Eli Lilly

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Eli Lilly and Company
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Repères historiques
Dates clés : 1876 : Création
Personnages clés : Eli Lilly fondateur
Fiche d’identité
Siège social : Indianapolis
Activité(s) : Industrie pharmaceutique
Produit(s) : Prozac, Cialis, Strattera, Darvocet
Effectif : 44,500 (2004)
Site corporatif : www.lilly.com
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Eli Lilly and Company (NYSE : LLY) est un groupe pharmaceutique et l'une des plus grandes entreprises internationales de ce secteur d'activité.

Le siège social est situé à Indianapolis, dans l'Indiana aux États-Unis. La compagnie a été créée en 1876 par le colonel Eli Lilly, pharmacien d'origine suédoise et vétéran de la guerre de Sécession, qui lui a donné son nom. Aujourd'hui elle emploie plus de 40 000 salariés répartis dans 138 pays. Un des plus importants sites de production du groupe se trouve à Fegersheim, en Alsace.

Sommaire

[modifier] Histoire

Dans les années 1920, Eli Lilly a commercialisé la première préparation d'insuline extraite de pancréas bovins et porcins, Iletin, pour le traitement du diabète, maladie jusqu'alors mortelle. Dans les années 1940, elle industrialise le procédé de fabrication de la pénicilline. Dans les années 1950, avec le laboratoire Park-Davis de Detroit, elle fabrique le premier vaccin contre la poliomyélite. En 1982, c'est la première insuline humaine obtenue par génie génétique (Huminsulin). L'antidépresseur Prozac, au milieu des années 1980 rend l'entreprise célèbre dans le monde entier.

[modifier] Importance économique

Avec un chiffre d'affaire de 14,6 milliards de dollars en 2005, la firme apparaît au 148e rang du classement Fortune 1000 établi par le magazine d'affaires américain Fortune. La compagnie est cotée en bourse à New York et fait partie de l'indice boursier S&P 500.

[modifier] Controverse

Eli Lilly est l'une des principales compagnies pharmaceutiques des États-Unis. Elle a joué un rôle historique important en développant un certain nombre de médicaments et de traitements pour toutes sortes de maladies. Elle défend ses intérêts commerciaux par un lobbying très actif auprès des hommes politiques, en particulier les Républicains et l'entourage du président Bush. L'entreprise n'hésite pas non plus à subventionner largement les associations de malades, et même à mettre à leur disposition son propre personnel. Elle pratique en outre un marketing agressif et est accusée par ses détracteurs de minimiser les effets secondaires indésirables des médicaments qu'elle produit.

[modifier] Lobbying

Son plus célèbre produit est le Prozac, l'antidépresseur le plus connu au monde. La compagnie a dépensé des millions de dollars en lobbying auprès du Congrès des États-Unis afin de tenter de prolonger le brevet du Prozac, qui a expiré le 2 février 2001. Quelques législateurs ont même essayé d'insérer des dispositions de dernière minute aux lois de finance pour exaucer le souhait du groupe pharmaceutique. Les tribunaux ont jugé que Lilly monopolisait le Prozac, et les fabricants de médicaments génériques ont eu gain de cause, infligeant à Lilly une de ses rares défaites juridiques. Avec le Prozac, Eli Lilly a également dû lâcher le Cymbalta et Prozac Weekly. L'entreprise a rejoint le club des industriels du secteur pharmaceutique qui défendent la propriété industrielle de longue durée pour protéger leurs droits d'exploitation exclusifs.

Eli Lilly est également une des nombreuses compagnies pharmaceutiques qui distribuent généreusement de l'argent pour financer les campagnes électorales, aux groupes de pression et aux comités d'action politique (PAC), afin de faciliter les autorisations de mise sur le marché de leurs médicaments. Historiquement Eli Lilly favorise davantage des Républicains pro-affaires que les Démocrates (75% contre 25% pour les neuf derniers mandats électoraux des USA)[1].

