Cor d'harmonie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cor double Fa/Sib, pavillon dévissable, verni doré
Cor double Fa/Sib, pavillon dévissable, verni doré

Le cor d'harmonie ou cor français est un instrument à vent de la famille des cuivres.

Même s'il a un air de parenté avec le cor de chasse, le son de cet instrument est très différent. Il est tantôt majestueux et triomphant, tantôt doux et légèrement mélancolique. Le cor d'harmonie est présent dans les orchestres symphoniques, de nombreux ensembles de musique de chambre et dans les orchestres d'harmonie ; il est par ailleurs souvent sollicité dans les musiques de films de toutes sortes, pour les dessins animés et les bruitages...

L'embouchure du cor est de petite taille et de forme intérieure conique, différente de celles de la trompette et du trombone qui sont hémisphériques et plus larges. Cette forme conique se retrouve tout le long du tube jusqu'au niveau du pavillon. On dit alors de cet instrument qu'il est à perce conique, tout comme le sont le cornet à piston, les saxhorns... Cette perce donne de la douceur au son de ces instruments, contrairement à la perce cylindrique (comme la trompette) qui produit un son plus brillant.

Le corniste produit les notes de la gamme par vibration des lèvres sur l'embouchure. Sa main gauche active trois (quatre ou cinq) palettes (ou plus rarement pistons), pour changer la hauteur du son. La main droite est placée dans le pavillon pour soutenir l'instrument. Elle permet aussi de corriger la justesse, ou d'effectuer des sons bouchés. L'instrumentiste peut être amené aussi à utiliser une sourdine pour atténuer les sons.

Deux manières de jouer du cor se sont affrontées au cours du XXe siècle:

  • celle très facilement reconnaissable à son vibrato permanent (tremblement du son persistant du fait de l'instrumentiste). Représenté en France par Jean Devemy par exemple.
  • celle plus anglo-saxonne avec des notes tenues (non tremblantes).

Aujourd'hui, la manière «anglo-saxonne» est utilisée par la majorité des cornistes professionnels. Cependant, des cornistes comme Peter Damm [1], Hermann Baumann[2], Francis Orval et James Sommerville[3] utilisent encore le vibrato.

Sommaire

[modifier] Histoire

Les premiers cors furent réalisés à partir de tuyaux coniques naturels, comme les cornes d'animaux ou encore de coquillages.

Ceux qui étaient en ivoire s'appelaient « Olifant » ou trompes de chevalier.

La corne d'animal est vite remplacée par des tubes conçus par l'homme. Par exemple, les Indiens fabriquaient des trompes droites en bois. Le cor est un instrument qu'on retrouve beaucoup dans les régions montagneuses de l'Europe, en Finlande et aussi dans le Tibet.

Les premiers matériaux vont être petit à petit abandonnés pour être remplacés par du métal. Il sera alors possible de lui donner sa forme recourbée. En 1636, le Père Mersenne décrit un cor enroulé en 7 spirales qui permet de jouer autant de notes que la trompette, soit seize notes.

Le cor a d'abord été conçu pour émettre des signaux d'avertissement codés, communiquer des messages, pour des fins rituelles et magiques. Le guerrier Roland (voir La Chanson de Roland) appelle au secours en utilisant un cor.

Il a ensuite été utilisé au Moyen Âge pour an­noncer le moment du repas et pour les marches militaires.

Le cor a subi de nombreuses modifications car on le trouvait trop petit au XVIe siècle, puis trop grand sous Louis XIV. C'est enfin sous Louis XV qu'il acquiert sa forme définitive.

Dès la guerre de 1741, l'infanterie française commence à utiliser le cor emprunté aux Hanovriens.

Au milieu du XVIIIe siècle, les facteurs français ajoute dans le circuit sonore des segments de tubes supplémentaires (appelés corps de rechange) pour modifier à volonté le son fondamental et obtenir de nouvelles séries d'harmoniques.

Le cor chroma­tique à trois pistons ne fut découvert qu'au XIXe siècle. La dernière évolution est le cor d'harmonie.

[modifier] Différents types de cors

Cor viennois
Cor viennois
  • Le cor de chasse, instrument transpositeur en Mi bémol, est utilisé pour les chasses à courre, les fanfares de régiments

de chasseurs alpins, dans les batteries-fanfares au même titre que la trompette d'ordonnance.

  • La trompe de chasse, instrument transpositeur en Ré, est destinée aux sonneries de vénerie. Instrument légendaire de la chasse et des demeures princières. La trompe de chasse ne diffère du cor de chasse que par sa tonalité.
  • Le cor naturel, ancêtre du cor d'harmonie moderne, n'utilise pas le système des palettes ou pistons pour obtenir la gamme entière. Il comprend un ensemble de « tons », tuyaux de longueur adaptée à chaque tonalité. Pour chaque ton, le corniste obtient toutes les notes de la gamme en bouchant plus ou moins le pavillon avec sa main.
  • Le cor des Alpes est en bois de résineux. Il est creusé dans le tronc d'un arbre ayant poussé à flanc de montagne, afin d'obtenir une forme coudée.
  • Le mellophone est un cor qui a la forme d'une trompette (utilisé donc avec le pavillon en avant) et utilisé dans les orchestres de jazz et les fanfares.

[modifier] Anecdotes

Le Livre Guinness des records 2007 a classé le cor d'harmonie parmi les deux instruments de musique les plus difficiles à jouer (l'autre étant le hautbois).

[modifier] Répertoire

Icône de détail Article détaillé : Répertoire du cor.

[modifier] Interprètes

[modifier] Fabrication

[modifier] Notes et références

  1. Mozart: Horn concertos, Philips ASIN: B000004103
  2. Haydn: Works for horn, Polygram Records, ASIN B000004106
  3. Chamber music for Horn, Marquis Classics, ASIN: B000025ZNU


[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur les cors.

  • Site complet Un cor dans mon cœur, historique, biographies cornistes, compositeurs, doigtés, technique, œuvres pour le cor, avec extraits sonores.
  • Site anglais de Wikipédia sur le cor, avec des détails sur les techniques, les cornistes, les facteurs d'instruments et le répertoire.