Ducasse de Mons

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Le Dragon et les Hommes Blancs
Le Dragon et les Hommes Blancs

La Ducasse de Mons est une fête locale basée sur des traditions ancestrales reconnue au patrimoine oral et immatériel de l'humanité qui a lieu tous les ans à Mons en Belgique, ville située dans la province de Hainaut (Région wallonne). On l'appelle souvent le Doudou, d'après le nom d'un air traditionnel que l'on joue durant les festivités notamment par La Musique du Lumeçon. Le bourgmestre, Elio Di Rupo, et l'ASBL Saint-Georges de Mons ont fait évoluer le nom traditionnel Ducasse de Mons en Doudou, Ducasse rituelle de Mons, s'attirant les foudres de certains Montois cayaux, originaires de Mons depuis trois générations au moins.

Chaque année, à la Trinité, le cœur des Montois est à la fête. La Ducasse est une fête traditionnelle composée de trois temps forts appelés moments communiels: la descente de la châsse des reliques de Madame sainte Waudru (fondatrice mythique de la cité), la remontée du Car d'Or et le combat dit Lumeçon.

Sommaire

[modifier] Histoire

L'origine de la fête remonte au Moyen Âge. Le 7 octobre 1349, la région subissant une épidémie de peste, la fameuse peste noire, les autorités organisèrent une procession des reliques de sainte Waudru, patronne de la ville et de la collégiale montoise : elles furent amenées dans un char jusqu'au bruyère de Casteau (lieu où se situe aujourd'hui le SHAPE) et furent réunies avec les reliques de saint Vincent de Soignies, époux de Waudru. L'épidémie cessa. Le miracle fut attribué à sainte Waudru et on décida de répéter la procession tous les ans. En 1352, sa date est définitivement fixée le jour de la Trinité.

À partir de 1380, la confrérie de Monseigneur Saint-Georges participa au cortège. Celle-ci fut créée à la fin du XIVe siècle par Guillaume III de Hainaut et est constituée de membres de la noblesse, du mayeur et des échevins. Elle inclut à la procession un « mystère », une reconstitution du combat de saint Georges contre le dragon. La popularité de saint Georges dans la région est due à l'interférence de l'histoire du saint avec une légende locale, celle de Gilles de Chin. On prétend en effet que celui-ci tua un monstre dans les marais de Wasmes au XIe siècle. Ce combat ne sera exclu de la procession en elle-même qu'au XIXe siècle.

Notons qu'entre la Révolution française et 1803 et pendant les deux guerres mondiales la procession n'eut pas lieu.

C'est vers 1930, sous l'impulsion du chanoine Edmond Puissant, que la procession reprit de sa vigueur, grâce à la création de nouveaux groupes folkloriques et à un renouvellement des costumes.

Depuis le 25 novembre 2005, la Ducasse de Mons est reconnue comme chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité par l'UNESCO (Géants et dragons processionnels de Belgique et de France).

[modifier] Quelques dates

  • 1440, à Mons, capitale du comté de Hainaut, apparition d'un jeu de Saint-Georges représenté par la Confrérie Dieu et Monseigneur Saint-Georges.
  • 1524 : le dragon de Mons (improprement appelé "Doudou") est dans la procession de la Trinité mais est probablement légèrement antérieur. En 1579, le monstre est animé par un seul porteur qui agite sa queue. Une pucelle conduit le monstre avec collet et poignée.
  • En 1723, Gilles de Chin, chevalier qui est allé à la croisade et avait épousé à son retour Ève de Chièvres remplace saint Georges. Au début du XIIe siècle, il aurait tué un dragon dans les marais de Wasmes, une localité voisine de Mons, pour délivrer un toute jeune fille. Le personnage est donc double : il incarne le saint oriental et le valeureux chevalier hennuyer. Le dragon est en osier recouvert de toile peinte et est porté par plusieurs hommes (11 de nos jours dont un à l'intérieur).
  • 1735 : la queue du monstre est garnie de crins qui sont aujourd'hui l'objet de la convoitise de la foule comme porte-bonheur.
  • Au cours du XVIIIe siècle, la pucelle disparaît. Les Chins-chins, vêtus d'une étoffe d'ameublement voient leur nombre varier de trois à huit.
  • 1704 : des diables prennent part au combat. Ils sont trois en 1713.
  • 1723 : deux hommes sauvages sont signalés.
  • 1786 : le combat est supprimé à la suite des mesures de l'empereur Joseph II d'Autriche (L'édit des kermesses).
  • 1794 : disparition du jeu pour une dizaine d'années.
  • 1801 : le Concordat rétablit la procession et le combat.
  • 1819 : le Combat sort de la procession à cause des mesures prises par le roi Guillaume Ier des Pays-Bas
  • La tradition se maintient durant le XIXe siècle et le XXe siècle avec plus ou moins de bonheur.
  • Entre 1973 et les premières années du troisième millénaire, le jeu est revu et est structuré dans un scénario bien précis dans un esprit d'authencité appelé diégèse. Les aménagements font suite à une période de trouble dans le Lumeçon où plus rien n'était respecté (on pouvait voir un diable portant le dragon, par exemple). C'est grâce à un tout jeune homme blanc avocat près le barreau de Mons, Georges Raepers, que tout a bougé dans le bon sens.

