Famille de Roquefeuil

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La famille de Roquefeuil compte parmi les plus anciennes et les plus illustres familles du Languedoc. Elle est issue d'une lignée qui remonte à plus de mille ans. Elle est aujourd'hui représentée à l'Association d'entraide de la noblesse française.

Sommaire

1 Les trois Maisons de Roquefeuil et les origines de la Maison de Roquefeuil-Blanquefort
2 Les Roquefeuil-Blanquefort
3 Alliances
4 Principales sources bibliographiques
5 Héraldique de la Maison de Roquefeuil-Blanquefort
6 Lien externe

[modifier] Les trois Maisons de Roquefeuil et les origines de la Maison de Roquefeuil-Blanquefort

Les trois Maisons de Roquefeuil se sont succédé par alliances maternelles.

Les premiers seigneurs de Roquefeuil apparaissent vers l'an 900. Ils seraient issus d'une branche de la puissante Maison des comtes de Barcelone, ducs de Septimanie et marquis d'Espagne (cf. Marche hispanique et liste des marquis d'Espagne), qui montera sur le trône d'Aragon. Ils possédaient dès cette époque des biens considérables dans les actuels départements de l'Aveyron, du Gard et de l'Hérault et s'intitulaient barons de Roquefeuil et vicomtes de Creyssels. Le Spicilège puis "l'Histoire du Languedoc" de Dom Magnan parle d'un Roquefeuil, seigneur considérable du temps d'Hugues Capet. Il existe un ancien titre en forme de codicille, du 21 février 1002, sous le règne de Robert le Pieux, par lequel Henri de Roquefeuil fonda l'hôpital de Notre Dame du Bonheur, sur la montagne de l'Espérou. En 1032, Séguin de Roquefeuil donna à l'abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert plusieurs terres qu'il possédait dans les comtés de Lodève et du Rouergue. On trouve encore, en 1080, une donation faite à cette même abbaye par Raymond de Roquefeuil. Dans les Cartulaires des abbayes de Sylvanès et de Vabres, il est souvent fait mention de plusieurs seigneurs de cette Maison qui ont contribué à la dotation de ces monastères. Cette première Maison se perpétua jusqu'à Geoffroy de Roquefeuil qui n'eût qu'une fille, Adélaïde, mariée en 1129 à Bertrand, prince d'Anduze, seigneur d'Alais, à la condition que les enfants à naître de ce mariage porteraient à perpétuité le nom et les armes de Roquefeuil.

Le fils aîné de cette union continua la dynastie Anduze qui s'éteignit en 1911 avec la mort de son dernier descendant direct, le duc de Narbonne-Pelet. Le second fils de cette union, Raymond, hérita des terres de sa mère et fut l'auteur de la seconde Maison de Roquefeuil. Raymond de Roquefeuil-Anduze épousa Guillemette de Montpellier, fille de Mathilde de Bourgogne, arrière-petite-fille du Roi de France Robert le Pieux, fils d'Hugues Capet. Ses fils continuèrent la Maison de Roquefeuil et sa fille Isabeau de Roquefeuil fit un mariage non moins considérable en épousant Hugues IV de Rodez (cf.liste des comtes de Rodez).

On sait que les princes d'Anduze, qui se qualifiaient également de Satrapes de Sauve (une Satrapie est un mot d'origine néo babylonnienne souvent utilisé à l'époque, en Languedoc, pour qualifier une province), étaient une puissante dynastie établie dans les Cévennes. Des études avancent l'hypothèse qu'elle serait une branche de la famille des comtes de Toulouse. Comme les Anduze, princes souverains, les Roquefeuil, leurs cadets, battaient monnaie à l'atelier de Sommières vers 1236.

De nombreux membres de cette seconde Maison s'illustrèrent pendant la guerre des Albigeois, à la septième croisade et durant la guerre de Cent Ans. Arnaud III de Roquefeuil, notamment, fut un proche et fidèle chevalier du Roi Jean II le Bon et combattit les Anglais en Agenais. Ce même Arnaud III est également connu pour avoir mené une guerre contre le roi de Majorque responsable de la mort d'un de ses fils. À la tête de ses hommes, il attaqua et battit les troupes du Roi de Majorque près de Montpellier. Le Pape Clément VI arbitra le conflit mais ne donna pas totalement raison à Roquefeuil qui, désabusé et superbe, déclara "l'honneur me reste, cela suffit". Cette phrase fameuse est restée la devise des Roquefeuil.

