Félix Kir

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Félix Kir
Le buste du chanoine Kir à Bèze
Le buste du chanoine Kir à Bèze
Parlementaire français
Naissance 22 janvier 1876
Décès 25 avril 1968
Mandat Député 1945-1967
Début du mandat 1945
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription Côte-d'Or
Groupe parlementaire RI (1945-1955)
IPAS (1956-1962)
RD (1962-1967)
IVème République-Vème République

Félix Kir (Alise-Sainte-Reine, 22 janvier 1876 - Dijon, 25 avril 1968) est un chanoine et homme politique français. Il a donné son nom au kir.

Sommaire

[modifier] Biographie

Issu d'une famille d'origine alsacienne qui s'est installé en Bourgogne en 1870, Félix Kir est né à Alise-Sainte-Reine en Côte-d'Or le 22 janvier 1876[1]. En 1891, il entre en quatrième au petit séminaire de Plombières-lès-Dijon et est ordonné prêtre en 1901. Il est successivement vicaire à Auxonne ; curé de Drée ; vicaire à Notre-Dame de Dijon de 1904 à 1910 ; curé de Bèze de 1910 à 1924, ministère pendant lequel il est mobilisé dans les services de santé. De 1924 à 1928, il est curé de Nolay. En 1928, l'évêque de Dijon le nomme directeur des œuvres et groupements d'hommes et des œuvres de presse. Il s'installe alors à Dijon. Il est nommé chanoine honoraire en 1931.

[modifier] Le résistant

La Seconde Guerre Mondiale permet au chanoine Kir d'exercer des responsabilités publiques. Le 16 juin 1940, alors que le maire de Dijon a quitté la ville, il est nommé membre de la délégation municipale de Dijon. Il fait évader des milliers de prisonniers de guerre français du camp de Longvic. Cette activité lui vaut d'être arrêté par les Allemands d'octobre à décembre 1940, puis relâché ; mais il perd alors ses fonctions municipales. Il est à nouveau arrêté, deux jours, en 1943. Son attitude patriote lui attire l'hostilité des collaborateurs. Le 26 janvier 1944, il est victime à son domicile d'un attentat perpétré non par la Milice, mais par des Français à la solde des Occupants. Blessé de plusieurs balles, il se soustrait aux recherches de la Gestapo en quittant Dijon, où il revient le 11 septembre 1944, jour de la Libération.

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1946 et cité à l'ordre de l'armée.

[modifier] Le politique

En mai 1945, il est élu maire de Dijon et le reste jusqu'à sa mort, étant réélu en 1947, 1953, 1959 et 1965. Il est conseiller général et député de la Côte-d'Or de 1945 à 1967, et inscrit au CNI. Il est le doyen de l'Assemblée nationale de 1953 à 1967.

À Dijon, sa réalisation la plus notable est le lac artificiel à l'ouest de la ville, inauguré le 20 juin 1964, et qui deviendra le lac Kir. Sous ses mandats, un vaste campus universitaire est créé à l'initiative du recteur Marcel Bouchard. De nouveaux quartiers sont urbanisés, notamment celui de la Fontaine-d'Ouche.

Le maire de Dijon appréciait les jumelages : il a jumelé sa ville avec Dallas, York, Reggio d'Émilie et Meknès.

Le jumelage Dijon avec Mayence est signé en 1958.

[modifier] Le personnage

C'était un personnage truculent, aux réparties mordantes. Il travailla de son vivant à créer sa propre légende, en s'attribuant des actions exceptionnelles. Il n'hésita pas à prendre le képi pour faire la circulation devant la mairie de Dijon. Ce fut le dernier prêtre député à avoir porté la soutane sur les bancs et à la tribune de l'Assemblée nationale.

À l'Assemblée Nationale il présida également, en tant que doyen d'âge, la première séance de la Vème République.

Kir donna son nom au vin blanc-cassis, que la mairie servait à ses invités. En 1952, le chanoine concéda l'exclusivité du nom à la maison Lejay-Lagoute. Néanmoins, pour ne pas peiner les autres liquoristes de Dijon, il leur permit également d'utiliser son nom. Lorsqu'il se rendait à l'Assemblée, il emportait un cabas contenant une bouteille de vin blanc et une bouteille de liqueur de cassis et il offrait un kir à ses compagnons de voyage.

En 1960, à la suite de sa rencontre avec Nikita Khrouchtchev, les cafés de Dijon créent le Double K. Cette rencontre, ainsi que le jumelage de Dijon avec Stalingrad (aujourd'hui Volgograd) en 1959, firent de lui le plus célèbre anticommuniste pro-bolchevik de l'Histoire de France.

[modifier] Bibliographie

  • Bazin (Jean-François), Mignotte (Alain), Pour le meilleur et pour le kir, le roman d'un mot-culte, Mâcon, JPM éditions, 2002, 209 p.
  • Devance (Louis), Kir, je te pardonne Le chanoine et son assassin, Précy-sous-Thil, Éditions de l'Armançon, 2006, 271 p.
  • Devance (Louis), Le chanoine Kir L'invention d'une légende, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2007, 471 p.
  • Marquès (Charles), Le XXe siècle à l'hôtel de ville de Dijon, Précy-sous-Thil, Éditions de l'Armançon, 2006.
  • Muron (Louis), Le chanoine Kir, Paris, Presses de la Renaissance, 2004, 253 p.

[modifier] Références

  1. Dijon : le chanoine Félix Kir, maire de Dijon - Le lac Kir

Précédé par Félix Kir Suivi par
Délégation municipale provisoire (1940-1945)

Maire de Dijon
1945-1968
Jean Veillet