Crépin et Crépinien
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Pour les noms de lieux voir Saint-Crépin
Saint Crépin et son frère Saint Crépinien sont deux martyrs du IIIe siècle. Fête le 25 octobre.
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[modifier] Hagiographie
Leur vie est surtout connue par la légende.
Crépin et Crépinien, venus de Rome étaient cordonniers à Soissons. Ils fabriquaient des chaussures pour les pauvres qu'ils ne faisaient pas payer, et pour les riches qui appréciaient leur production, et ils étaient chrétiens. Un jour, ils furent dénoncés, et conduits à l'empereur Maximien de passage dans le nord de la Gaule.
L'empereur leur ordonna d'abjurer leur foi, ce qu'ils refusèrent vivement. Maximien les fit torturer par Rictiovarus, un de ses plus cruels exécuteurs. Celui-ci leur fit enfoncer des roseaux pointus sous les ongles, mais les roseaux jaillirent des mains des saints et virent blesser les bourreaux. Puis il les fit jeter dans une citerne remplie de plomb fondu, mais une goutte de plomb rejaillit dans l'œil de l'exécuteur qui fut éborgné, tandis que Crépin et Crépinien en sortaient indemnes. Finalement, après avoir résisté à plusieurs autres supplices, Rictiovarus les fit jeter dans de l'huile bouillante d'où deux anges vinrent les sortir, tandis que lui-même s'y jetait de rage.
Crépin et Crépinien furent décapités, le lendemain ; c'était en 285 ou 286.
[modifier] Soissons ou le comté de Kent ?
Si les français les font vivre à Soissons, les anglais, eux, les font vivre dans le comté de Kent. Cette "délocalisation" est fréquente dans les vies des saints. Shakespeare y fait allusion dans Jules César et dans Henry V. Leur fête étant le 25 octobre, jour de la Bataille d'Azincourt gagnée par Henri V d'Angleterre.
Texte original | Traduction |
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... And Crispin Crispian shall ne'er go by, | ... Et la Crépin Crépinien ne reviendra jamais |
From this day to the ending of the world, | A compter de ce jour jusqu'à la fin du monde |
But we in it shall be remember'd; | Sans que de nous on se souvienne, |
We few, we happy few, we band of brothers; | De nous, cette poignée, cette heureuse poignée d'hommes cette bande de frères. |
For he to-day that sheds his blood with me | Car quiconque aujourd'hui verse son sang avec moi |
Shall be my brother; be he ne'er so vile, | Sera mon frère; si humble qu'il soit, |
This day shall gentle his condition: | Ce jour anoblira sa condition. |
And gentlemen in England now a-bed | Et les gentilshommes anglais aujourd'hui dans leur lit |
Shall think themselves accursed they were not here, | Se tiendront pour maudits de ne pas s'être trouvés ici, |
And hold their manhoods cheap whiles any speaks | Et compteront leur courage pour rien quand parlera |
That fought with us upon Saint Crispin's day. | Quiconque aura combattu avec nous le jour de la Saint Crépin. |
Toutefois, au XXe siècle on se prit à douter de leur existence, malgré la vivacité de leur culte, qui existait depuis le Moyen Âge, sous prétexte qu'ils n'avaient fait que prendre la place de divinités païennes, et ils furent retirés du calendrier en 1969.[1]
[modifier] Représentation - patronage
On représente Crépin et Crépinien sous l'aspect de cordonniers à leur établi, comme dans le tableau de 1523 d'un auteur anonyme, au Musée Carnavalet.
Ils sont de par leur métier, patrons des cordonniers, mais aussi des gantiers, des bourreliers et des tanneurs.
De nombreuses églises leur sont dédiées :
- L'église Saint-Crépin-et-Saint-Crépinien de Gommecourt (Yvelines), (Yvelines)
- L'église Saint-Crépin-et-Saint-Crépinien de Bréançon, (Val-d'Oise)
- L'église Saint Crépin , Saint Crépinien à Saint-Crépin-Ibouvillers, Oise
- L'église Saint Crépin à Château-Thierry, Aisne
Un tableau les représentant se trouve dans la Chapelle Notre-Dame de Châteaulin à Châteaulin, (Finistère)
Il existe aussi une rue saint Crépin à Québec.
[modifier] Dicton
À la Saint Crépin, les mouches voient leur fin.
[modifier] Sources
- Vie des Saints pour tous les jours de l'année - Abbé L. Jaud - Editions Mame - Tours - 1950.
- Le petit livre des saints - Rosa Giorgi - Larousse - 2006 - ISBN 2-03-582665-9
[modifier] Notes
- ↑ Article de François Reynaert dans le Nouvel Observateur