En 2005, dans le cadre de la délibération du budget par la Chambre des représentants aux États-Unis, pour limiter les dépenses de Medicaid en matière de remboursement des médicaments, Eli Lilly et d'autres entreprises du secteur pharmaceutique ont obtenu une mesure leur permettant de continuer à pratiquer les prix maximum pour leurs médicaments psychotropes. Mesure dont le coût supporté par les États s'élève à plusieurs centaines de millions de dollars. La disposition, apportée par le républicain Steve Buyer - dont la circonscription entoure le siège social de Lilly à Indianapolis - exclurait en grande partie les antipsychotiques et antidépresseurs d'une mesure destinée à orienter les patients pris en charge par Medicaid vers des génériques. Pour ses adversaires, l'amendement de Buyer souligne la puissance excessive des intérêts corporatistes mis en œuvre pour influencer le Congrès américain. Les critiques disent aussi que cette mesure viole l'esprit de la loi, qui a été rédigée pour permettre aux États de maîtriser leur budget de santé. Le bureau du Congrès au budget a évalué le surcoût de cette disposition à 125 millions de dollars sur cinq ans, tandis que les fonctionnaires d'État estiment que la facture sera encore plus salée[2].

Le 25 janvier 2006, Nancy Pelosi (alors chef de la minorité démocrate à la Chambre des Représentants), son second (Minority Whip) Steny H. Hoyer et Henry A. Waxman, représentant démocrate, ont demandé à J. Dennis Hastert, président de la chambre des représentants à ce moment-là, une commission d'enquête du Congrès sur le rôle joué par l'Alexander Strategy Group, une société de lobbying étroitement liée à Tom DeLay et Jack Abramoff, dans l'approbation de la Medicare Prescription Drug Act (Loi de réforme du système d'Assurance-maladie), votée le 8 décembre 2003. Les inculpations de DeLay et Abramoff ont entraîné de nouvelles interrogations au sujet du rôle de cette entreprise dans l'approbation de la loi. L'épluchage des comptes a révélé que le principal client du lobbyiste était l'industrie pharmaceutique, qui a versé à la petite société plus de 2,5 millions de dollars, dont presque 1 million en 2003, l'année de rédaction du texte de loi. L'enquête a également révélé que les principaux clients représentés par Alexander Strategy Group étaient le groupe d'affaire PhRMA (Pharmaceutical Research and Manufacturers of America) et Eli Lilly pendant l'examen de la loi. La personne représentant PhRMA et Lilly était Tony Rudy, un ex-chef de cabinet adjoint de DeLay qui travailla pour Abramoff de 2001 à 2002. Le 9 janvier 2006, Alexander Strategy Group a annoncé qu'il cessait ses activités de lobbying[3].

[modifier] Entrisme dans les associations de malades

D'autres donations interviennent parfois par le truchement de la fondation Lilly (Lilly Endowment), qui possède presque 11 milliards de dollars de capitaux et 13% des actions de la compagnie. Les subventions sont qualifiées par la compagnie et les associations à but non lucratif qui en bénéficient de « retour » aux patients. Toutefois ces subsides proviennent en général de la division marketing ou de celle des ventes de la compagnie et non du bureau des œuvres de bienfaisance. Les montants augmentent en général avec les dépenses publicitaires au moment du lancement d'un médicament et chutent quand les ventes baissent.

En 2000-2001, l'association américaine des diabétiques (ADA) se garda bien de parler du cadeau peu ordinaire que lui avait fait Lilly : la mise à disposition d'un directeur, un certain Emerson "Randy" Hall Jr. Celui-ci prit ses quartiers au siège social de l'association, à Alexandrie pour y dispenser des leçons particulières sur les stratégies de croissance, aux frais de Lilly. Désormais retraité à Princeton dans le New Jersey, ce natif de Philadelphie en Pennsylvanie se défend d'avoir jamais tenté d'influencer le groupe et déclare l'avoir simplement aidé à se lancer sur le marché, y compris en trouvant le slogan : « Cure. Care. Commitment. » (Traitement. Soin. Engagement.). Hall a estimé que sa prestation, comprenant la recherche auprès des diabétiques qu'il a ensuite partagée avec Lilly, aurait coûté des « centaines de milliers [de dollars]» d'un entrepreneur. Interrogée sur l'absence de Hall aussi bien sur les déclarations d'impôt que dans le rapport annuel d'activité, Diane Tuncer, porte-parole d'ADA, a déclaré : « Il n'y a pas d'obligation de procéder ainsi. »

