Génération Y

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La Génération Y comprend les enfants nés entre 1979 et 1994[1]. Ces dates charnières sont variables d'un pays à l'autre. Certains les nomment également "enfants du millénaire" (à tort puisque ce terme désigne les enfants nés après le nouveau millénaire) ou "écho-boomers", puisque plusieurs sont les enfants des baby boomers. Pour ce qui est de l'Europe, on considère que les enfants qui n'ont aucune mémoire de dictature ou de communisme sont des "Y", puisque les autres montrent habituellement un caractère attribuable à la génération X. Il s'agit de la 14e génération américaine. Ils ont confiance en eux, sont optimistes, indépendants, orientés sur les objectifs, maîtres d’Internet et des ordinateurs personnels (PCs), instruits et perspicaces.[2] Ils sont dès la tendre enfance d'habiles négociateurs, qui ont appris à vivre en synergie avec leurs parents du Baby Boom. On les voit plus tolérants, moins radicaux que ceux qui les précèdent. Plusieurs ayant vécu dans un contexte de divorce ou dans une situation où les deux parents étaient au travail, ils ont souvent été seuls.[3] Les relations humaines sont devenues très importantes pour eux. Ils sont donc portés vers le travail d'équipe afin de créer des liens.

En Amérique, dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre, leur arrivée dérange certains employeurs : ils sont rares et savent ce qu'ils valent. Pour les membres de la génération Y, l'autorité n'est pas toujours synonyme de compétence.[4] Ils n'ont pas peur de se comparer aux autres. Ils sont autant à l'aise pour communiquer à l'aide des technologies que directement. Contrairement à leurs parents, les jeunes de la génération Y ne placent pas le travail au premier plan. Ils refusent de travailler durant les fêtes et week-ends (sauf en emploi étudiant) et veulent des congés pour décompresser, car la santé mentale et physique s'avère leur priorité. Ils recherchent une meilleure qualité de vie et priorisent la conciliation travail - intérêt personnel[5]. Ils pensent à court terme et sont très mobiles[6]. "Progression rapide, horaires plus flexibles, formation continue, liberté et autonomie... Voilà quelques-unes des exigences de cette génération, et les entreprises n'auront d'autre choix que d'en tenir compte."[7]

Hédonistes au grand cœur, ce sont également des globe-trotteurs, avides d'en connaître plus sur le monde. Strauss et Howe prédisent que les valeurs de gauche (alter-mondialisme, État-providence) seront accentuées durant l'apogée des Y. Leur intégration dans le cadre de l'entreprise où pré-existent des salariés qui n'ont pas les mêmes codes sociaux demandent un effort réciproque de compréhension. Une formation peut être organisée avec profit, pour que l'encadrement de proximité connaisse mieux ces nouvelles recrues, et que les jeunes embauchés découvrent les codes de fonctionnement dans leur entreprise.

Le racisme est très peu répandu dans cette génération : l'ouverture y est multi-dimensionnelle. L'obésité subit une forte hausse, mais le tabagisme diminue, surtout dans les régions où fumer est prohibé dans les lieux publics.

Sommaire

[modifier] "Héros"

Selon Strauss et Howe, qui ont publié un livre concernant les générations, ce sera une génération de "Héros", pour certain, plus conservateurs, plus terre-à-terre, qui devront s'attacher à régler une crise imminente (environnementale ?). Mais ce type de personne n'englobe pas toutes celles de cette génération, car certains sont encore plus irresponsables que les générations précédentes !

Leur théorie, pourtant, ne porte pas à la réjouissance, puisque les deux dernières générations de "héros" se sont retrouvées à achever des guerres ou à en provoquer.

[modifier] Culture

En France, la génération Y est un groupe de 13 millions de personnes. Nées entre 1976 et 1994, elles représentent 20 % de la population française et sont plus nombreuses que la génération précédente, la « génération X ». Si cette génération est définie par une empreinte démographique sur la pyramide des âges, elle s’en est affranchie pour devenir une véritable “culture” ou un “État d’esprit” que l’on retrouve chez les membres des autres générations.

Cette génération, familière des technologies de ce que l’on nomme aujourd’hui le “Web 2.0”, a accès à des outils de création et de communication que les générations précédentes ne pouvaient que rêver. Ainsi, par exemple, écrire un livre dans les années 1970 revenait à utiliser la machine à écrire et à démarcher avec des éditeurs, ce qui rendait la diffusion des ouvrages plutôt incertaine. En 2008, on peut écrire sur son site web personnel (blog ou autre) depuis n'importe quel ordinateur, la diffusion du contenu étant immédiate.

Dans la culture de la génération Y, plusieurs nouveaux types d'émissions et de films ont fait leur apparition : des dessins-animés et films d'animation en 3D, des blockbusters truffés d'effets spéciaux inconcevables trente ans plus tôt, ou encore des programmes de télévision violents ou immatures.

Mais cette culture n’est pas seulement basée sur l’informatique comme ce fut le cas de la génération X. Les membres de la génération Y ont vécu tous les grands bouleversements de la fin du 20e siècle : le SIDA, Tchernobyl, chute du mur de Berlin, la chute de l'URSS.

[modifier] Un titre controversé

L’utilisation du terme de génération Y est controversé. Si la logique veut que l’on choisisse « Y » pour appeler la génération qui suit les « X » (nés entre 1959 et 1974), ce terme de X est péjoratif. Il a été utilisé pour décrire une génération qui n’a pas su trouver ses repères, contrairement à celle de ses parents qui sortait de la seconde guerre mondiale et devait reconstruire le pays.

De nombreux termes sont utilisés pour nommer cette génération :

  • Les « Millénaires » d’après William Strauss et Neil Howe, les sociologues américains pères des études sur les générations qui considèrent que la génération Y court jusqu’à 2000.
  • La génération “pourquoi” par Eric Chester en raison de leur remise en cause systématique des contraintes qu'on peut leur imposer (Y en anglais se prononce comme why, qui signifie pourquoi).
  • Les écho boomers, comme leur parents, ils sont en train de changer le monde.
  • L’ « e-Génération », en référence au "e" de "électronique" comme dans e-mail.
  • La « Google génération », car ils ont toujours connu ce moteur de recherche.
  • “Les suivants”, pour leur similitudes avec la génération X.
  • La « boomerang génération », pour quitter leurs parents assez tôt mais revenir à la fin de leurs études ou suite à un échec.

[modifier] Références

  1. Définition : Y (génération)
  2. TULGAN, Bruce et Carolyn A. MARTIN. Managing Generation Y : global citizens born in the late seventies and early eighties, Amherst, HRD Press, 2001, p.xi
  3. TULGAN et MARTIN, p.19
  4. LEDUC, Gilbert. "Les 19 à 29 ans, La génération qui fait peur aux employeurs", Le Soleil, Affaires, vendredi, 23 novembre 2007, p. 44
  5. DAURAY, Chantal, "Recruter et garder vos employés : les stratégies qui rapportent", PME, Vol. 23 No. 5, Septembre 2007, p. 10
  6. PICARD, Pierre. "Les attentes des jeunes face à leur régime de retraite", Les Affaires, Stratégies, samedi, 13 octobre 2007, p. 37
  7. BERGERON, Ulysse. "Les cadres mercenaires", Commerce, Vol. 109, No. 2, Février 2008, p. 21

[modifier] Voir aussi


Précédé de :
Génération X
1959 – 1974
Génération Y (Génération millénaire)
1976 - 1994
Suivi de :
Génération Z
1995 - À déterminer