[modifier] Déroulement

La Ducasse consiste en deux « jeux » : le « Jeu de sainte Waudru » et le « Jeu de saint Georges ».

[modifier] Le Jeu de sainte Waudru

La châsse de sainte Waudru.
La châsse de sainte Waudru.
Arrivée du Car d'Or sur la Grand-Place
Arrivée du Car d'Or sur la Grand-Place
Remontée du Car d'Or dans la rampe Sainte-Waudru
Remontée du Car d'Or dans la rampe Sainte-Waudru

Le Jeu de Sainte Waudru se compose des actes suivants :

[modifier] La descente de la châsse de sainte Waudru

Une fête telle que la Ducasse de Mons, comme presque toutes les autres fêtes d’ailleurs, se doit de commencer par un ou plusieurs actes formels qui, une fois accomplis, plongeront les participants dans son aura. Traditionnellement, – et donc de façon religieuse – la Ducasse commence par la Descente de la Châsse de sainte Waudru. Abordons tout d’abord les détails pratiques avant de s’atteler aux aspects du déroulement.

[modifier] L’infrastructure et les éléments matériels

Dans le fond du chœur de la Collégiale se trouve le Maître Autel. Le chœur est entouré du déambulatoire, suivant l’agencement classique des églises gothiques. La voûte médiane du fond du chœur est munie d’un dispositif mécanique à poulies qui agit sur un brancard de bois, permettant de monter ou de descendre celui-ci. La châsse est posée dessus durant toute l’année. De là, elle domine tout l’édifice religieux et rayonne de plus belle lorsque le soleil vient la heurter après son passage dans les vitraux des absidioles.

Ce dispositif est accessible par le triforium, couloir très mince que l’on atteint par les tours, qui représente le premier étage de l’église et qui suit les contours intérieurs du bâtiment. Derrière une mince porte ancestrale, le mécanisme est ancré sur les poutres qui composent la charpente de la collégiale, celles-là mêmes qui surplombent les voûtes du déambulatoire. Les cordes qui soutiennent le brancard sont reliées à une poutre cylindrique qui accueille son enroulement. La mise en route s’exécute au moyen d’une simple manivelle à cran de sûreté qui actionne une tige filetée, sans démultiplication des forces. Un repère a été placé sur la corde afin de permettre la connaissance de la bonne hauteur. Le début et la fin de la descente ou de la remontée sont signifiés au préposé par une petite cloche suspendue à une poutre de l’entrée.

La châsse est un coffre cuivré datant de 1887 réalisé par l’orfèvre liégeois Wilmotte. Elle n’est évidemment pas la première à avoir été réalisée mais c’est la seule dont nous disposons encore à l’heure actuelle. De style néo-gothique, elle représente un édifice religieux symétrique, dépourvu de chœur, dont l’axe pourrait être implanté au milieu du transept. Ce qui peut donc représenter un transept se situe exactement au milieu de l’objet. Sur tout son pourtour sont représentés des personnages de la vie religieuse. Outre les apôtres et Jésus (représenté deux fois : en Salvator Mundi et dans les bras de la Vierge) ornant les côtés de la châsse ainsi que les faces en largeur, les faces du transept sont munies de la famille que composaient Waudru et Vincent. Waudru est accompagnée de leurs deux filles, Madelberte et Aldetrude ; Vincent est accompagné de leurs fils, Landry et Dentelin. Les personnes qui placent la châsse sur le brancard à l’aide du treuil doivent prendre garde de placer sainte Waudru vers la nef. De cette manière, elle veille symboliquement sur l’édifice et ses fidèles. Le sommet de la châsse est construit à la manière d’un toit dont le faîte est surmonté par une haie d’ornements d’inspiration gothique et rompue régulièrement par des cabochons qui sont plus gros aux angles de la « toiture ». Des pierres semi-précieuses sont disposées périodiquement sur toute la surface de l’œuvre tandis que le toit est parsemé d’effets représentant des tuiles.

