Flissa

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La flissa (flyssa, flyssah ou flissah) est un sabre traditionnel kabyle d'une taille allant de 50 cm à un mètre. À partir du XVIe siècle, les Turcs firent connaître aux Kabyles le yatagan d'où ils s'en inspirent. Ces deux sabres furent fabriqués environ jusqu'au milieu du XXe siècle. Le flissa se distingue du yatagan turc par les dessins sur la lames et par le manche zoomorphe.

Sommaire

[modifier] Flissa à lame droites avec manche en métal et sans garde

Inspiré du Yatagan des ottomans, grand sabre droit à pointe effilée, double courbure du tranchant sans garde et manche en métal à

tête animale (chimère, chien ou oiseau ). Elle est constituée d’une fusée forgée avec la lame et comprenant une partie massive octogonale (irrégulière) et une lamelle sur laquelle deux plaquettes de bois sont rivées et plaquées de cuivre gravé.La décoration est la mêmedes deux côtés de la lame et est composée d'un premier motif souvent circulaire en debut de lame et differents selon les fabricants puis d'un motif linéaire le long de la lame .

Fabriqué par la tribu des Iflissen I Bahr. Le terme flissa a été donné par les français par déformation d’Iflissen. Les Kabyles, quant à eux, semblent avoir utilisés Sekkim ou Iskin (« couteau ») ou le terme arabe Khedama.




[modifier] Flissa à lame courbe avec manche en bois avec garde

Sabre à lame courbe et pointue de 50 cm à 1 mètre ,la decoration est egalement sur les deux faces mais seulement composée d'un motif linéaire décoré d'arabesques avec des incrustations de métal doré (or, laiton, cuivre), manche en bois sculpté zoomorphe typique et fourreau en noyer fourni principalement par les At-Gratib ( vallée de la Soummam ) formé de 2 parties liées par des bracelets de fer, cuivre ou argent maintenus en place par poinçonnage. La face externe est décorée de gravures et comporte de 4 à 5 pontets d’attache (selon la longueur de l’arme) dans lesquels passe une bandoulière pour le port à gauche du Flissa. La face externe offre, entre les bracelets, des registres de décorations avec des zig zags et des triangles comme le manche. Une autre variante beaucoup plus rare existe ( voir photos ) où le manche et le fourreau est fabiqué de laiton repoussé décoré d'arabesques.










[modifier] La décoration des lames

Le talon est à décoration circulaire, triangulaire, ou en croissant gravé au ciseau et incrusté de cuivre ou de laiton. Cette décoration serait différente selon les tribues et serait un signe d'appartenance. Sur chaque face, sur le long de la lame, un long motif de type linéaire est dessiné selon 2 techniques : par gravures du fer au ciseau et par incrustations de cuivre surfacées et regravées.












[modifier] Les centres de fabrication

Le plus réputé est celui des Iflissen n ilel (« Iflissen de la mer ») de Grande Kabylie installée entre Dellys et Azeffoun (Kabylie maritime). C’était l’une des 5 peuplades du Djurdjura de l’antiquité.

D’autres, comme les At-Berbache, avaient des forges renommées, mais surtout dans le domaine des outils agricoles. Plus tard, les At Yenni, maîtres dans l’artisanat des bijoux, copièrent les Flissa, sans atteindre la qualité des productions des Iflissen (surtout au niveau des pommeaux). Le fer provient soit de la mine de Timizart sur le territoire des At-Berdache dans la vallée de la Soummam (fer de qualité très moyenne) ou est d’importation européenne (en lames ou en fer aciéré de bonne qualité) par les ports d’Alger, Béjaïa ou Tunis.