Une autre association sans but lucratif, l'alliance nationale sur la maladie mentale (NAMI), n'a pas non plus révélé que Gerald Radke, le directeur des ventes de Lilly, avait brièvement été à sa tête. Radke a débuté en 1999 comme « consultant Lilly rémunéré en gestion administrative », puis il quitta Lilly et occupa le poste de directeur exécutif intérimaire rétribué par NAMI jusqu'à mi-2001. L'organisme n'a reconnu les faits qu'une fois confrontée au CV de Radke mentionnant ce poste. Après NAMI, Radke a dirigé l'Office des maladies mentales et des abus médicamenteux de Pennsylvanie et est désormais employé au département de santé de cet État.

Lilly, qui a donné au moins 2,5 millions de dollars à l'ADA et 3 millions de dollars à NAMI entre 2003 et 2005, a qualifié ces prêts exécutifs de mutuellement bénéfiques. « Le premier objectif est d'aider ces organismes en soutenant l'acquisition de compétences indispensables, mais ils servent aussi souvent à aider le projet de carrière de l'employé. » a déclaré Edouard G. Sagebiel, un porte-parole de Lilly[4].

[modifier] Liens avec la famille Bush

Après avoir quitté la CIA en 1977, George H.W. Bush devint directeur d'Eli Lilly. James C. Quayle, père de Dan Quayle (qui devait par la suite devenir le vice-président de George Bush), détenait à ce moment-là la majorité du capital de Lilly ainsi que le quotidien Indianapolis Star.

Bush a activement œuvré de l'intérieur comme de l'extérieur de l'administration - en tant que vice-président à partir de 1981 - pour permettre aux industriels du secteur pharmaceutique d'écouler en direction de pays du tiers-monde leurs surplus médicamenteux, invendus et produits frappés d'interdiction sur le territoire des États-Unis. Une fois vice-président, Bush continua à défendre les intérêts des compagnies pharmaceutiques, effectuant en personne des démarches auprès de l'I.R.S. (équivalent américain du Fisc français) pour obtenir des allégements fiscaux spécifiques à certaines entreprises, dont Lilly, qui produisaient à Porto Rico.

En 1982, Bush est intervenu auprès du Département du Trésor des États-Unis au sujet d'un projet de réglementation qui aurait obligé les compagnies pharmaceutiques à payer davantage d'impôts. C'est la Cour suprême des États-Unis qui a dû intimer à Bush personnellement l'ordre de cesser d'essayer d'influencer l'IRS pour le compte des industries pharmaceutiques[5].

Bush a cessé son lobbying mais les géants de la pharmacie continuent de bénéficier de l'allégement fiscal supplémentaire de 23% pour leurs filiales basées à Porto Rico. Filiales qui produisent des médicaments dépassés ou interdits à la vente aux États-Unis destinés aux pays du tiers monde. La succursale de Lilly à Porto Rico emploie actuellement environ 1.100 ouvriers dans trois usines en Caroline et à Mayagüez et 220 salariés supplémentaires dans ses bureaux de ventes de San Juan.

Début 2002, le sénateur américain Bill Frist a tenté de mettre Eli Lilly à l'abri des poursuites liées à la mesure qui avait facilité l'accès des Américains moyens à la vaccination, et ainsi de couper court aux procès impliquant le thiomersal. Mais cette tentative a été contrecarrée par le sénateur Edward Kennedy, qui s'est opposé à la mesure. En dépit de l'effort de Kennedy, cependant, des protections juridiques similaires ont réussi à se glisser dans le texte de loi dite Homeland Security legislation. Après que la loi ait été votée, personne à Washington n'a voulu endosser la responsabilité d'avoir inclus Lilly parmi les bénéficiaires du dispositif de protection juridique. La clause en question a finalement été annulée par le Congrès en 2003. Eli Lilly a donné presque 10.000 $ à Frist à travers les contributions de campagne aux PAC en 2004.

