Fontaine de jouvence

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La fontaine de jouvence est l’un des mythes anciens attribuant une importance régénératrice à l’eau.
La fontaine de jouvence est l’un des mythes anciens attribuant une importance régénératrice à l’eau.
La fontaine de Jouvence vue par Lucas Cranach.
La fontaine de Jouvence vue par Lucas Cranach.

La fontaine de Jouvence, fontaine de vie, ou fontaine d’immortalité est un symbole d’immortalité ou de perpétuel rajeunissement.

Cette fontaine mythique semble dériver de la mythologie biblique et classique et évoque les notions de purification et de régénération.

Sommaire

[modifier] Histoire du mythe et mythes proches

Cette légende a probablement des origines anciennes liée à la fascination de l’homme pour l’eau et à son importance pour sa survie. Une de ses origines connues serait l’histoire biblique du jardin d’Éden, cette fontaine pouvant être la source d’eau émergeant aux pieds de l’arbre de la connaissance, au centre du paradis, réputée alimenter les quatre fleuves du paradis coulant vers les points cardinaux.

Cette légende évoque d’autres mythes liées à des liquides considérés comme sources d’immortalité à certaines époques (ambroisie, soma, hydromel sacrés ou sacrificiels), veut que quiconque boit de son eau ou s’y baigne est guéri de ses maladies, rajeunit ou ne vieillit plus.

Chez les anciens germains, l’eau du savoir, de la connaissance et de la prophétie coulait dans la fontaine de Mimir. Pour pouvoir en boire, le Dieu Odin a consenti à perdre un œil [1].

Dans la mythologie celtique irlandaise, le Cath Maighe Tuireadh (récit de la Bataille de Mag Tured) évoque une fontaine où les Tuatha Dé Danann (gens de la déesse Dana, ce sont les dieux des Celtes d’Irlande) pouvaientt tremper les blessés. Ils guérissaient grâce à un plant de chacune des nombreuses plantes médicinales poussant en Irlande, placés là par le Dieu-médecin Diancecht. Les blessés - dit le mythe - pouvaient ainsi dès le lendemain à nouveau combattre.

C’est Khizr (l’Homme vert, Khwaja Khadir, ou Al-Khadir), qui aurait trouvé sans chercher, ce qu’Alexandre le grand a cherché sans trouver. Cette image présente Alexandre le grand (à gauche), dans un autre monde (car il est mort à 33 ans) assis en face de Khizr. Il est émerveillé de voir revenir à la vie des poissons séchés et salés trempés dans l’eau de la fontaine de vie (Sikandar Nâma, romance perse d’Alexandre, LXIX.75).
C’est Khizr (l’Homme vert, Khwaja Khadir, ou Al-Khadir), qui aurait trouvé sans chercher, ce qu’Alexandre le grand a cherché sans trouver. Cette image présente Alexandre le grand (à gauche), dans un autre monde (car il est mort à 33 ans) assis en face de Khizr. Il est émerveillé de voir revenir à la vie des poissons séchés et salés trempés dans l’eau de la fontaine de vie (Sikandar Nâma, romance perse d’Alexandre, LXIX.75).

La tradition moyen-oriental pré-islamique évoque aussi une « fontaine de vie », qui aurait été trouvée dans les régions polaires (hyperboréennes ; un des emplacements supposé du paradis à certaines époques). Alexandre le grand l’aurait cherché, sans pouvoir la trouver, par manque de patience. Il en serait mort à 33 ans.

Plus tard, c’est l’élixir de longue vie alchimique qui sera censé conférer l’immortalité (symboliquement ou réellement selon les interprétations qu'on en a fait.

L’explorateur espagnol Juan Ponce de León, qui fit le voyage vers le Nouveau Monde avec Christophe Colomb, la chercha en Amérique, au nord de Cuba. Il découvrit ainsi la Floride.

[modifier] Dans l’art et la littérature

La fontaine de Jouvence a souvent été évoquée.

Elle est par exemple représentée dans le Jardin des délices du célèbre triptyque de Jérôme Bosch.

Divers romans ou films attribuent au contenu du Saint graal (sang du Christ recueilli par Joseph d'Arimathie) des vertus qui évoquent celle de la fontaine de vie, les conquêtes d’Alexandre s’apparentant alors à une quête du graal.

[modifier] Persistances du mythe ?

Les constructions romaines, arabes et araboandalouses faites en carré autour d’une fontaine ou d’un bassin pourraient rappeler la légende ou la fontaine du paradis perdu[2],[3],[4].

On a attribué des vertus miraculeuses, profanes et religieuses, à de nombreuses sources, dont celle de Lourdes, mais sans rapport avec l’immortalité physique.

De nos jours, certains voient dans la recherche effrénée du jeunisme, et dans une partie de la recherche médicale qui cherche à inverser le processus de vieillissement un écho du mythe de la fontaine de Jouvence.

[modifier] Notes et références

  1. « Mythologie des montagnes, des forêts et des îles », dirigé par P.Grimal, Paris, 1963, p 44
  2. Le miroir des simples âmes, in Et. trad. N°s 322 à 349, Paris, 1955 à 1958
  3. R. Guénon, Le symbolisme de la croix, Paris, 1929
  4. R. Guénon, Symboles fondamentaux de la Science Sacrée, Paris, 1962

[modifier] Voir aussi