Daniel Johnson (père)
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20e premier ministre du Québec | |
Mandat : | 16 juin 1966 – 26 septembre 1968 |
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Prédécesseur : | Jean Lesage |
Successeur : | Jean-Jacques Bertrand |
Date de naissance : | 9 avril 1915 |
Lieu de naissance : | Danville |
Date de décès : | 26 septembre 1968 |
Lieu de décès : | Barrage Manic 5 (aujourd'hui appelé Barrage Daniel-Johnson) |
Épouse : | Reine Gagné |
Profession : | Avocat |
Parti politique : | Union nationale |
Francis Daniel Johnson, C.P. (né le 9 avril 1915, décédé le 26 septembre 1968) était un homme politique québécois. Il a été premier ministre du Québec de 1966 à 1968.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Né à Danville en Estrie en 1915, il est le fils de Francis Johnson, un journaliste anglophone d'ascendance irlandaise, et de Marie-Adéline Daniel. L'anglais et le français sont parlés à la maison, mais son éducation se fait en français. Il fait ses études de droit à l'université de Montréal.
Il est élu député provincial de Bagot pour l'Union nationale lors d'une élection partielle en 1946. Réélu lors des élections générales de 1948, 1952 et 1956, il devient ministre des Ressources hydrauliques le 30 avril 1958 dans le gouvernement Duplessis, poste qu'il conserve dans les gouvernements Sauvé et Barrette jusqu'à la défaite de l'Union nationale en 1960.
En 1953, sa femme est atteinte de plusieurs balles par son amant, qui veut qu'elle quitte son mari. L'agresseur, un journaliste de Radio-Canada nommé Bertrand Dussault, se suicide ensuite en retournant son arme contre lui. Daniel Johnson a offert sa démission au premier ministre Maurice Duplessis, qui l'a refusée et qui a usé de toute son influence pour étouffer l'affaire. Seul le journal La Presse rapporte alors l'événement dans un court filet et sans mentionner le nom complet de la victime, ce qui préserve la réputation du député. [1].
Réélu en 1960, il devint chef de l'Union nationale et chef de l'Opposition officielle en 1961, succédant ainsi à Antonio Barrette (entre temps l'intérim avait été assuré respectivement par Yves Prévost et Antonio Talbot). Le parti avait gouverné le Québec sous Maurice Duplessis de 1935 à 1939, avec une interruption par le gouvernement libéral d'Adélard Godbout avant de reprendre le pouvoir en 1944 jusqu'à sa défaite en 1960 par les libéraux de Jean Lesage. La défaite de l'Union nationale est vue comme le début de la Révolution tranquille, qui cherchait à renverser la domination de l'économie québécoise par les anglophones ainsi que le rôle dominant de l'Église catholique romaine dans la société québécoise.
En 1962, sous sa gouverne, l'Union nationale perd l'élection générale déclenchée par Jean Lesage au sujet de son projet de nationalisation de l'électricité ; il demeure toutefois député et chef de l'Opposition. En 1965, il publie un livre intitulé « Égalité ou indépendance », dans lequel il expose sa doctrine concernant la Constitution du Canada et l'avenir du Québec dans la Confédération canadienne. Sa position sur la question était ambiguë : tel qu'il l'écrit dans le livre, sa position était « l'indépendance si nécessaire, mais pas nécessairement l'indépendance » (une référence à la célèbre citation du premier ministre canadien Mackenzie King concernant la conscription durant la Seconde Guerre mondiale).
À la surprise générale, sous ce même slogan (Égalité ou indépendance), Johnson mène l'Union nationale à la victoire à l'élection générale de 1966 (bien que son parti ait obtenu moins de votes que le parti libéral, une majorité de candidats unionistes est élue) ; Johnson est assermenté à titre de premier ministre le 16 juin 1966. Il accueille le général De Gaulle en 1967, qui l'appelle « mon ami Johnson ». Il occupe son poste jusqu'à son décès, survenu le 26 septembre 1968 lors d'une visite au chantier du barrage Manic 5, auquel on donnera son nom. Il est enterré au cimetière de Saint-Pie-de-Bagot, chef-lieu de la circonscription qu'il représentait.
À Laval,une île au nord de Montréal, un boulevard en sa mémoire lui a été créé, le boulevard Daniel Johnson, au sein de Chomedey.
Deux de ses fils occuperont par la suite la fonction de premier ministre du Québec, soit Pierre Marc du Parti québécois en 1985, et Daniel du Parti libéral du Québec en 1994.
[modifier] Bibliographie
- Pierre Godin, Daniel Johnson, Éditions de l'Homme, Montréal, 1980
- tome 1 : 1946-1964 la passion du pouvoir, 456 pages, ISBN 2-7619-0112-6
- tome 2 : 1964-1968 la difficile recherche de l'égalité, 403 pages, ISBN 2-7619-0114-2
- Pierre Godin, La fin de la grande noirceur, Editions Boréal, Montréal, 1991
[modifier] Notes et références
- ↑ L'affaire n'est finalement dévoilée qu'au moment de la parution d'une biographie non autorisée de la famille Johnson signée par Benoît Gignac en janvier 2007.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- (fr) Daniel Johnson — Assemblée nationale du Québec
- (en) Biographie du Collège Marianopolis
- (fr) On a tiré sur madame Daniel Johnson
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