La Maison Blanche a nié avoir eu connaissance de l'auteur de l'amendement en faveur de Lilly. Une dénégation dont certains doutent, compte-tenu des liens étroits qui existent entre l'administration Bush et le géant pharmaceutique. La famille de Bush a investi dans des actions d'Eli Lilly pendant des années. L'ancien Secrétaire de la Défense Donald Rumsfeld a travaillé pour plusieurs entreprises du secteur pharmaceutique, dont Amylin Pharmaceuticals et Gilead Sciences, partenaires de Lilly.

Mitch Daniels, responsable du budget à la Maison Blanche est un ancien cadre de Lilly et a supervisé la loi sur l'Assurance-maladie de 2003. Le président directeur général d'Eli Lilly, Sidney Taurel, a été nommé par George W. Bush membre du Homeland Security Advisory Council (comité consultatif à la sécurité de la patrie) créé en mars 2002. Durant la présidentielle de 2000, il est apparu que Gail Wilensky, conseillère sénior de Bush à la Santé, détenait 10.5 millions de dollars en actions et stocks options dans des entreprises du secteur de la Santé. De 1997 à 2001, elle présidait la Medicare Payment Advisory Commission (Commission consultative des règlements du système d'Assurance-maladie), qui conseille le Congrès entre-autres sur les questions de remboursements et de prix des médicaments.

Le 2 juillet 2003, le Président George W. Bush a choisi comme coordinateur de la lutte contre le sida un ancien cadre supérieur d'Eli Lilly : Randall L. Tobias. Il s'agit d'un programme de 15 milliards de dollars destiné à freiner la propagation du sida et aux soins en Afrique et dans les Caraïbes. Tobias, retraité de Lilly depuis 1998, a été un contributeur financier important du Parti Républicain. « Cette décision constitue un nouveau signe profondément troublant que le président n'a pas l'intention de tenir son engagement à prendre des mesures d'urgence contre le SIDA, » a constaté Paul Zeitz, directeur exécutif de Global AIDS Alliance. « Elle soulève de sérieuses questions en terme de conflit d'intérêt et de priorités de la Maison Blanche. »[6] Des voix se sont élevées pour dire leurs craintes que Tobias ne soit « le renard responsable du poulailler, » comme Kate Krauss, de l'AIDS Policy Project. Le projet sida de Bush sous Tobias a été qualifié d'« extrêmement défectueux » par des critiques.[7] L'ambassadeur Mark Dybul a succédé à Tobias le 10 octobre 2006. Tobias est désormais administrateur de l'agence des États-Unis pour le développement international (USAID), avec rang d'ambassadeur.

Le Président George W. Bush a dévoilé en juillet 2004 une initiative radicale en matière de santé mentale. Le plan promet d'intégrer complètement les patients malades-mentaux dans la communauté en fournissant des « services dans la communauté, plutôt que des établissements, » d'après le rapport intitulé New Freedom Initiative (nouvelle mesure de liberté), de mars 2004[8].

Bush a mis en place la New Freedom Commission on Mental Health (Commission de liberté nouvelle sur la santé mentale) en avril 2002 pour entreprendre « une étude complète du système de soins de maladies mentales aux États-Unis. » La commission a publié ses recommandations en juillet 2003. Cette commission a constaté qu' « en dépit de leur importance, les troubles mentaux vont souvent non-diagnostiqués » et a recommandé le dépistage des maladies mentales pour des « consommateurs de tous les âges, » y-compris les enfants en maternelle. Selon la commission : « Tous les ans, de jeunes enfants sont expulsés des maternelles et des centres d'animations pour comportements sévèrement perturbateurs et désordres émotifs. » Les écoles, a écrit la commission, sont en « position-clé » pour tester 52 millions d'enfants et six millions d'adultes employés par le système éducatif.