La châsse a été ouverte plusieurs fois, selon la procédure de droit canon, qui exige la présence d’un évêque. La dernière cérémonie a donc été présidée par Monseigneur Jean HUARD, évêque du Diocèse de Tournai, en 1997 . Plusieurs linceuls ont été découverts, des parchemins ainsi que des restes de plusieurs femmes dont la datation les estime au VIIème de notre ère, à savoir le siècle de l’existence de Waudru. Il est intéressant de noter que le contenu n’est pas directement placé dans la carcasse de cuivre mais qu’un coffre est placé à l’intérieur ; coffre que l’on peut d’ailleurs observer en regardant (et les circonstances permettant d’adopter cette configuration sont très rares) par-dessous la châsse, le fond étant un simple rétrécissement de surface et non une pleine paroi.

Avant de suivre le déroulement de la cérémonie, il convient de s’attarder sur un autre reliquaire, celui du Chef de sainte Waudru. Le Chef doit s’entendre au sens premier comme le terme désignant la tête. Le reliquaire du Chef est composé d’une représentation de la sainte patronne de Mons en buste, coiffée d’une couronne qui sera garnie de roses rouges offertes par le Bourgmestre (cf. infra). Cette représentation est surmontée d’un baldaquin (tel ceux des basiliques majeures de Rome) ou dais néo-gothique se terminant par un pinacle. Le reliquaire du chef date de . Il a été restauré dans les années 1950 par l’orfèvre montois Charles PRIM ainsi que quelques autres fois jusqu’en 2008. La relique en tant que telle a été enveloppée à nouveau en 1997 dans une étoffe qui présente une particularité : il s’agit de la seule fois où Mgr Huard a laissé son sceau en cire revêtu de ses armoiries durant toute sa charge d’évêque.

[modifier] La cérémonie

Il est vingt heures, le samedi de la Trinité. Le soleil perce les vitraux par le chœur, enveloppant la châsse de ses effluves qui rendent l’instant magique. La collégiale est comble et même les endroits où rien ne sera visible ni devinable sont occupés. La messe vespérale vient de se terminer ainsi que le traditionnel concert des chorales de l’entité. Soudain, un semblant de silence envahit l’audience et, quelques secondes après les dernières recommandations d’ordre énoncées par un préposé, la cloche du chœur retentit. Le premier moment communiel de cette folle semaine montoise peut débuter. La matérialisation de l’ambiance de la cérémonie se crée par l’animation musicale omniprésente. Outre les grandes orgues tenues par leur titulaire Bernard CARLIER depuis 1992, les timbales et les trompettes, dirigées par Léandre MICHEL ainsi que les chorales de la région évoquées supra rehaussent la manifestation par leur cohésion. A ce propos, en la détachant totalement de l’aspect purement religieux attenant à la descente et vu le peu de répétitions vouées à cette performance, il est de bon ton de souligner la qualité de la prestation offerte tant par les amateurs que les professionnels. C’est par une ouverture solennelle composée du Trumpet Voluntary de Jeremiah CLARKE et de l’improvisation habile de l’organiste en guise d’intermède . Dès les premières notes, un grand cortège amorce son entrée depuis les grandes portes de la base de la nef. Tout d’abord, coiffé d’un bicorne, le Suisse de la collégiale qui ouvre majestueusement la voie de sa hallebarde, posée sur l’épaule. Ensuite se succèdent les chanoinesses du XVIème siècle en costume de chœur, les pages de Roland de Lassus, l’édilité communale et le clergé de Mons et environs, présidé par Monsieur le Doyen. Le scénario a été fixé par l’ancien réalisateur de la cérémonie, conservateur des églises montoises Sainte-Waudru et Sainte-Elisabeth, Benoît VAN CAENEGEM. Il a cédé sa place en 2006 à son successeur, Thierry HEROUFOSSE. Ce dernier a réalisé sa première cérémonie en 2007. Après un bref mot d’accueil, le doyen invite les membres privilégiés installés dans le chœur à bien vouloir le suivre afin d’assister de plus près à la descente proprement dite et ce, dans le déambulatoire. Les éléments masculins de la chorale entonnent le Fortem virili pectore, chant grégorien de louange à sainte Waudru. Pendant toute la descente, les litanies à sainte Waudru et tous les chants, de façon plus large, seront chantées, par le public également car les paroles sont connues de presque tous les spectateurs : il n’est pas rare de rencontrer dans l’assistance un ancien page de Roland de Lassus, un ancien choriste ou un amoureux de la Ducasse.