En 1258,Guillaume de Roquefeuil est, au nom du Roi d'Aragon, le signataire du Traité de Corbeil. Une branche de cette Maison s'attache en 1263 au service du Roi d'Aragon. Ses membres s'illustrent lors de la "Reconquista" de l'Espagne sur les Maures. Connus au-delà des Pyrénées sous le nom de Roccaful, ils devinrent Grands d'Espagne et comptèrent plusieurs vice-rois: de Majorque (1587), du Pérou (1682), un Gouverneur des Pays-Bas et un grand maître de l'Ordre de Malte (cf. liste des Grands maîtres de l'ordre de Malte - Ramon Perellos y Roccaful: 1697-1720).

Les aînés des Roquefeuil-Anduze s'éteignirent à leur tour lors du mariage de Catherine de Roquefeuil, leur héritière, avec Jean, seigneur de Blanquefort et de Pujols qui prit le nom de Roquefeuil. Ainsi apparut la troisième Maison de Roquefeuil.

Ici se présente une difficulté de nos jours encore non résolue. Selon certains généalogistes (Courcelles et d'Hozier) Jean de Blanquefort aurait été substitué au nom et aux armes des Roquefeuil-Anduze tandis que suivant d'autres, plus nombreux encore (le vicomte de Bonald, La Chesnaye-Desbois, Justel et d'autres historiens du Languedoc...), Jean de Blanquefort était lui-même un cadet des Roquefeuil-Anduze qui avait pris le nom de Blanquefort, l'une de ses seigneureries, et qui, après son mariage avec l'héritière de la branche aînée des Roquefeuil-Anduze, reprit le nom de Roquefeuil qu'il ne portait plus de façon usuelle.

Cette deuxième thèse met en avant que la seigneurerie de Blanquefort (cf. Blanquefort-sur-Briolance) appartenait aux Roquefeuil-Anduze dés 1227, ainsi qu'en témoigne le contrat de mariage du 1^er mars 1227 entre Arnaud de Roquefeuil et Béatrix d'Anduze (Guillaume Jourdain, notaire à Montpeyroux). Cette seigneurerie fut ensuite donnée à un des fils d'Arnaud et de Béatrix, lequel prit suivant l'usage du temps, pour se distinguer, le nom de sa seigneurerie et s'appela Blanquefort. Les tenants de cette thèse font valoir que dans plusieurs actes et dans son contrat de mariage, Hugues de Blanquefort se faisait nommer "Hugues de Roquefeuil, baron de Blanquefort". Hugues épousa en 1380 Catherine de Madaillan, dame de Rauzan et de Pujols et fut le père de Jean, baron de Blanquefort, seigneur de Fumel et de Pujols, qui épousa Catherine de Roquefeuil, héritière de la branche aînée.

Jean de Blanquefort-Pujols pourrait donc être un cadet de la maison de Roquefeuil-Anduze et il n'est pas surprenant que le père de Catherine de Roquefeuil, n'ayant que des filles, ait choisi pour perpétuer sa race un de ses parents. L'obligation de porter le nom de Roquefeuil qu'il met comme condition de ses libéralités s'explique bien et n'a pour but que d'inciter Jean de Blanquefort à reprendre le vrai nom de sa Maison. Ainsi s'explique également une remarque faite par plusieurs historiens et chroniqueurs du temps mentionnant que "le mariage de Catherine de Roquefeuil avec Jean de Blanquefort ne fit point passer les biens des Roquefeuil dans une famille étrangère".

[modifier] Les Roquefeuil-Blanquefort

La fin du XV^e siècle voit l'apogée des Roquefeuil dont les domaines, bien que très morcelés et disparates, s'étendent dans les régions des Cévennes, de la Méditerranée, du Gard, de la Dordogne. Bérenger de Roquefeuil montre la puissance de sa lignée en bâtissant le château de Bonaguil (Lot et Garonne).

Les Roquefeuil-Blanquefort participent, parfois à la tête de leur propre régiment, à toutes les guerres et campagnes des XVI et XVII^e siècles et subissent la politique royale d'abaissement de la noblesse.

En 1618, en récompense des services rendus par cette Maison, Louis XIII érige Roquefeuil en marquisat. A cette occasion, le roi prononce la phrase "Si Honneur se perdait, chez Roquefeuil se trouverait". Cette phrase demeure la seconde devise de la Maison de Roquefeuil.

Au XVIII^e siècle, la branche aînée s'éteint mais les branches cadettes serviront les Bourbon avec honneur. On comptera dans leurs rangs un grand nombre d'officiers généraux et d'amiraux.