La commission a également recommandé le couplage « [du dépistage] avec le traitement et le soutien » mettant en œuvre « des traitements de pointe » avec « les médicaments appropriés. » La commission a préconisé comme modèle le Texas Medication Algorithm Project (TMAP), un programme similaire initié par Bush quand il était gouverneur du Texas, décrit comme « ayant fait ses preuves pour le plus grand bénéfice du consommateur. » Le projet texan a démarré en 1995, associant des personnels de l'industrie pharmaceutique, de l'Université du Texas, et des établissements psychiatriques et des maisons de correction de cet Etat. Le projet a été patronné par Robert Wood Johnson et plusieurs entreprises du secteur pharmaceutique. Or l'olanzapine de Lilly (commercialisée sous la marque Zyprexa) est l'un des antipsychotiques atypiques les plus prescrits dans le projet texan. Un article du New York Times signalait en 2003 que 70% de ventes d'Olanzapine étaient financées par les programmes de santé gouvernementaux. Lilly a contribué à hauteur de 103.000 § au TMAP. Heather Lusk, un représentant d'Eli Lilly, a déclaré que ces contributions étaient des subventions « éducatives ».

Bush part clairement favori quand il va à la pêche aux dons auprès des compagnies pharmaceutiques : selon le Center for Responsive Politics (CRP) (une sorte d'observatoire), les industriels du secteur des médicaments et des produits de santé avaient apporté 764.274 $ à la campagne 2004 de Bush par l'intermédiaire de leurs comités d'action politique et leurs employés au 26 avril de l'année électorale.

[modifier] Entorses à l'éthique médicale

Eli Lilly est connu pour pratiquer la rétention et la manipulation d'informations internes en matière de traitements médicamenteux, y-compris pour le Prozac, le Thimerosal, Evista, Zyprexa, etc... dans le but de minimiser les effets secondaires et les risques sanitaires, pour au final réaliser un maximum de bénéfices.

Ainsi Oraflex, la version américaine du Benoxaprofen, a été retiré du marché en 1982, un mois seulement après avoir reçu l'autorisation de mise en marché de la FDA. Un journal médical britannique a recensé cinq cas de la mort de jaunisse chez des patients utilisant le médicament, et la FDA a accusé Lilly d'avoir volontairement écarté les résultats défavorables des études cliniques. En 1985, le département de justice des États-Unis a inculpé la compagnie et le Dr. William Ian H. Shedden pour crime. Lilly a plaidé coupable pour 25 chefs d'accusation et a été condamné à une amende de 25.000 $.

Lilly a été également cité dans les procès intentés aux fabricants du diethylstilbestrol (DES), un médicament prescrit aux femmes dans les années 40 et des années 50 pour empêcher des pertes. La compagnie a été condamnée à payer 400.000 $ au titre des dommages occasionnés par le DES.

  • Evista

En 2005, Eli Lilly and Co. a accepté de plaider coupable pour une infraction au niveau fédéral et de payer 36 millions de dollars d'amende pour avoir illégalement mis sur le marché et fait la promotion d'Evista, traitement de l'ostéoporose, pour deux usages non approuvés. Le Ministère de la justice a constaté au cours d'une enquête débutée en juillet 2002 que des représentants de commerce de Lilly avaient fait la promotion d'Evista en 1998 comme indiqué pour réduire les risques d'apparition du cancer du sein et des maladies cardio-vasculaires. La FDA n'avait approuvé ni l'une ni l'autre de ces indications.

