Edward Blake

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Dominick Edward Blake
L'hon. Edward Blake
2e premier ministre de l'Ontario
Mandat 20 décembre,1871
25 octobre,1872
Prédécesseur John Sandfield Macdonald
Successeur Oliver Mowat
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Date et lieu
de naissance
13 octobre 1833

à Canton d'Adeleide (Haut-Canada)

Date et lieu
de décès
1 mars 1912

à Toronto (Ontario)

Mariage(s) Margaret Cronyn
Profession avocat
Parti politique Parti libéral

L'honorable Dominick Edward Blake, C.P. (né le 13 octobre 1833 et décédé le 1er mars 1912) était une homme politique canadien qui a été premier ministre de l'Ontario de 1871 à 1872 et chef du Parti libéral du Canada de 1880 à 1887. Il est le seul chef libéral non-intérimaire à ne pas devenir premier ministre du Canada.

Né dans le canton d'Adélaïde, Middlesex, province d'Ontario, en octobre 1833 ; l'un des élèves les plus remarquables de l'université d'Ontario où il obtint, sans effort tous les degrés et les honneurs qu'on y pouvait accorder ; admis au Barreau en 1856 et fait Conseil de la Reine en 1863, trois ou quatre ans lui suffirent pour devenir l'un des premiers avocats du Haut-Canada ; au bout de dix ans il n'avait pas de supérieurs, et aujourd'hui on s'accorde généralement à lui donner la première place.

Élu pour South-Bruce à l'Assemblée législative de l'Ontario en 1867, il devint presqu'aussitôt Leader de l'opposition, renversa le gouvernement de M. Sandfield McDonald en 1871, et fut appelé à former un ministère, dans lequel il prit le poste de président du Conseil, sans salaire. L'année suivante, l'abolition du double mandat l'obligeant à faire le choix entre les deux législatures, il renonçait à la place honorable qu'il occupait à la tête de sa province, pour aller, avec son ami McKenzie, au sein de la Chambre des Communes, combattre le gouvernement de Sir John. Il ne manqua pas de gens qui blâmèrent leur audace et leur présomption, et cependant, deux ans après, la forteresse conservatrice tombait sous leurs coups, et Thon. McKenzie y arborait le drapeau de là réforme.

M. Blake aurait pu être le chef de l'opposition en entrant dans la Chambre des Communes, mais il n'a pas voulu l'être; il s'est contenté, pour se rendre aux sollicitations les plus pressantes de cent dix à cent quinze députés, de faire partie, pendant quelques mois, du ministère McKenzie, sans portefeuille et sans salaire. À l'encontre de la plupart des hommes politiques qui prendraient bien le salaire sans le portefeuille, si c'était possible, M. Blake, lui, ne prend que la responsabilité et laisse de côté le salaire.

On a dit que les raisons privées alléguées par M. Blake n'ont pas été les seules qui l'aient empêché d'accepter le poste de chef de l'opposition ; on a prétendu qu'il se serait aperçu que les vieux libéraux du Haut-Canada le voyaient d'un mauvais œil devancer si rapidement les anciens. Il paraît certain que M. Blake, comme tous les hommes à grandes aspirations, veut arriver avec une idée, avec un drapeau à lui.

Il a une haute et forte taille, un front superbe qu'on dirait taillé dans un bloc de marbre, une belle figure au teint riche, aux traits vigoureux, la physionomie calme et réfléchie d'un penseur : tout chez lui indique la puissance et dénote une nature supérieure. Sa pose est nonchalante, ses manières affables et modestes ; il s'habille comme un bon fermier américain de l'état du Vermont ; il est curieux à voir dans la Chambre, la tête appuyée sur son pupitre et couverte d'un chapeau de feutre noir à large bords ; on dirait toujours qu'il dort, mais lorsqu'il se lève pour parler, on voit que son esprit veillait. Le silence se fait alors et la Chambre prête une oreille attentive aux paroles qui tombent de sa bouche éloquente.

Ce n'est pas un de ces tribuns dont les éclats de voix font trembler les vitres et dont la déclamation passionnée soulève un auditoire ; il ne parle pas avec la chaleur et la violence qui caractérisaient l'éloquence de son père ; non, c'est un orateur parlementaire à la façon des Russell et des Gladstone Lien vers un homonyme?, c'est l'homme d'État aux larges idées, aux théories élevées, à la logique invincible, au langage classique, dont chaque parole mérite d'être recueillie et méditée.

