Forom des langues du monde

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le Forom des langues du monde se tient tous les ans depuis 1993 à Toulouse. Au cours d'une journée (le dernier dimanche de mai), se tient une exposition où environ une cinquantaine de langues sont représentées et où ont lieu des conférences et des débats avec diverses personnalités invitées en relation avec le thème du Forom. Claude Sicre (chanteur des Fabulous Trobadors) en est l'un des animateurs principaux. Henri Meschonnic et Félix Castan sont deux des personnalités qui sont intervenues assez fréquemment sur le podium du Forom.

Remarque : Il faut bien lire Forom et non Forum. La manifestation s'est appelée Forum jusqu'en 1999, puis Forom. Ce choix d'une orthographe occitane est en phase avec l'esprit même de la manifestation.[1]

[modifier] Histoire

En 1984, à Barcelone, une assemblée de la CONSEU (Conseil des Nations Sans État), à laquelle participait, à titre d'invité extérieur, l'Institut d'Estudis Occitan (Bureau National, IEO Sector Musica, IEO-31...) proposa la création d'une défense et la promotion des langues dites « minorisées » de l'Europe, chaque aire linguistique devant fêter sa propre langue. À Toulouse, relevant l'intérêt d'une telle fête mais prenant à contre-pied sa stratégie, et s'appuyant sur les travaux et les réflexions théoriques de Félix Castan pour considérer que les « occitanistes » ne peuvent efficacement défendre leur propre langue qu'en défendant toutes les langues du monde, menacée ou déjà victimes de minorisation, occultation, disparition, l'IEO-Musica proposa à ses partenaires, et notamment à l'IEO-31, responsable principal de l'organisation de la fête, d'inviter d'autres langues à participer à la manifestation et d'élargir ses objectifs selon ce principe.

C'est en effet Félix Castan - le premier et longtemps le seul - qui établit :

  1. l'anti-narcissisme historique des peuples de langues d'oc (aucun mouvement pour la création d'un royaume ou d'un État propre),
  2. la participation pionnière et de premier plan des écrivains occitans à l'idée d'une nation française contractuelle, non ethnique,
  3. la logique anti-unitariste, donc culturellement pluraliste, de toute la littérature occitane, de l'époque post troubadouresque à aujourd'hui.

On comprend mieux, ce disant, en quoi le développement actuel de la manifestation Prima est inclus dans ses prémices. On ne doit pas sous-estimer la véritable révolution de perspectives qu'entraîna l'adhésion à l'IEO-31 à ces principes et le déroulement des fêtes qui s'ensuivirent, depuis 1987. Car non seulement la manifestation ainsi conçue prenait le contre-pied de toutes les manifestations organisées par des communautés linguistiques pour défendre leur propre langue, mais encore elle attaquait l'unitarisme de front en érigeant le pluralisme en principe fondateur.

En 1993, tirant toutes les conséquences de cette stratégie et pour aller concrètement plus loin dans le pluriel, considérant que même les langues « les plus puissantes » aujourd'hui ne sont pas à l'abri de menaces et sont victimes de méconnaissances, le groupement organisateur décide transformer la Fête des langues en Prima de las Lengas (printemps des langues) et de promouvoir toutes les langues du monde, quels que soient leurs statuts. Cette Prima, et ses idées, se concentrent sur le Forum des Langues.

En 1995, nouveau tournant : le Forum s'installe sur la Place du Capitole pour une journée, le dimanche, autour de la Croix occitane, et en milieu d'après-midi, rencontre et conversation entre Félix Castan et Henri Meschonnic suivies d'une discussion avec le public. Ces entretiens se sont poursuivis depuis avec d'autres personnalités spécialistes en 1996, 1997, 1998, 1999 et 2000 ; ils seront bientôt tous publiés et disponibles.

[modifier] Références

  1. référence à ajouter

[modifier] Lien externe