Jacques Aymar de Roquefeuil et du Bousquet (1665/1744), Chef d'Escadre, Lieutenant général des armées navales, s'illustre dans une exceptionnelle série de combats navals (combat des Orcades, Lauwick, Bressey Sound, bataille du cap Béveziers). Les archives de la Marine rapportent que, tout au long de sa carrière, il coula au combat plus de 20 vaisseaux et prit 14 vaisseaux de ligne à l'ennemi hollandais ou anglais dont trois à l'abordage (notamment: le puissant "Grafton", vaisseau de 70 canons, pris le 11 mai 1707).

Son fils aîné, Aymar Joseph de Roquefeuil et du Bousquet (1714/1782), Vice-Amiral de France, commandant la Flotte du Ponant et la place de Brest, proche des Ducs de Choiseul puis de Praslin, est, pendant les vingt deux ans de son commandement du port et de la ville de Brest, l'artisan de la rénovation de la Marine Royale à la fin du règne de Louis XV et au début de celui de Louis XVI.

Plusieurs Roquefeuil-Blanquefort participent également à la Guerre d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique et sont reçus membres de la Société des Cincinnati fondée en 1783 par George Washington.

À la fin du XVIII^e siècle, ils servent dans les armées royales: un régiment de Roquefeuil est levé dans l'armée des Princes et trois Roquefeuil participent au débarquement de Quiberon (deux furent pris et fusillés). François de Roquefeuil, seul rescapé, est le bras droit de Cadoudal en Bretagne. Il sera maire de Rennes en 1821.

Au XIX^e siècle Les Roquefeuil sont nombreux à servir dans l'armée de tous les régimes, du premier Empire au second en passant par ceux de la Restauration et de la monarchie de Juillet. Vingt et un d'entre eux combattent en 1870.

Camille de Roquefeuil-Cahuzac, ancien officier de la Marine Royale, commandant le navire "le Bordelais" de l'armateur Balguérie de Bordeaux fait un tour du monde en trente-six mois (1816/1819: le premier tour du monde français après l'interruption de l'Empire) pour ouvrir de nouvelles voies commerciales à la métropole aquitaine. Le récit qu'il fait de son voyage est un "best-seller" de l'époque.

Amédée de Roquefeuil de Bars est député en 1849 et nombre de Roquefeuil sont des élus locaux.

Félix de Roquefeuil-Cahuzac, conseiller à la Cour des Comptes est avec Albert de Mun le principal dirigeant de l'œuvre des Cercles Catholiques Ouvriers et eut une réelle influence dans la conception de la doctrine sociale de l'Église catholique exprimée par l'encyclique "Rerum novarum". Son fils Robert est le premier président de l'Association Catholique de la Jeunesse de France et est un des artisans du ralliement des catholiques à la République.

Au XX^e siècle, ils continuent à fournir nombre d'élus locaux. La tradition militaire se perpétue également. Henri de Roquefeuil, Capitaine de Vaisseau, officier de renseignement, fut Attaché militaire en Grèce et joua un rôle central dans l'installation au pouvoir en 1916 du premier ministre francophile Eleftherios Venizelos qui engagea la Grèce dans la guerre au côté des alliés (1917). De nombreux Roquefeuil sont tués au combat lors des deux conflits mondiaux puis au cours des guerres de décolonisation.

Au début du XXI^e siècle, trois Roquefeuil-Blanquefort atteignent simultanément le grade d'officier général: Jean-Melchior de Roquefeuil et du Bousquet est général de brigade de l'Armée de Terre (et fut, par ailleurs, président de la Société des Cincinnati de France de 1997 à 2004), Pierre de Roquefeuil est contre-amiral (et commanda notamment l'Ecole Navale) et Henry de Roquefeuil est général de corps d'armée aérienne.

La Maison de Roquefeuil-Blanquefort compte en 2008 huit branches familiales (branches du Bousquet, d'Anduze, de Pradt, de Montpeyroux, d’Amber, de Bars, de La Bessière et de Cahuzac).

Enfin, contrairement à ce qu' il a pu être prétendu du fait de la quasi homonymie du nom, il n'y a aucun lien de parenté prouvé entre les membres de la Maison de Roquefeuil-Blanquefort et la Famille américaine des Rockefeller dont les origines sont connues en Allemagne (région du Palatinat) dés 1590.

