé d'adultère avec une vestale, Fabia, qui était la demi-sœur de la femme de Cicéron.

Il devient préteur en -68 et gouverne la province d'Afrique pendant les deux années qui suivent. À son retour il est poursuivi pour abus de pouvoir et acquitté ; puis en -66, il est accusé de conspiration avec Autronius et Publius Cornelius Sulla, mais cette conjuration nous est mal connue.

[modifier] Catilinaires

En -64, il est battu par Cicéron aux élections consulaires pour l'année 63. Catilina décide alors de se présenter comme le défenseur des populares et des vétérans de Sylla. Et il commence à organiser une nouvelle conspiration.

En -63, Cicéron devenu consul découvre grâce à Fulvia (personnage), la maîtresse de Curius, l'un des conjurés, la conspiration et la révèle au Sénat, dans un discours célèbre commençant par ces mots:

« Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ? » — « Jusqu'à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience ?... »

qui obligèrent Catilina à fuir Rome.

Il résida en Étrurie chez son ami Manlius, laissant à ses partisans le soin de chercher la complicité des Allobroges (tribu gauloise de la province de Narbonnaise). Ceux-ci refusèrent et avertirent même les autorités romaines. Sur proposition de Caton d'Utique, Catilina et sa clique de conspirateurs furent condamnés à mort par un senatus consultum ultimum[1], procédure dont la légalité est encore aujourd'hui discutée.

En janvier -62, Catilina et ses compagnons sont interceptés et défaits par des troupes romaines à Pistorium, (Pistoie, en italien Pistoia), et Catilina y trouve la mort en combattant. Un sénateur commenta: « Quelle belle mort!... Dommage qu'elle n'ait pas servi la République. »

Les conspirations de Catilina inspirèrent plusieurs ouvrages littéraires : Les Catilinaires de Cicéron, discours prononcés au Sénat, qui devinrent un exemple d'éloquence et de rhétorique et l'historique de cette conjuration rédigé par Salluste sous le titre de De Conjuratione Catilinæ.

L'histoire de cette conjuration a été écrite par Salluste et, au XIXe siècle, par Prosper Mérimée (1844). Les Catilinaires de Cicéron y ajoutent de saisissants détails. Crébillon père, dans Catilina (1748), Voltaire, dans Rome sauvée, ont mis sur la scène la conspiration et la fin tragique de Catilina.

[modifier] Références

  1. Salluste + Encyclopédie de l'antiquité classique, éditions Séquoia

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