Factions (Byzance)

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Les factions ou dèmes dans l'empire byzantin étaient essentiellement des organisateurs de courses de chars dans les hippodromes de l'Empire et notamment dans le plus grand de tous, l'Hippodrome de Constantinople. pendant la période proto-byzantine, elles avaient un rôle éminemment politique et sont à l'origine de plusieurs émeutes dont la sédition Nika.

Il y avait deux factions principales et deux mineures : les Bleus (veneta) associés aux Rouges et les Verts (prasina) associés aux Blancs. Ces factions étaient à l’origine des groupes de supporters (fautores) des différents équipages qui s’affrontaient dans les course de chars. D'une séparation territoriale au début, la différence entre les factions change assez vite pour devenir des oppositions politiques et religieuses. Avant Héraclius, les empereurs dédiaient leur couronnement à l'une des factions, provoquant le mécontentement de l'autre, qui pouvait pousser jusqu'à provoquer des émeutes.

Sommaire

[modifier] Les Bleus et Les Verts

Les Bleus étaient principalement des artisans et des commerçants d’origine modeste et soutenaient des concepts religieux issus de l’Orient comme le monophysisme, tandis que les Verts, plutôt gréco-romains et issus de familles patriciennes, soutenaient l’orthodoxie religieuse définie par les différents conciles. Chacune des factions avait sa tribune dans l’Hippodrome : les Bleus à gauche et les Verts à droite de ceux-ci.

Au fil du temps, les factions s’organisent et se dotent même d’une organisation militaire (le dème est dirigé par le démarque qui dirige les démotes, les miliciens du dème), elles deviennent ainsi de véritables milices qui n’hésitent pas à s’opposer physiquement. Cette exacerbation des tensions entre factions fut à l’origine de plusieurs révoltes :

  • en 512, Anastase doit faire face à la révolte des Bleus contre les Verts qu’il soutenait ;
  • en 532 a lieu le drame de la sédition Nika, véritable guerre civile dans les murs de Constantinople durant laquelle près de 80 000 personnes furent tuées.

La prise de Constantinople par les Croisés en 1204 met un terme aux courses de chars par faute de moyens ; les factions, privées de leur raison d’être, finissent aussi par disparaître.

[modifier] Rôles dans la vie publique

Les factions perdent toute influence politique à partir d'Héraclius [1].

[modifier] Acclamation de l'empereur

Les factions acclament l'empereur au cirque. À partir du VIIe siècle, elles forment une sorte de troupe de parade et fournissent des chœurs à la cérémonie d'acclamation.

À partir du Xe siècle, elles sont intégrées à la hiérarchie palatine et participent aux réceptions du Palais Sacré en tant que membres des Scholes (pour les Bleus) et des Excubiteurs (pour les Verts) [2].

[modifier] Notes

  1. Jean Castrillo, Constantinople, la perle du Bosphore [détail des éditions], p. 90
  2. Les Scholes et les Excubiteurs sont des corps de garde du Palais. Jean Castrillo, Constantinople, la perle du Bosphore [détail des éditions], p. 90

[modifier] Bibliographie

  • Alan Cameron, Circus Factions. Blues and Greens at Rome and Byzantium, Oxford, 1976.
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