Culture de jeunesse

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On appelle des activités culturelles et subculturelles d'adolescents et de jeunes adultes une culture de jeunesse. Les jeunes y sont et des acteurs et le public. Ils y cherchent des moyens d'expression d'une sensation de vie considérée comme nouvelle qu'ils ne trouvent pas représentée dans la vie culturelle établie. Ils y manifestent leur position parfois juste plus moderne, parfois critique et parfois opposée aux valeurs et aux normes dominantes.

Sommaire

[modifier] Historique : naissance et reconnaissance d'une culture particulière

[modifier] Naissance de la culture des jeunes

L'apparition du phénomène d'une adolescence de plus en plus autonome a donc permis l'émergence d'un nouveau type de culture.

[modifier] Reconnaissance de la culture des jeunes

Au départ les jeunes développent d'abord un système de valeurs alternatives et une propre conception du monde. Par la suite, les symboles sont souvent copiés par un grand public cependant incapable de vivre les valeurs intérieures et les aspects créatifs de la nouvelle culture de jeunesse qui ainsi sera absorbée par les cultures établies.

De nos jours, précédée par l'industrie de musique, l'économie aussi prend acte de la nouvelle culture jeune et propose des objets de consommation adaptés. En effet, si les jouets existent depuis longtemps, ces objets n'avaient de vocation qu'éducatrice. Par l'utilisation d'une consommation « propre » telle que vêtements de mode ou de marque, bijoux, logos de portables etc. les jeunes se différencient de leurs parents et marquent ainsi leur appartenance au groupe jeune.

Or, cela ne représente pas nécessairement une exclusion ou un retrait complet de la façon de vivre parentale ni de ses objets de consommation. Il subsiste toujours de nombreux aspects d'éveil à l'âge adulte. Le port de la mini-jupe dans la première «génération rock» en début des années 1960 manifestait à la fois une volonté d'émancipation du monde adulte (par la provocation) mais aussi un moyen de montrer sa volonté d'y appartenir (l'éveil à la sexualité).

[modifier] Étude de la consistance de cultures de jeunesse

[modifier] Liste des symboles pouvant appartenir à une culture de jeunes

Les adeptes s'identifient avec leur culture de jeunesse à travers certains symboles de groupe, comme :

  • un langage spécifique : voir argot et verlan.
  • des styles de musique spécifiques : voir rock, pop, punk, grunge, metal, rap et electro.
  • un langage corporel : vêtements, bijoux, tatouages...
  • des phénomènes de groupe particuliers : boîtes de nuit, drogue...

[modifier] Les cultures de jeunesse à travers l'histoire et le monde

  • De 1990 à aujourd'hui:
    • La techno, le rap, le grunge et les skaters
    • Les milieux subculturels d'immigrés de 2e ou 3e génération dans les banlieues des grandes villes
    • Surtout en Allemagne une culture de jeunesse violente inspirée par les « valeurs » du nazisme (et exploitée par des néo-nazis)
    • Vu l'importance de traditions, de travail et de respect dans la vie au Japon l'apparition massive de jeunes qui, habillés et coiffés en couleurs criardes, soignent l'oisiveté et ne semblent vivre que grâce à leurs téléphones portables utilisés à outrance peut être vu comme une culture jeune aussi. En la Chine communiste, dans ses milieux urbains nouvellement riches, autour du portable, une jeunesse prônant la consommation fait ses premiers pas.
  • Dès 1980:
  • Dès 1970:

Dès 1960:

[modifier] La culture jeune et la commercialisation

Vers la fin des années 1980 les adolescents devenaient un groupe visé important pour l'économie. La vitesse de la commercialisation des cultures de jeunesse augmentait rapidement jusqu’à des tentatives d'établir des « cultes » à l'aide seule de la publicité sans mouvement de jeunes antérieurs. (À discuter:) Cette absence d'authenticité est une raison pour un malaise diffus vis-à-vis de la vie sociale et culturelle s'aggravant parmi de récentes générations. (À discuter:) Chaque « culte » ne dure qu'un instant . Une vraie culture de jeunesse, le rap français en faisant l'exception, a du mal à naître.

[modifier] Culture de jeunesse et générations

Depuis l'apparition de la culture pop dans les années 1960, de plus en plus de gens, sortis de leur adolescence depuis longtemps, restent fidèles à leur culture de jeunesse. Elle reste vivante dans leur identité et dans leur façon de vivre. Ainsi par exemple les concerts des Rolling Stones mobilisent mêmes des retraités qui jubilent. D'autres groupes sans succès commercial continuent à tourner aussi, motivés par l'expression d'une structure émotionelle différente de la norme de référence. Des adultes « restés jeunes » de cette manière peuvent être importants pour les jeunes, parce qu'ils disposent de moyens de distribution et d'organisation manquants. Eux-mêmes adeptes de la tolérance, ils sont souvent constructeurs de « ponts de compréhension ».

