Emil Zátopek

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Emil Zátopek
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Fiche d'identité
Discipline Courses de fond
Période d'activité 1946-1956
Nationalité Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie
Naissance 19 septembre 1922
Lieu de naissance Kopřivnice
Date de décès 22 novembre 2000
Records
18 records du monde
Palmarès
Jeux Olympiques 4 1 0
Championnats d'Europe 3 0 1

Emil Zátopek (19 septembre 1922 - 22 novembre 2000) est un coureur de fond tchécoslovaque.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né dans une famille modeste dont il est le sixième enfant, il doit travailler dès l'âge de 16 ans dans une fabrique de chaussure à Zlín. C'est par ce travail qu'il fera ses débuts en athlétisme. Sa société l'oblige un jour à participer à une course dont elle est le sponsor. Il ne finira que deuxième mais ce sera pour lui le début de sa carrière sportive.[1]

Rentré dans l'armée en 1945 pour y remplir son service militaire, il continue dans cette carrière. Il y trouve des conditions favorisant son entraînement. C'est également par cette carrière qu'il fit la connaissance de sa future épouse, Dana Zátopková, qui était la fille de son colonel à l'époque. Ce futur couple présentait une curiosité: ils étaient nés exactement le même jour.

Pour sa première grande participation internationale, il termine 5e du championnats d'Europe d'athlétisme 1946 à Oslo. Pour sa première participation aux jeux Olympiques, lors de l'édition de Londres, en 1948, il remporte le 10 000 mètres, et termine deuxième derrière le Belge Gaston Reiff dans le 5 000 mètres. Ces jeux, il faillit ne pas les disputer: en effet, des « officiels » prirent comme prétexte sa nomination au grade supérieur, nomination obtenue en récompense de ses bons résultats précédents, pour essayer de le qualifier de professionnel ce qui l'aurait exclu automatiquement des Jeux.[2]

C'est le début d'une domination sur le fond: dès l'année suivante, il établit par deux fois le record du monde du 10 000 mètres, distance sur lequel il restera invaincu sur la distance du 10 000 mètres entre 1948 et 1954, remportant 38 courses. Il devient également le premier à franchir la barre des 20 km parcourus dans l'heure avec 20,052 km.

Le point culminant de la carrière de la « locomotive tchèque » se présente avec les jeux Olympiques d'Helsinki. Ce surnom lui vient d'un journaliste français, comme le raconte son épouse Dana Zátopková: « Il a dessiné Emil comme une locomotive trainant ses concurrents comme des wagons ».

Cette édition des jeux olympiques a failli être privée de la présence de Zatopek. Les autorités tchèques refusent à un coureur de 1 500 mètres, Stanislav Jungwirth de se rendre à Helsinki sous le prétexte que le père de celui-ci est un opposant au parti communiste. Zatopek décrète alors qu'il ne participera pas aux jeux si son compatriote n'est pas autorisé à participer également. Dans un premier temps, les autorités refusent de céder. Puis après quelques jours, le parti cède et les deux athlètes se rendent finalement à Helsinki.[3]

Tombe d'Emil Zátopek a Rožnov pod Radhoštěm
Tombe d'Emil Zátopek a Rožnov pod Radhoštěm

La première épreuve qu'il dispute est le 10 000 mètres. Très tôt, ses adversaires disparaissent, incapable de suivre le rythme du tchèque. Le dernier à le suivre est le Français Alain Mimoun qui doit céder aux 8 000 mètres. Zátopek termine premier avec 120 mètres d'avance sur le Français.[4]

La deuxième épreuve de son programme est le 5 000 mètres. Parmi ses concurrents au départ figure le champion en titre, le Belge Gaston Reiff, l'Anglais Chris Chataway, l'Allemand Herbert Schade et le Français Mimoun. A 300 mètres, Zatopek semble en difficulté après le départ de Chataway suivi de Mimoun. Puis Zátopek revient, les dépasse dans le dernier virage et s'impose, Mimoun terminant à la 2e place. [4]. Lors de la même journée, il voit sa femme Dana Zátopková triompher lors de l'épreuve du javelot. Vient alors le dernier jour de compétition en athlétisme et l'épreuve du marathon. C'est la première fois qu'il s'aligne sur cette distance en compétition. Son principal adversaire est le le britannique Jim Peters qui détient la meilleure perfromance sur la distance en 2h20'42". Celui-ci, agacé par les déclarations de Zátopek qui pense courir en 2h15, s'échappe dès le départ. Mais au 19e km, le tchèque est revenu et lance même une accélération qui est fatale au britannique. Son dernier adversaire, le Suédois Gustaf Jansson le laisse partir un peu plus tard. Son arrivée dans le stade olympique est un triomphe.[5][4]