Ses discours ressemblent à ces chênes immenses dont la tête touche les cieux et dont les racines vigoureuses plongent dans les entrailles de la terre, ou à ces cottes d'armes à la surface polie et impénétrable que portaient les guerriers antiques. Son discours sur l'élection de Peterborough est un modèle de logique et d'argumentation ; les philippiques admirables qu'il a prononcées à London et à Bowmanville sont des chefs-d'œuvre de haute raison et d'éloquence patriotique. Il n'est pas étonnant que M. Blake désire l'établissement d'une fédération de tous les pays qui composent l'Empire britannique avec un grand parlement où les colonies seraient représentées.

Lorsque M. Blake proclame qu'il est temps que, dans les relations avec l'Angleterre et les pays étrangers, l'on songe d'abord à l'intérêt canadien, tous les hommes qui croient à l'avenir du Canada sont avec lui, mais lorsqu'il conclut que la fédération nous donnerait la politique nationale qu'il désire, l'on n'y est plus. Quoiqu'il en soit, nous applaudissons aux efforts patriotiques qu'il fait pour développer cet esprit national sans lequel une nation ne peut exister.

Laissons ces grandes idées, ces généreux sentiments porter leurs fruits et soyons tranquilles sur la qualité de ces fruits. M. Blake est marié et père de plusieurs enfants, sa conduite est excellente, il est sobre comme un juge d'autrefois et pres-qu'aussi puritain que son ami McKenzie. Il est affable mais peu démonstratif ; il mène une vie simple et retirée ; la dignité et l'indépendance de son caractère lui font mépriser les petits moyens que les hommes politiques emploient trop souvent pour se rendre populaires ; il ne veut devoir le succès qu'à sa supériorité intellectuelle et à l'excellence de ses principes ; sous ce rapport il ressemble à l'hon. M. Dorion ; il n'est pas étonnant qu'ils aient beaucoup d'estime l'un pour l'autre.

M. Blake a été ministre de la justice dans le gouvernement McKenzie et chef du parti libéral après la mort de M. McKenzie. 11 n'a pas eu la consolation de mener son parti à la victoire dans le Parlement fédéral comme il l'avait fait dans la Chambre locale, il n'a pu réussir à faire accepter son programme sur la question du tarif. La protection n'avait pas encore fait son temps ; acceptée par le parti conservateur et adoptée par le gouvernement et le parlement après les élections de 1878, elle devait vivre et vivra jusqu'à ce qu'une autre crise financière éclate.

Battu dans deux élections générales, M. Blake fatigué, désappointé, se décida à abandonner la direction du parti libéral, et même aux élections générales de 1890, il refusa de se porter candidat. Vaincu ou vainqueur, à la tête d'une majorité ou d'une minorité, premier ministre ou chef d'opposition, M. Blake a toujours été le même, le premier dans les grands débats sur les questions de droit constitutionel, de légalité et de justice.

C'est un grand avocat capable de discuter devant les plus grands tribunaux du monde les causes de l'ordre le plus élevé et toujours prêt à mettre son talent au service de la liberté, de la justice et du droit violés. Il l'a prouvé en différentes circonstances, surtout lorsqu'au milieu de l'agitation produite par l'exécution de Riel, il entreprit de plaider la cause de ces pauvres Métis sans se soucier du mal que son courage devait lui causer parmi la population fanatisée d'Ontario.

On a trouvé ces belles paroles sur les lèvres de M. Blake toutes les fois que la province de Québec a demandé justice. Elles font son éloge et donnent une idée de sa grandeur d'âme, mais elles expliquent aussi, peut-être, en partie, ses échecs politiques. Il est évident que M. Blake a plus d'une fois, en voulant être juste, diminué sa valeur politique dans sa province. Lorsque, par exemple, il a dénoncé dans les termes les plus véhéments les puissantes associations orangistes, combien de comtés il a perdus ?

Il s'est rendu dans le parlement anglais où il représenae un comté irlandais et catholique, il fait partie de la glorieuse phalange qui lutte pour donner à l'Irlande la liberté politique dont jouissent les sujets britanniques dans le monde entier. Écossais et protestant, il combat pour les Irlandais catholiques, comme il combattait pour les Métis, les Canadiens-Français et les catholiques du Canada.

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