[modifier] La sortie du Car d'Or

Le dimanche matin, après la messe, la châsse est placée sur le Car d'Or (char d'apparat datant de 1780) ; saint Georges et les personnages du Lumeçon (voir plus bas) vont de l'hôtel de ville à la collégiale, où ils sortent le Car d'Or et le placent le long du chœur.

[modifier] La procession du Car d'Or

Le Car d'Or est tiré par des chevaux de trait et porte les reliques de la sainte lors de la procession qui s'est enrichie au fil des ans de groupes historiques représentant entre autres les guildes des différents artisans de la ville. Le Car d'Or transporte également quelques enfants de chœur et un prêtre chargé de lire un miracle de sainte Waudru à plusieurs endroits stratégiques de la procession. Soixante groupes le précèdent: confréries, rappels historiques de Mons, etc. En tout, 1500 participants environ lui font honneur. Elle est appelée "Procession historique et multiséculaire du Car d'Or. Cette vieille dame date de 1349 tout de même!

[modifier] Liste des groupes par ordre d'apparition dans le cortège

[modifier] La montée du Car d'Or

La procession se termine par la remontée de la rampe Sainte-Waudru, une ruelle de vieux pavés mal ajustés et très pentue (pente de l'ordre de 20 pour 100). Le Car d'Or étant très lourd (estimé par l'IRPA à 4 tonnes environ), il y a à chaque fois un risque qu'il ne puisse monter. La légende dit que si le Car d'Or n'arrive pas en haut de la rampe Sainte-Waudru d'une seule traite, un grand malheur s'abattra sur la ville dans l'année. Le Car ne serait pas monté en 1914 et en 1940. Heureusement, la population montoise aide le Car d'Or à gravir la pente en le poussant de toutes ses forces. Cela donne lieu à une clameur que l'on ne peut entendre nulle part ailleurs. Saint Georges précède le Car d'Or dans la montée de la rampe. En réalité, un seul cheval de trait peut tirer tout le poids mais on en met plusieurs pour la fatigue résultant du tour de la Procession et la beauté. C'est une promenade de santé pour eux. Si le Car n'est pas monté en 1914 et 1940, c'est parce que la Ducasse a été annulée en raison de la guerre. Il est toujours monté à chaque occasion qui lui a été présentée. Beaucoup de mythes entourent les traditions et les gens sont heureux de les raconter pour mettre un peu de piment. Les six chevaux de trait suffisent donc amplement à arracher le carrosse et il faudrait même activer le frein pendant la manoeuvre car il existe un risque de survitesse. Les gens poussent mais très faiblement car tous les commissaires de la procession entourent le Car afin de le protéger. Si une dizaine de personnes du public sont vraiment actives, c'est déjà un exploit!

[modifier] La remontée de la châsse

Le dimanche suivant, la châsse est remise à sa place au dessus du maître-autel de la collégiale. La cérémonie est presque la même que le samedi précédent mais plus courte et simplifiée.

[modifier] Le Jeu de saint Georges

Gravure du XIXe siècle montrant le combat de saint Georges et du dragon
Gravure du XIXe siècle montrant le combat de saint Georges et du dragon
Saint Georges et son Chinchin protecteur accompagné de celui du petit Lumeçon.
Saint Georges et son Chinchin protecteur accompagné de celui du petit Lumeçon.

Le Jeu de Saint Georges est la reconstitution du combat de saint Georges contre le dragon. Ce combat est également appelé Lumeçon (ou combat dit « Lumeçon ») et constitue l'apogée de la Ducasse de Mons. Le mot Lumeçon signifie limaçon. On désignait jadis sous ce nom certains spectacles équestres en raison des mouvements circulaires des cavaliers.

