Dravidiens

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A l’origine on désignait par le terme Dravidiens uniquement les Tamouls mais par la suite le terme Dravidiens s’est appliqué à un ensemble de peuples et de langues du sud de l'Inde et du Sri-Lanka.

Une civilisation sophistiquée. On sait que les Dravidiens, grands navigateurs, ont essaimé jusqu’au bassin méditerranéen. Les fouilles ont produit l’évidence d'un commerce avec la Mésopotamie. Des tablettes cunéiformes mésopotamiennes décrivent des transactions avec les marchands dravidiens qui exportaient des métaux précieux, des perles, de l’ivoire, du cuivre travaillé, de la céramique et de la verrerie. Ces navigateurs remontaient jusqu’aux ports d’Arabie par la mer Rouge.

Les Tamouls ont dominé la mer très tôt. Ils ont fait commerce avec Rome au temps de l'empereur Auguste. Ils envoyèrent des navires vers de nombreuses contrées des côtes de l'Océan Indien et expédièrent des commerçants, des érudits et leur art de vivre. L'île de Ceylan, séparée du sous-continent indien par moins de 30 milles d'eau n'était pas inconnue des Tamouls qui l'appelaient Eelam. Ils y ont établi deux royaumes, il y a plus de 2000 ans.

Au XXe siècle, l'adjectif « dravidien » a souvent été utilisé dans des contextes politiques revendicatifs d'une spécificité en opposition par rapport aux habitants de l'Inde du Nord. Il apparaît ainsi dans la désignation de plusieurs mouvements ou partis tels que le DK (fondé par Periyar), le DMK et l'AIADMK, pour ne citer que les plus connus.

Sommaire

[modifier] Origine

[modifier] Théorie orientale

D'après la théorie de l'invasion aryenne, lors de l'arrivée des tribus aryennes (venues du Caucase ou d'Asie centrale), les dravidiens ont été, pour la plupart, refoulés au sud de l'Inde ou mêlés aux peuples aryens.

Les dravidiens se caractérisent par leur peau noire, leur stature importante et leurs cheveux épais et lisses, mais ne semble pas avoir de liens avec les noirs africains. Pour certains ils auraient un liens avec les anciens élamites [1].

[modifier] Théorie africaine

Cependant d'après Cheikh Anta Diop dans Nations Nègres et Culture, beaucoup de liens les rapprochent des Africains notamment par la religion et la culture [2].

"Il existe deux races noires :

a) Une race nègre à cheveux lisses représentés en Asie par des Dravidiens, en Afrique Noire, par certains Nubiens, les Toubbous ou Tedas (Niger, Sahara Occidental), certains Somaliens, et peut-être quelques Ethiopiens de l'Antiquité.

b) Une race nègre à cheveux crépus : Il faut rappeler que ce trait physique (les cheveux crépus), est un caractère d’évolution et d'adaptation. Les anthropologues remarquent que même l'enfant d'aujourd'hui a les cheveux lisses à la naissance et pendant les premiers mois qui suivent celle-ci..." P. 31 et 32.Dans, "Civilisation ou Barbarie".


Léopold Sédar Senghor a été initié aux recherches dravidiennes par Lilias Homburger, qui était professeur de linguistique à l’Ecole des Hautes Etudes, et qui la première a posé l’hypothèse de l’articulation possible entre les langues dravidiennes et les langues africaines. Senghor s’est passionné pour ces recherches et a obtenu, lorsqu’il était au pouvoir, que s’établissent des liens entre chercheurs dravidiens et négro-africains. La dimension linguistique a donc été primordiale, ce qui n’exclut pas l’importance de soubassements philosophiques, et notamment l’influence de Tagore

Senghor en faisant valoir des arguments préhistoriques, géographiques, raciales, culturelles et linguistiques[1], Senghor évoque des travaux scientifiques qui établissent cette parenté de manière irréfutable : « Il est, en effet, incontestable que les Dravidiens partagent le même sang noir avec leurs frères d’Afrique et la diaspora [3]


Xerxes, roi perse achéménide (486 – 465 avant J.C) fils de Darios 1er, qui réprima les révoltes de Babylone et de l’Egypte, avait constitué une armée composé de nombreuses troupes éthiopiennes : des Ethiopiens orientaux et des Occidentaux, c’est-à-dire des Dravidiens et des Nubiens.

Certains historiens vont dans ce sens.

