Fourchette (jeu d'échecs)
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Le cavalier blanc peut prendre le roi noir et la tour. Il est particulièrement efficace de menacer un roi : les règles exigent une attention immédiate en cas de menace sur un roi. Dans cette situation, les Noirs ne peuvent pas choisir de défendre une autre pièce, ni faire un mouvement intermédiaire (zwischenzug) pour compliquer la situation ; le roi doit être déplacé, après quoi les Blancs peuvent capturer la tour. |
Aux échecs, une fourchette est une tactique qui utilise une pièce pour attaquer en même temps au moins deux des pièces de l'adversaire, en espérant obtenir un avantage matériel (par la capture d'une de ces pièces) du fait que l'adversaire ne peut parer qu'une des deux menaces. On parle alors de pièce prenant en fourchette et de pièces prises en fourchette.
On distingue les types de fourchette d'après la pièce qui menace. Par exemple, dans une fourchette de cavalier, c'est un cavalier qui attaque au moins deux pièces de l'adversaire dans le même coup. N'importe quel type de pièce d'échecs, même un roi, est susceptible de prendre en fourchette, avec cette réserve pour ce dernier qu'il ne peut prendre en fourchette une pièce qui l'attaquera, puisqu'il n'a pas le droit de se mettre en échec. N'importe quels types de pièces au contraire peuvent être pris en fourchette. Le coup qui prend en fourchette peut lui-même être ou non une prise.
Le cavalier est souvent utilisé pour les fourchettes et il est le plus redoutable car aucune des pièces menacées ne peut le prendre (sauf s'il s'agit d'un autre cavalier, mais en ce cas la fourchette n'aurait guère de sens).
Les pions aussi peuvent prendre en fourchette des pièces ennemies : en avançant, un pion peut attaquer deux pièces en diagonale, vers la gauche et vers la droite. Dans le diagramme, le pion noir prend en fourchette les deux tours blanches. (Souvenez-vous que par convention l'échiquier est orienté avec la première rangée des Noirs vers le haut, donc le pion noir se déplace vers le bas.)
Une dame aussi peut attaquer deux pièces en même temps, mais il ne peut y avoir de gain matériel si les deux pièces ne sont pas défendues, ou si une des pièces n'est pas défendue et l'autre est le roi adverse. C'est que la dame a d'habitude plus de valeur que les pièces qu'elle attaque et il n'y a généralement aucun intérêt à la sacrifier. Pourtant, la possibilité d'une fourchette de dame constitue une menace très réelle quand la dame a passé la rangée des pions, ce qui est souvent le cas dans les fins de partie. Quand une dame protégée prend en fourchette la dame et le roi adverses (ou une pièce non défendue), cela peut être utile pour forcer un échange de dames.
Le terme de « fourchette royale » est quelquefois utilisé pour désigner la situation où le roi et la dame sont pris en fourchette et c'est bien la plus mauvaise fourchette possible car il s'ensuit obligatoirement la perte de la dame.
Quand trois pièces ou plus sont attaquées en même temps par un cavalier on parle quelquefois de « fourchette de famille », surtout (mais pas obligatoirement) si le roi est une des pièces ainsi menacées.
L'exemple de fourchette suivant est issu de la première ronde du Championnat du monde de la Fédération internationale des échecs 2004 entre Mohamed Tissir et Alexey Dreev. Après le 33e coup des blancs la position suivante est obtenue :
Après 33. ... Cf2+ 34.Rg1 (le seul coup légal) 34. ... Cd3, et les Blancs abandonnent. Dans la position finale, le cavalier noir attaque à la fois la dame et la tour noires, si bien qu'après que la dame se sera déplacée, les blancs perdront la « qualité » (une tour contre une pièce mineure).
Ces coups sont donnés en notation algébrique.
Les fourchettes sont souvent utilisées comme éléments de combinaisons qui peuvent aussi bien en faire intervenir d'autres tactiques.