Il se retire après le marathon des jeux Olympiques de Melbourne. Lors de cette édition, qu'il dispute seulement six semaines après avoir été opéré d'une hernie, il est distancé à peu près à la mi-course et finira 6e. A son arrivée, après être resté longtemps couché sur la pelouse, il se relève et va vers Mihalic qu'il croit être le vainqueur. Le Français Alain Mimoun lui annonce sa victoire. Il se met alors au garde-à-vous devant son ami et vainqueur du jour, et déclare : " Alain, je suis heureux pour toi!" [6][4]

Après sa carrière sportive il est nommé colonel et travaille au ministère de la défense jusqu'au printemps de Prague de 1968. Proche de Alexander Dubček qui prône un Socialisme à visage humain, il est surpris par l'invasion russe. Il se rend alors en pleine rue et doit improviser un discours à la demande des gens qui scandent son nom. Dans celui-ci, il invite les armées d’occupation à respecter une trêve olympique[7],[8]

Il est alors victime de la répression soviétique qui le radie de l'armée et le force à faire son autocritique. Il fut exclu de l'armée, du parti communiste et condamné à ne pouvoir exercer que des métiers manuels ( dont éboueur dans les rues de Prague ). Il fut aussi envoyé dans les mines d'uranium de Jáchymov où il resta jusqu’en 1974.

En 1988, le président Tchèque Vaclav Havel lui décerna le Lion Blanc, un honneur national.

Le quadruple champion olympique tchèque s'est éteint à l'âge de 78 ans le 22 novembre 2000. Il avait auparavant souffert de pneumonie et d'une fracture du bassin.

Il fut récompensé à titre posthume de la Médaille Pierre de Coubertin par le président du CIO Juan Antonio Samaranch[9]. Cette médaille est attribuée par le CIO aux sportifs qui ont démontré leur sportivité lors d'épreuves olympiques.

Le dessinateur Coucho a publié en 2006 une bande dessinée Zatopek, les années Mimoun

[modifier] Entraînement

Zatopek est également connu pour être un précurseur en matière d’entrainement. Il s'imposa des doses inimaginables ce qui contribua à sa légende. Sa méthode reposait sur l'entrainement par intervalles. Il s'imposa ainsi des séances de 20 x 400 mètres, puis 40 x 400m effectués en 1'10"-1'15". [10] Ces difficultés étaient également accentuées par son utilisation de l'environnement. Il n'hésitait pas à braver les conditions hivernales dures propres à son pays pour aller courir dans la neige.[1]

[modifier] Personnalité

Alors que pendant ses courses, il présentait un visage crispé de douleur, la tête penchée sur le coté, il rayonnait en dehors des pistes. Il était sympathique et ouvert, et connut de grandes amitiés avec ses adversaires sur la piste, en particulier avec le Français Alain Mimoun, amitié qui dura dans ce dernier cas jusqu'à la mort de la « locomotive tchèque ».

Il était d'une grande générosité. En 1966, lors d'une visite du grand champion australien Ron Clarke, qui ne parvint pas à obtenir le titre olympique, il lui offrit la médaille d'or qu'il avait obtenu en 1952 sur 10 000 mètres.[11],[12]

[modifier] Palmarès

[modifier] Jeux Olympiques d'été

[modifier] championnats d'Europe d'athlétisme

[modifier] Record du monde

  • 18 records du monde dont :
    • record du monde du 10 000 en 29'28"2 à Ostrava, Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie le 11 juin 1949
    • record du monde du 10 000 en 29'21"2 à Ostrava, Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie le 22 octobre 1949
    • record du monde du 10 000 en 29'02"6 à Turku, Finlande Finlande le 4 août 1950
    • record du monde du 10 000 en 29'01"6 à Stará Boleslav, Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie le 1 novembre 1953
    • record du monde du 10 000 en 28'54"2 à Bruxelles, Belgique Belgique le 1 juin 1954
    • record du monde du 5 000 en 13'57"2 à Paris, France France le 30 mai 1954
    • record du monde du 20 km en 59'51" à Stará Boleslav, Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie le 29 septembre 1951
    • record du monde de l'heure avec 20,052 km à Stará Boleslav, Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie le 29 septembre 1951

[modifier] Déclarations

  • "We are different, in essence, from other men. If you want to win something, run the 100 meters. If you want to experience another life, run a marathon."
  • "I was not talented enough to run and smile at the same time."
  • "It's at the borders of pain and suffering that the men are separated from the boys."[13]

[modifier] Références

  1. ab (fr) Biographie de Zátopek sur le site www.volodalen.com
  2. (fr) Zátopek et les secrets de la flamme olympique de 1948
  3. (en) Biographie de Emil Zatopek dans Running Times Magazine
  4. abcd La fabuleuse histoire des Jeux Olympiques, Robert Parienté, Guy Lagorce
  5. (fr) Récit du marathon d'Helsinki sur marathoninfo.free.fr
  6. (fr) Récit du marathon de Melbourne sur marathoninfo.free.fr
  7. (fr) [1]
  8. (en) [2]
  9. (en) [3]
  10. (fr) Description de l'entrainement de Zatopek
  11. (en) Emil Zatopek legendary runner
  12. (en) [4]
  13. (en) [5]