  • Thimerosal

Le Thiomersal est un sel composé d'éthylmercure et de thiosalicylate, connu aussi sous le nom de thimerosal, merthiolate, sodium éthylmercurethiosalicylate ou timerfonate de sodium. C'est un conservateur vaccinal qui contient du mercure, largement utilisé par Eli Lilly et d'autres fabricants de vaccins. En 1999 l'American Academy of Pediatrics et le Ministère de la santé des États-Unis ont enjoint les fabricants de vaccins de cesser l'emploi de conservateurs à base de mercure. En 2001 l'Institut de Médecine concluait à un lien « biologiquement plausible » entre l'autisme et le thimerosal. Avant 2002 débutaient les premiers procès thimerosal contre Eli Lilly. Les analystes politiques et les parents d'enfants autistes ont été surpris d'apprendre peu de temps après l'approbation du Homeland Security Act, qu'un amendement de dernière minute avait été ajouté, mettant à l'abri Eli Lilly et l'industrie pharmaceutique de milliards de dollars de dommages et intérêts dans les procès au sujet des vaccins[9]. Connu comme « Eli Lilly protection act», la disposition de loi a été conçue pour décourager les poursuites contre le thiomersal, transférant les procès sur un tribunal spécial des vaccins. Cet amendement aurait dû permettre de classer sans suite les milliers de plaintes de parents accusant le mercure du thiomersal d'avoir empoisonné leurs enfants, entraînant l'autisme et d'autres maladies neurologiques. Mais la disposition devait être par la suite abrogée, au cours de la session suivante du Congrès en 2003.

[modifier] Médicaments vedettes

Eli Lilly est l'un des principaux fabricants et distributeurs internationaux des traitements médicamenteux du cancer, des maladies cardiovasculaires, des désordres du système nerveux central et endocrinien, du diabète, des maladies infectieuses, ainsi que des tests de diagnostics. Au nombre des produits phares de la compagnie on compte la céphalosporine, l'érythromycine, l'insuline, et évidemment le Prozac.

[modifier] Psychiatrie/neurologie

  • Prozac

Le Prozac® (chlorhydrate de fluoxetine) est le premier inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (SSRI) pour le traitement de la dépression clinique. Ce produit a été une véritable innovation thérapeutique, dans le sens où c'est le premier produit de sa génération à stimuler la libération de sérotonine dans le cerveau de l'homme pour combattre la dépression clinique. C'est l'antidépresseur le plus vendu au monde, et il a inspiré un certain nombre de médicaments fonctionnant sur un principe similaire (SSRI), que ce soit pour le traitement de la dépression clinique comme d'autres désordres du système nerveux central.

  • Strattera et TDAH de l'adulte

En 2002, Lilly lancé sur le marché des États-Unis un produit du nom de Strattera®, premier médicament non-stimulant autorisé pour le traitement du Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (ou TDAH), et également premier produit spécifiquement destiné aux adultes souffrant de ce trouble.

Plus de deux millions de patients l'ont utilisé et en 2004, Strattera représentait un chiffre d'affaire de 632 millions de dollars soit à peu près le quart des parts de marché de ce groupe de médicament aux États-Unis.

La Food and Drug Administration a imposé à la firme l'apposition de la boîte noire sur l'emballage du Strattera, ce qui correspond au plus haut niveau d'avertissement que peut recevoir un médicament. Des études ont en effet mis en évidence un lien possible entre l'usage et les pensées suicidaires chez l'enfant, ainsi que l'apparition de lésions du foie chez l'adulte. Lilly reconnaît que le médicament a plusieurs autres effets secondaires, comme la douleur pendant la miction et l'orgasme, la rétention urinaire, une rétraction du scrotum, les changements d'humeur, et la bouche sèche.

Initialement développé comme antidépresseur, la molécule a obtenu l'autorisation de mise en marché par la FDA pour le traitement des adultes souffrant de TDAH, ce qui est devenu son utilisation clinique la plus courante.

Lilly possède le site internet adultadd.com (en anglais le trouble s'appelle Attention-deficit hyperactivity disorder, ou ADHD), qui propose à ses visiteurs un test pour vérifier s'ils présentent le syndrome, et la compagnie a réalisé des campagnes publicitaires pour attirer l'attention sur cette pathologie. Ces agissements ont été controversés par des professionnels de la santé qui pensent que le TDAH est surdiagnostiqué, à cause des campagnes marketing télévisuelles et autres d'entreprises comme Lilly. Certains vont jusqu'à affirmer que la pathologie n'existe même pas chez les adultes.