[modifier] Alliances

Les alliances des trois Maisons de Roquefeuil comptaient parmi les plus prestigieuses du royaume: Maison de Bourbon, d'Aragon, d'Autriche et de Bragance; Maisons de Toulouse, de Rodez, d'Armagnac, d'Albret, de Crussol, de Comminges, d'Entraigues, de Turenne, de Séverac, de Sabran, de Tournel, de Combret, de Gourdon, de Clermont-Lodève, d'Arpajon, de Peyre, de Thémines, de Durfort, de La Roche-Fontenilles, de Montpezat, de Rabastens, de Cardaillac, de La Tour d'Auvergne, de Terrides, d'Esclars, de Rochechouart, de Coligny, d'Alègre, d'Arenberg, de La Tour et Taxis, d'Hesterhazy, de Colbert, etc...

[modifier] Principales sources bibliographiques

Généalogies de la Maison de Roquefeuil:

Généalogie de Roquefeuil par Moreri.
Généalogie de Roquefeuil par La Chesnaye des Bois.
Généalogie de Roquefeuil par H. de Barrau.
Généalogie de Roquefeuil par Borel tirée de l'annuaire de la noblesse de France 1898.
Généalogie de Roquefeuil Cahuzac, Versols & Peralada par Bonald.
Généalogie de Roquefeuil en Rouergue par Chérin- Bibliothèque Nationale; Chérin 214 D3552.

Sceaux de Roquefeuil-Anduze:

Traité de Corbeil 1258: sceau de Guillaume de Roquefeuil Grand Adelantado de Murcie - Archives Nationales n° 3441.
Jean de Roquefeuil Grand Adelantado de Murcie - XIII^e siècle - Archives Nationales n° 70.
Arnaud II de Roquefeuil Comtor de Nant, Gouverneur de Montpellier, Lieutenant Général du Bas-Languedoc - XIII^e siècle - Archives Nationales n° 7938.

Monnaies de Roquefeuil-Anduze:

"Monnaies féodales françaises" de M. Poey d'Avant Tome II Pages 297 et 298: Obole Roquefeuil frappée à l'Atelier de Sommières - 1226.

Maintenues de Noblesse Roquefeuil-Blanquefort:

Maintenue de Noblesse de Louis, Baron de Pinet et du Bousquet - Pellot, Intendant de Guyenne - Cherin 178 et Nouveau d'Hozier 290 - 4/05/1668.
Maintenue de Noblesse de Jean de Roquefeuil, Seigneur de Milhas - Pellot, Intendant de Guyenne - Archives Nationales M 525 - 14/05/1668.
Maintenue de Noblesse pour 16 seigneurs de Roquefeuil, des branches de La Salle, La Crouzette, Saint-Marcel, de Campetz, du Bousquet, de Nussac, d'Arthès, de Clairac, de Lavaur, de Puy de Bar et de Prat de Roul - Bazin de Bezons, intendant du Languedoc - Bibliothèque Nationale FR 32.552 Nouveau d'Hozier 290 - 17/12/1668.
Maintenue de Noblesse de Jacques de Roquefeuil, Seigneur de Montvert - Bernage Intendant de Limoges - Archives Nationales MM693 - 28/10/1697.
Maintenue de Noblesse de Jean de Roquefeuil, Seigneur de La Bessière - Pelletier Intendant de Montauban - Bibliothèque Nationale BN FR 32296 AD 82C95 - 30/05/1699.
Maintenue de Noblesse de Jean de Roquefeuil, marquis du Bousquet - Le Gendre Intendant de Montauban - Bibliothèque Nationale BN FR 32296 AD 82C95 - 08/07/1701.
Maintenue de Noblesse de Jacques-Aymar, Comte de Roquefeuil et du Bousquet (futur Vice Amiral de France) et de René, Innocent, Adrien Maurice de Roquefeuil - Chambre de réformation du Parlement de Bretagne- Enregistré à Carhaix, Archives départementales AD 29 2B19 et AD 35 1 Bi Folio 165 avec mention du Compulsaire des arrêts du Parlement - 20/08/1768.

Honneurs de la Cour pour la Maison de Roquefeuil-Blanquefort:

"Monsieur le Marquis de Roquefeuil et du Bousquet" - Clairambault - Archives Nationales MM813 - 19/04/1755.
"Monsieur le Vicomte de Roquefeuil" - Archives Nationales MM817 - 26/03/1771.
"Madame la Marquise de Roquefeuil" - Archives Nationales o1 829 - 1773.
"Monsieur le Marquis de Roquefeuil" - Archives Nationales o1 829 - 1777.
"Madame de Roquefeuil" - Memoires du Duc de Luynes.

Autres sources Roquefeuil-Blanquefort:

Testament d'Antoine I^er de Roquefeuil 1^er décembre 1416 - Archives nationales T1176/2
Lettre de rémission au bénéfice de Jean de Roquefeuil pour la guerre du Bien Public - Archives nationales JJ 203 - fol.41 - Année 1477