[modifier] Les personnages

Les personnages sont dits diégétiques. Ils sont au nombre de 44 et sont complétés par deux personnages féminins.

[modifier] Saint Georges

Héros triomphant du combat, il est vêtu d'une casaque jaune bordée de rouge, d'une chemise bleue, de collants de cavaliers blancs et de bottes noires. Il porte un casque de dragon belge de 1831 (rarissime car des dragons belges n'ont pas été légion après l'indépendance): cimier cuivré, plumet rouge et queue de cheval à la nuque. Armé d'une lance qui se brise, d'un sabre inefficace et de deux pistolets (un s'enraye et l'autre fonctionne), il essaie de purifier le dragon; c'est l'ordre contre le désordre, le bien contre le mal...

[modifier] Les armes

Trois types de lances sont nécessaires pendant la ducasse, chacune a une fonction particulière.

  • La lance de combat

Rouge à pointe dorée, elle est la plus courante. La dorure de la pointe ne sert pas à symboliser le métal mais la lumière purificatrice car saint Georges ne "tue" pas le dragon, il fait rentrer la lumière pour le purifier.

  • La lance inversée

Utilisée pendant la descente de la rue des Clercs, elle symbolise la force sauvage de saint Georges. Il y renoncera dans le bas de la rue des Clercs pour trouver une solution moins brute que l'estocade pure et simple, c'est pourquoi il change de lance pour la lance décrite ci-dessus. La pointe rouge symbolise le sang versé qui tache le métal. Il s'agissait de l'ancien modèle de lance de combat mais il a été changé pour laisser place à l'actuel.

  • La lance noire et blanche

Peu courante aussi, elle symbolise l'équilibre des forces, le début et la fin. En effet, c'est la lance qui débute le Lumeçon par le cortège du magistrat du samedi soir et c'est celle qui le termine aussi après le coup de feu final, pour la rentrée à l'hôtel de ville.

  • Le sabre

Utilisé en remplacement des lances après être brisées, elle est l'arme des phases de pommeau. Confiée par la Ville, elle termine le combat en salut au public et au balcon de l'hôtel de ville. Il est remis au maïeur à la fin du salut. Il s'agit d'un sabre de cavalerie à deux anneaux de fixation à la selle. Il en existe plusieurs mais il semble que la Ville n'achète que des sabres premier Empire en parfait état. Il a été offert à Georges Raepers à l'issue de son dernier combat en tant que réalisateur et son successeur a été offert à la veuve d'Aramis Tournay, mythique saint Georges. L'actuel est presque le même modèle.

  • Le pistolet

Il y en a en fait deux, pour le scénario. Ils sont rangés dans un coffret, tête-bêche. Ce sont deux pistolets d'arçon, sans chambre, à chien rotatif en dessous duquel on place (ou pas, pour le premier coup) une amorce. Le policier maître artificier en est le responsable pendant le combat mais c'est le régisseur qui les a sous sa garde pendant la descente de la rue des Clercs. Ils sont entretenus chaque année par un armurier bien connu à Mons, surtout parce qu'il a été diable jusqu'au début des années 2000.

[modifier] Les Chinchins

[modifier] Les Diables

[modifier] Les Hommes blancs

[modifier] Les Hommes de Feuilles

[modifier] Cybèle

[modifier] Poliade

[modifier] Le Lumeçon

Le combat a lieu sur la Grand Place de Mons le dimanche de la Trinité et se termine à 13 heures précises. Saint Georges, symbolisant le Bien, est chargé de mettre hors d'état de nuire le dragon, symbolisant le Mal, monstre géant d'osier qui mesure une dizaine de mètres.

Dans cette lutte, saint Georges est aidé par les Chinchins, des hommes portant autour de la taille une forme de cheval faite en osier et recouverte de peau de vache. Le dragon est quant à lui aidé par les Diables. Ces protagonistes portent une salopette noire dans le dos de laquelle est peinte une figure grimaçante de diable, plutôt inspirée du dieu Pan. Ils sont armés de vessies dites de porc, ce sont en fait des vessies de vache, à l'aide desquelles ils assènent des coups au public tentant de s'emparer de la queue du dragon. On trouvera également les Hommes de Feuilles, aussi appelés Hommes Sauvages, recouverts de feuilles de lierre, qui soutiennent la queue du dragon, ainsi que les Hommes Blancs, chargés de porter le dragon.