  • Secobarbital

Jusqu'en 2001, l'entreprise fabriquait également le Sécobarbital, un somnifère dérivé de l'acide barbiturique sous le nom de marque Seconal®.

  • Méthadone : Eli Lilly était le premier distributeur de méthadone, un produit de substitution utilisé dans les cures de désintoxication des opiacés.

[modifier] Endocrinologie

[modifier] Cancérologie

  • Alimta®, Gemzar® : chimiothérapie

[modifier] Cardiologie

  • Aquaphor®, NEOTRI® : diurétiques
  • CYNT® : antihypertenseur
  • Reopro® : thrombolytique

[modifier] Soins intensifs et maladies infectieuses

[modifier] Urologie

  • Cialis : en 2003, la firme américaine a lancé le Cialis® (tadalafil), produit concurrent au célèbre Viagra de Pfizer pour remédier aux troubles de l'érection. Développé en association avec la compagnie de biotechnologie ICOS - rachetée en 2006 pour 2,1 milliards de dollars - Cialis a une durée d'action de 36 heures, ce qui le fait parfois surnommer « pilule du week-end ».

[modifier] Dispositifs médicaux

  • Humapen® : appareil d'injection d'insuline

[modifier] Autres

  • Thiomersal : on lui doit aussi le développement du Thiomersal (ou Merthiolate®), conservateur vaccinal controversé, à base de mercure.
  • Ainsi que le Nabilone, à base d'hexahydro-cannabinol (dérivé du THC), commercialisé sous la marque Cesamet. Le brevet a été vendu en 2004 à Valeant Pharmaceuticals International.

En plus de ces médicaments, Lilly possède un certain nombre de marques déposées bien connues du grand public, parmi lesquels on peut citer Actos® et Byetta® (pour le diabète de type 2), Darvocet® (antalgique), etc...

[modifier] Ressources humaines

Eli Lilly a la réputation de s'attirer les compétences de spécialistes reconnus aussi bien dans le domaine de la Santé publique que de la gestion, et de la recherche scientifique. Parmi ses anciens employés elle compte :

  • Ernesto Bustamante, scientifique péruvien.
  • Mitch Daniels, gouverneur actuel de l'Indiana et ancien directeur du Hudson Institute.
  • Roald Hoffmann, prix-Nobel de chimie.
  • Michael Johns, ancien speechwriter à la Maison Blanche et analyste politique à la fondation Héritage
  • Claude H Nash, président de ViroPharma.
  • Peter Nicholas, co-fondateur de la Boston Scientific Corporation.
  • Randall L. Tobias, coordinateur de la politique de lutte contre le SIDA au département d'état des États-Unis.

Ont été membres du conseil d'administration :

  • Martin Feldstein, économiste de l'Université de Harvard.
  • Kenneth Lay, ancien directeur d'Enron (avant le scandale d'Enron).
  • William Verity Jr. ancien secrétaire d'État au commerce des États-Unis.

[modifier] Sources

  1. Eli Lilly at opensecrets.org
  2. [1] Drugmakers Win Exemption in House Budget-Cutting Bill (L'industrie pharmaceutique obtient une exemption dans les coupes budgétaires). Washington Post. 30 novembre 2005
  3. [2] Letter to Speaker Hastert from the Committee on Government Reform
  4. [3] Philadelphia Inquirer May 28, 2006
  5. Jeff Gerth. Bush Tried to Sway a Tax Rule Change But Then Withdrew (Bush a tenté d'influencer une modification de l'imposition, mais a dû laisser tomber) New York Times, May 19, 1982
  6. [4]Asia Times, Bush's 'surreal' choice for AIDS czar. July 4, 2003
  7. [5]Rita Beamish, Associated Press. "Poor records plague Bush AIDS effort" Dec 26, 2006
  8. [6]Whithouse.gov
  9. CBSNEWS Dec 12 2002