Cette nouveauté aboutit à deux hypothèses différentes :

  • une culture de jeunesse peut devenir éternelle
  • la création de « cultures d'une génération » viellissant avec les individus qui la composent et disparaîssant ensuite seulement.

Parallèlement à ce phénomène, certains rélèvent une tendance au jeunisme dans la société. L'âge jeune en soi est idéalisé et idolâtré. Ce phénomène peut être aperçu par exemple chez les adulescents. Les adulescents sont des adultes qui souhaitent retenir ou retrouver leur adolescence. Ils se comportent comme des adolescents pour retrouver des sentiments perdus. Les psychologues considèrent généralement qu'il s'agit d'un phénomène de nostalgie et que ces personnes comblent un manque d'affection. Dans la majorité des cas, ces personnes se contentent d'utiliser des signaux de jeunesse tels que marques de vêtement pour enfant ou peluches tout en se comportant en adultes responsables.

[modifier] La culture des jeunes, une culture à part ?

[modifier] Le problème de dénomination en français du phénomène

Si la majorité des sociologues admet qu'il existe un phénomène culturel propre aux jeunes, sa dénomination semble difficile. En anglais, en allemand et en néerlandais, les termes correspondants sont aussi expressifs que courants.

En français, les appellations possibles sont : culture des jeunes, culture de la jeunesse, culture jeune... Sans parler des phénomènes récents très spécifiques comme le mot adulescent.

[modifier] Culture des jeunes

Cette appellation renvoie aux individus. Elle désigne donc la culture des individus non adultes. L'étude de cette culture est donc celle des phénomènes de différentiation avec le monde adulte. La culture des jeunes s'arrête souvent vers 20 ans, lors de l'entrée dans le monde adulte. Ce genre de subculture n'existe pas dans tous les pays ou dans toutes les cultures.

[modifier] Culture de la jeunesse

Cette appellation renvoie à une classe d'âge. Elle désigne donc les phénomènes culturels au cours de la jeunesse. Cette approche semble donc accepter une plus grande diversité. En effet, l'âge n'est pas un phénomène identitaire en soi. Il n'est donc pas formateur d'une culture propre. La culture de la jeunesse renvoie à la culture des pré-adolescents. Il s'agit d'une segmentarisation en classes d'âge : enfance, pré-adolescence (parfois), adolescence, adulescence (parfois), âge adulte. La culture de la jeunesse s'arrête plus tard, lors de l'entrée dans la vie active. Il s'agit de la culture des non-encore formés.

[modifier] Culture jeune

Cette appellation renvoie à un nom. Elle renvoie donc à un phénomène unitaire de la culture. Elle n'est donc que très rarement employée, la diversité des cultures chez les jeunes étant une donnée communément admise.

[modifier] Conclusion : la diversité des cultures

L'un des rares consensus en ce domaine est qu'il faut se garder d'y voir un phénomène global. En effet, la diversité des activités et des origines sociales même au sein d'une même classe d'âge fonde une diversité des cultures chez les jeunes. Si on peut parler d'une véritable culture jeune c'est parce que la jeunesse a progressivement gagné une place dans la vie publique en analogie à l'évolution de la société de consommation. Si les jeunes deviennent un phénomène à part, c'est qu'ils possèdent leurs propres normes de différentiations maintenant acceptées par les adultes. En effet, une culture (en tant que phénomène identitaire) ne peut tirer son origine d'une contrainte.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Socialisation/identité de groupe : monographies sur les « jeunes »

  • Nacira Guénif-Souilamas, Des "beurettes" aux descendantes d'immigrants nord-africains, Grasset, 2000 (réédition Des "beurettes", Hachette, 2003).
  • Lamia Missaoui, Les étrangers de l'intérieur. Filières, trafics et xénophobie, Payot, 2003 : le commerce de l'héroïne entre la France et l'Espagne par des jeunes de bonnes familles.
  • Gloria Diogenes, Itinerário de Corpos Juvenis: o Baile, o Jogo e o Tatame, Annablume, 2003 : l'« inclusion à l'envers » des gangs de jeunes au Brésil.
  • Denis Jeambar et Jacqueline Remy, Nos enfants nous haïront, Points, 2007
  • Clémentine Autain et Mickaël Garnier-Lavalley, Salauds de jeunes