Tout le combat répond à une chorégraphie bien précise. Alors que saint Georges tourne dans l'arène dans le sens horloger, le dragon tourne dans le sens anti-horloger. On retrouve donc ici l'opposition bien-mal, ordre-désordre.

Saint Georges tente à plusieurs reprises de tuer la Bête à l'aide de lances et de deux tentatives infructueuses de coup de pistolet. Le saint finit par terrasser le dragon d'un troisième coup de pistolet.

Pendant toute la durée du combat, les porteurs du dragon font plonger la queue dans le public qui tente alors de s'emparer du crin qui la constitue : le crin est censé avoir pour vertu de porter bonheur pendant un an à celui qui le porte.

On joue en continu l'air appelé le Doudou pendant tout ce temps. Les paroles de cette chanson sont en dialecte montois. La manière d'écrire les paroles du Doudou privilégient tantôt l'orthographe, tantôt le chant. On se demande si Gérard Buseau, curé du Béguinage depuis 1654, ne serait pas l'auteur de toute la chanson du Doudou. L'optique serait alors de condamner d'anciens rites réprouvés avant d'être assimilés à la légende de saint Georges. Buseau est en tout cas l'auteur de quelques couplets satiriques sur les chanoinesses.

Pour qu'elle soit acceptée par la foule, il devait reprendre une ritournelle fredonnée depuis un certain temps par les suiveurs de la procession, qui précédaient le dragon. Le Doudou pourrait être le résultat d'une création populaire, spontanée, accidentelle, cherchant à mouler sur une musique préexistante (marche ou danse d'accompagnement) des paroles simples rappelant familièrement le jeu de Saint Georges, dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Le Doudou est une marche hollandaise baroque arrangée en son temps par Jean Schmits, directeur de l'orchestre du Théâtre royal de Mons. Environ 65 Montois jouent le Doudou : une grosse demi-heure le Dimanche, environ une heure le mercredi pour le petit combat. Ceci dit, le changement de place pour le petit Lumeçon ne permet pas de donner à cet instant une durée valable pour ce dernier. La réponse interviendra le 21 juin 2008.

[modifier] L'envers du décor

[modifier] Le vestiaire de la Procession

Le vestiaire possède son siège dans le Foyer Sainte-Waudru, à la rue du Chapitre, juste en face de l'entrée sud de la collégiale. Outre la réfection des costumes, leur modernisation ou leur création, il prend en charge la gestion des biens tant textiles que musicaux (trompettes thébaines, partitions...). Le fonctionnement est assuré intégralement par des bénévoles.

[modifier] La Régie du Lumeçon

[modifier] Introduction

Dans l’idée que les gens se font du Lumeçon, la face cachée de la fête est souvent absente et a fortiori les préparatifs concrets qui en font partie. Ainsi, la Régie est un acteur à part entière qui reste souvent méconnu. Composée d’un régisseur et d’un régisseur adjoint et de quelques ouvriers communaux intervenant ponctuellement, la Régie du Lumeçon a pour tâche de préparer et de gérer tous les objets au sens large du terme qui serviront à la réussite du Jeu de saint Georges. De la finition des costumes à la réfection du dragon, en passant par le gonflage des vessies ou de la fabrication des lances, tout est issu de la régie. Le siège principal de la régie se situe au Waux-Hall, dans les sous-sols qui constituaient l’ancienne caserne hollandaise. Il comprend un entrepôt occupant toute la largeur arrière de la bâtisse et d’un atelier attenant, de dimensions plus modestes.

[modifier] Les fonctions de la Régie

Le premier travail de l’année est tout d’abord de préparer le Lumeçon, non pas prochain, mais de deux ans plus tard. En effet, plusieurs matériaux nécessitent un an de finition avant de pouvoir être installés. C’est le cas des queues de cheval qui trempent au moins pendant six mois dans une saumure. Plus de deux cents appendices sont nécessaires pour contenter tout le monde en crin. Il faut préciser également que seul le crin noir et exclusivement noir est utilisé. Directement sortis de l’abattoir, il faut les ouvrir, extraire l’os et gratter la chair avant le séchage. Ensuite, les queues sont plongées dans la saumure, constituée essentiellement de gros sel de mer, remplacé à intervalles réguliers. Les vessies donnent énormément de travail au personnel car il en faut plus de six cents pour combler les besoins des deux combats. Pour la confection, la matière première est la vessie de bœuf, en provenance directe des abattoirs. Elles sont dites « de porc » mais le porc ne produit pas de vessies assez grandes pour contenter les participants, alors il faut utiliser celles des bovins de plus de deux ans, au mieux des vaches ayant déjà vêlé. Une fois nettoyée et décongelée, on introduit l’extrémité du tuyau d’un compresseur d’air dans l’orifice naturel et on gonfle jusqu’à atteindre le volume idoine. Le préposé serre alors le « col » avec une fine ficelle de manière à l’incruster dans la chair afin d’emprisonner l’air et de faciliter la solidification de l’ensemble après séchage. Le séchage est l’étape suivante. Il faut un jour pour que les vessies sèchent mais quinze jours pour que les chairs plus compactes atteignent un niveau de solidité satisfaisant. Elle sont reliées à une corde plus épaisse et au bâton (manche de brosse découpé par tronçons de 40cm et percé à son extrémité) qui est peint en blanc. Ce procédé est inséré avant séchage ou après. Ensuite, la régie s’occupe du travail d’hiver. Il consiste à fabriquer tout ce qui n’est pas motivé par l’urgence. Ainsi, les pointes des lances sont soudées : à un cylindre de zinc fermé par un opercule, on dispose quatre ailettes à la perpendiculaire. Des gabarits ancestraux sont utilisés, des plus petits pour les lances du petit Lumeçon. Après la peinture du manche et de la pointe, les deux parties s’emboîtent et sont fixées par une vis de la couleur de la pointe. Un ruban de 1,25m vient compléter l’ensemble, fixé solidement sur le manche. La lance terminée mesure 1,70 mètre environ. Il existe trois lances officielles : la lance à la pointe d’or et au manche rouge, la lance inversée( pointe rouge et manche doré) et la lance de l’équilibre des forces (moitié supérieure blanche, moitié inférieure noire) qui commence et termine le Jeu de saint Georges. Puis, les dents du dragon sont mises en couleur. Il en existe sept types : des double dents courbées (dont l’antérieure gauche est peinte en doré, certainement la trace d’un plombage…), des dents courbées simples, d’autres à bases carrée et hexagonale, de un centimètre de côté, de un centimètre et demi et de deux centimètres. Une fois peintes, elles seront collées solidement aux mâchoires des dragons, les unes emboîtées à même la gueule pour les petits dragons, les autres sur un petit socle de matière plastique, à l’aide du trou qu’elles ont en dessous. Le travail de peinture minutieux ne s’arrête pas aux dents, il faut encore penser à peindre les quelque six cent seize picots qui garniront les massues des Hommes de feuilles, à raison de 28 par gourdin. Cette pièce existe en plusieurs tailles, entre 80cm et 1m50. Peintes en vert, le manche est noir. Il est intéressant de noter que le manche n’a pas la véritable fonction de poignée mais plutôt celle d’un arrêt qui empêche les mains de glisser lorsque son manipulateur soutient la queue du monstre d’osier. Par ailleurs, de temps à autres, un gros travail de rénovation des dragons est demandé, pour être envoyés en exposition ou pour leur usage par défaut qui est la sortie de la Trinité. C’est le cas qui s’est présenté pour la Ducasse 2007 où le dragon a subi une perte de poids énorme. Déjà allégé par une queue en fibres de carbone, une nouvelle peau constituée d’une épaisseur de drap apposée et collée sur du treillis (pour simuler les écailles) a contribué à retirer un excédent pondéral conséquent, amenant le dragon à un poids approximatif de 110kg. Il a perdu plus de 60kg depuis sa fabrication en 1998. Nouveau défi, pour la Ducasse 2008, le même procédé sera appliqué au dragon du petit Lumeçon, non pas sur le dragon contemporain mais sur celui des années 1950, celui-là même qui a été volé en 1957 par des étudiants de Wasmes. Un certain Théophile Binon aurait mis la main à la pâte pour le restaurer en 1960 . « Ce dragon a une histoire  » et le petit Lumeçon aura plus de valeur avec ce géant plus que cinquantenaire. Le gabarit plus modeste de ce géant, comparé aux actuels, s’explique par le fait que moins d’acteurs participaient au combat et que donc, la place sur les côtés ne se justifiait pas. Il est de la taille de ce que nous connaissons à notre époque comme petit dragon. Partant, si les dragons sont habillés, il faut aussi les garnir. Outre la peinture qui est du vert Saint-Michel , de nombreuses couleurs ornent la carcasse. Les ailes sont patinées de jaune de la même manière que le corps et les rubans aux couleurs montoises et belges sont dispersés partout sur son corps. Les nageoires sont noires, patinées, elles aussi. Les premiers accessoires du dragon à être ajoutés sont les nageoires qui viennent en dessous des ailes. Tout est fixé en brêlant du fil de fer à travers l’épaisseur de la peau. De nombreuses cocardes tricolores ornent le corps de la bête. Elles sont fabriquées en collant deux bandes de ruban et non en les nouant. Par contre, les rubans disposés savamment le long de la queue sont attachés et noués de manière à ce que la cocarde soit visible sur le dessus. En dessous, parcourant la longueur du dragon depuis son cou, passe un long ruban rouge et blanc, qui est double depuis le départ et qui se rejoint à la naissance de l’appendice caudal . Le départ même de ce long ruban est figuré par un collier aux couleurs identiques. Entre les rubans de la queue se glissent quelques touffes de crin afin que le public qui ne reçoit pas l’extrémité garnie trouve quand même son bonheur. Il faut plus de 100m de ruban pour garnir un dragon !

[modifier] Calendrier

La Ducasse de Mons se déroule le week-end de la Trinité (57 jours après Pâques). Cette fête peut être repoussée d'une semaine si des élections ont lieu ce week-end-là. Les dates auxquelles a lieu la fête sont donc mobiles. Elle commence le samedi, avec la Descente de la châsse de sainte Waudru et se termine le dimanche suivant par la remontée. Si la Ducasse dure huit jours, c'est parce que, comme toute fête religieuse médiévale, elle durait une octade.

[modifier] Dates des prochaines ducasses

  • 2008 : 18 mai
  • 2009 : 7 juin Ducasse reportée au 14 juin pour causes d'élections européennes et régionales
  • 2010 : 30 mai
  • 2011 : 19 juin
  • 2012 : 3 juin
  • 2013 : 26 mai
  • 2014 : 15 juin
  • 2015 : 31 mai
  • 2016 : 22 mai
  • 2017 : 11 juin
  • 2018 : 27 mai
  • 2019 : 9 juin
  • 2020 : 7 juin

[modifier] Le vol du dragon

En 1957, des étudiants ont volé, la veille de la Ducasse, le dragon et ont été le cacher dans une maison en construction des environs. Les autorités communales ont été prévenues par un message anonyme disant que « el biette étoit r'tournée à Wasmes », car les voleurs ne voulaient néanmoins pas empêcher le combat traditionnel d'avoir lieu. Le message n'a d'abord pas été pris au sérieux, puis, après vérification, il a bien fallu se rendre à l'évidence : « el biette avoit disparu ! ».

Malheureusement, les indications pour retrouver le dragon devaient être approximatives, car il a fallu longtemps avant qu'il ne soit ramené à Mons. Le combat a commencé avec près d'une heure de retard, ce qui a provoqué un émoi considérable dans la ville. Ce n'est que des années plus tard que le pardon leur a été accordé par le bourgmestre.

L'identité des voleurs est restée inconnue de la plupart des Montois.

[modifier] Mouvement réfractaire

Logo du FMLB
Logo du FMLB

En 1999, un mouvement radical humoristique ayant pour but de libérer le dragon à vu le jour : le « Front Montois de Libération d'el Biette » (« de la bête ») ou en abrégé le FMLB. Il est composé d’une cinquantaine de membres dont certains sont des personnages de fiction.

Le FMLB est hostile au terrassement du dragon de Mons qu’il considère comme étant un acte barbare et moyenâgeux basé sur la seule légende de Gilles de Chin. Malgré son caractère humoristique, l'importance grandissante de ce groupe d'activistes effraye de plus en plus les organisateurs de la Ducasse de Mons[réf. nécessaire].

[modifier] Cinéma

  • La Ducasse de Mons d'Antoine Castille et A. d'Armentières (1926)
  • Processions et carnavals / Processies en karnavals de Charles Dekeukeleire (1936)
  • Fêtes de Belgique : Les Blancs Moussîs de Stavelot et la Ducasse de Mons de Henri Storck (1971)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Galerie

[modifier] Liens externes

Photos de l'IRPA (Institut Royal du Patrimoine Artistique) :


 
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Belgique et France
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