Faux-monnayage

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Le faux-monnayage est la contrefaçon de monnaie, et, sur le plan légal et judiciaire, le crime consistant à fabriquer, à détenir ou à utiliser de la fausse monnaie.

Sommaire

[modifier] Historique

Le phénomène remonte probablement aussi loin que l’utilisation de monnaie en elle-même.

Le faux-monnayage a parfois été utilisé par certains pays comme une arme économique pour affaiblir des pays ennemis. L’idée était de submerger l’économie ennemie avec de la fausse monnaie afin de faire baisser la valeur de sa monnaie.

C’est ce que fit la Grande-Bretagne pendant la guerre d'indépendance américaine. Le procédé fut également utilisé par les nordistes pendant la Guerre de Sécession.

En 1926, un scandale de grande ampleur est déclenché par l’arrestation aux Pays-Bas de plusieurs personnes impliquées dans un trafic de faux billets de 1000 francs français. 10 millions de francs provenant de Hongrie sont saisis. L’enquête de la Société des Nations montra que le gouvernement hongrois avait soutenu cette opération initiée trois ans auparavant. L’Allemagne et l’Autriche avaient également pris une part active dans la conspiration. Le mobile du crime était double : punir la France pour les pertes territoriales imposées lors du traité de Versailles en 1919 et promouvoir, grâce aux gains de l’opération, une idéologie militariste, militant pour la révision des frontières.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les nazis montèrent également une opération visant à contrefaire la livre sterling et le dollar US : c'est l’opération Bernhard.

En 2005, alléguant notamment de la fabrication de faux dollars de grande qualité, dit "superbillets", par la Corée du Nord, les États-Unis ont pris des sanctions financières à son encontre. La quantité de dollars contrefaits a néanmoins tendance à diminuer depuis plusieurs années, tandis que les faux-monnayeurs tournent leur attention vers l’euro.

[modifier] Mesures préventives

Traditionnellement, la lutte contre la contrefaçon des billets de banque se base sur l’inclusion de détails très fins à l’aide d’impressions taille-douce, permettant à des non experts de reconnaître facilement les faux billets. Sur les pièces de monnaie, des cannelures sont prévues sur les bords afin de montrer que la pièce n’a pas été rognée en vue de récupérer une partie du métal précieux.

À la fin du XXe siècle, les progrès technologiques dans les domaines de la photocopie et dans l’informatique ont incité les banques nationales à utiliser des techniques plus sophistiquées, telles l’inclusion d’hologrammes, de micro impressions ou de fils de sécurité, l’utilisation d’encres multicolores ou d’encres d’impression optique (couleur variant suivant l’angle d’incidence de la lumière) et la Constellation EURion (motif reconnu par les logiciels de traitement d’images)

[modifier] Mesures répressives

Au Moyen Âge, le faux-monnayage est considéré comme un crime de lèse-majesté. Les coupables sont condamnés à être exécutés par ébouillantage. En France, la peine de mort a continué à être appliquée aux faux monnayeurs convaincus jusqu’en 1832, date à laquelle le châtiment se transforme en relégation au bagne, à perpétuité.

Au XXIe siècle, le faux-monnayage est classé dans le code pénal français au chapitre des crimes et délits contre la nation, l'État et la paix publique.

[modifier] Faux monnayeurs célèbres

[modifier] Anecdote

Maurice Allais, prix Nobel d'économie, compare les banques à des faux monnayeurs : « Dans son essence la création de monnaie ex nihilo actuelle par le système bancaire est identique… à la création de monnaie par des faux monnayeurs. Concrètement, elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents. » (in La Crise mondiale aujourd'hui)

[modifier] Voir aussi