Dhrupad

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L’ancienne forme de composition appelée Prabandha, décrite dans tous les ouvrages classiques sur la musique indienne, se composait de quatre parties: Udgrâha (prélude), Melâpaka (assemblage de la gamme), Dhruva (forme fixe) et Âbhoga (final). Le grand poète Jayadeva composa son Gîta Govinda au XIIe siècle dans des Prabandha comportant seulement le Dhruva et l’Âbhoga. Les deux premières parties étaient en effet sans paroles.

Le Dhrupad (abréviation populaire de dhruva-pada) qui combine un dhruva où s’établit le mode et un pada (poème) qui en forme la seconde partie, se développa sous l’impulsion de Râjâ Mânâ Simha (1486-1525) à Gwalior. Il fut perfectionné par de célèbres musiciens tels que Haridâsa Swâmî et son fameux disciple Tânsen à la cour de l’empereur Akbar. C’est ce style qui a continué jusqu’à nos jours.

D’après l’historien Abul al-Fazl ibn Mubarak (XVIe siècle) : “La base du Dhrupad est un poème rythmé de quatre vers pour lequel il n’y a pas de règles concernant la prosodie ou le nombre de syllabes. Le sujet des poèmes est l’ivresse de l’amour et ses merveilleux effets sur le cœur humain. Dans l’Inde centrale ces chants sont appelés Chind et sont principalement des hymnes. Dans le Sud de l’Inde (Telugu et Tamil Nadu) ils sont appelés Dhruva et leur sujet est l’amour.” (Ain i Akbari, vol. III, p.251).

Le Dhrupad est le plus sévère des styles de chants indiens, il doit strictement adhérer à la forme du mode et les vocalises ou ornements complexes y sont interdits. La première partie du Dhrupad est un âlâp sans rythme fixe et sans paroles. Le chanteur emploie pour soutenir la voix des syllabes conventionnelles dépourvues de sens. La deuxième partie du Dhrupad est le poème, chanté dans une forme rythmique scandée par les percussions et dans un tempo d’abord lent puis graduellement accéléré. Le poème chanté est parfois divisé en quatre parties appelées Sthâyî, Antara, Samcharî et Âbhoga et qui sont centrées sur différentes parties de la gamme du mode, le Sthâyî sur le premier tétracorde et l’octave inférieure, l’Antara sur le deuxième tétracorde et l’octave supérieure, le Samcharî circulant sur les trois octaves. L’Âbhoga est un final.

Le Dhrupad, trop classique et trop difficile, est peu chanté dans l’Inde aujourd’hui.

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