Al Mas Udi dit Abu-Alhasan Ali bin al-Husain est surnommé l’Hérodote Arabe, car il fut en un grand voyageur. Né à Bagdad (Irak) il a passé la plupart de son temps à voyager en Asie, au Proche Orient et en Egypte où il est mort en 958.

Ainsi, Mas Udi nous révèle que :

« Quant aux fils de Cham le (à savoir fils noir de Noé), ils s’établirent dans les pays du sud (...) Nawfîr, fils de Put, fils de Cham, à la tête de ses enfants et de ceux qui le suivaient prit la direction de l’Inde et du Sind (...) Il ressort de cette tradition que les habitants de l’Inde et du Sind sont les descendants de Nawfîr, fils de Put, fils de Cham, fils de Noé (...) Le premier qui s’établit en Égypte fut Misr, fils de Bayar, fils de Cham, fils de Noé (...) Misr mit la couronne et régna sur un territoire qui commençait à Rafah, localité de Palestine, en Syrie (...) Jusqu’à Assouan (en Afrique) (...) Les souverains et les peuples étrangers redoutaient les Égyptiens et se gardaient de les avoir pour ennemis  »

Bien évidemment, ce texte n'a aucune valeur scientifique et relève de légendes ésotérico-religieuses.

L’historien français Fabre d’Olivet, dans son Histoire du genre humain, confirma lui aussi, cette parenté en attribuant à la « race sudéenne », les réalisations architecturales de l’Ethiopie, de l’Égypte et de l’Inde.

Enfin, James Cowles Prichard, considère comme « l’un des pères de la science anthropologique », Après avoir examiné les statues de l’Art indien antique, parviendra à la conclusion suivante :

«  Il ne saurait y avoir de doutes quant au fait que les modèles qui ont inspirées étaient soit Nègres à proprement parler, soit des individus possédant des caractéristiques physiques similaires à celles des indigènes de l’Afrique  »


Les Dravidiens du sud comptent plusieurs peuples parlant plusieurs dizaines de langues, notons qu’elles n'ont aucun lien -ni d'origine, ni de parenté avec le reste des langues indo-européennes du continent indien. Les seules langues reconnues officielles par la Constitution de l'État indien, dans le cadre des états du sud de l'Inde, sont le télougou, le tamoul, le kannada (dit aussi kannara) et le malayalam.


Il y a également de nombreuses peuplades primitives, parlant une des cinq langues dravidiennes, présentent un type négroïde-noir, aux cheveux frisés.

[modifier] Langue dravidienne

Lilias Homburger et Théophile Obenga ont trouvé des affinités entre l’égyptien ancien, les langues dravidiennes, parlées aujourd’hui en Inde du Sud, et les langues négro-africaines. Sans parler des études comparatives entre dravidien et sumérien, je signale qu’il y a plusieurs thèses de doctorat, écrites par des Dravidiens ou des Sénégalais, sur les rapports entre les langues dravidiennes et les langues du groupe sénégalo-guinéen : wolof, serer, peul. Ce qui amène à penser qu’il fut un moment, au néolithique, où les langues agglutinantes recouvraient l’Afrique, le Bassin méditerranéen et le sud de l’Asie.[2]

[modifier] Écriture

S’agissant de l’écriture, Alexandre Moret nous dit, dans son Histoire de l’Orient, que les premiers colons des « vallées orientales », berceau de l’Histoire - celles du Nil, du Tibre et de l’Euphrate, de l’Indus -, étaient des « Négroïdes ». L’on sait que ce sont leurs descendants qui ont inventé les trois premières écritures, égyptienne, sumérienne et dravidienne, et qu’aucune des langues qu’elles exprimaient n’était indo-européenne, ni sémitique.[3]

j’ai noté que le sumérien, qui fut la deuxième langue écrite, était une langue agglutinante, comme les langues négro-africaines et dravidiennes, et que les Noirs dravidiens de l’Inde comparaient leurs langues à celle des Sumériens. Précisément, ce sont ces Noirs dravidiens qui, vers l’an 2.500 avant Jésus-Christ, inventèrent la troisième écriture du monde, mille ans avant l’arrivée des fameux Aryens[4].

[modifier] Références

  1. Zvelebil, Kamil V. 1974. "Dravidian and Elamite - A Real Break-Through?", Journal of the American Oriental Society 94.3 (July-Sept.): 384-5.
  2. Cultural Unity of the Dravidian and African Peoples par Clyde A. Winters
  3. « Pourquoi un Département indo africain à l’Université de Dakar », Liberté III, op. cit., p. 483. Cf. pp. 480-492.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes