Conférence de Zimmerwald

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La conférence de Zimmerwald (du nom du village de Suisse où elle se tint) fut organisée par des dirigeants socialistes, au cours de la Première Guerre mondiale, en septembre 1915, pour rassembler des socialistes restés fidèles à l'internationalisme, dans la perspective de lutter contre la guerre et contre le triomphe du chauvinisme et du militarisme dans la social-démocratie. En effet, la plupart des dirigeants de celle-ci avaient cédé en 1914 à la pression du nationalisme, participant même à des gouvernements d'union sacrée qui menaient la guerre.

Sommaire

[modifier] La Conférence

Elle réunit des délégués de différents pays d'Europe, représentant ou bien des organisations socialistes, ou bien des groupes socialistes dissidents lorsque les partis socialistes officiels du pays étaient directement impliqués dans le soutien au gouvernement et à la guerre, comme en France ou en Allemagne. Étaient présents des délégués des pays suivants : Allemagne, France, Russie, Italie, Royaume-Uni, Suisse, Suède, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Bulgarie, ainsi que du Bund, l'organisation socialiste des travailleurs juifs en Europe de l'est.

La conférence publia un manifeste, rédigé par Léon Trotsky, dénonçant la guerre comme barbarie directement produite par le capitalisme, ainsi que le chauvinisme et le militarisme. Ce manifeste appelait également à l'union des travailleurs de tous les pays dans la lutte contre la guerre, et dénonçait les dirigeants socialistes ayant abandonné leurs idées.

[modifier] La « gauche de Zimmerwald »

La conférence comprenait en réalité deux tendances distinctes, le manifeste publié reprenant leurs idées communes. La majorité pacifiste des délégués souhaitait que la conférence serve uniquement à affirmer la volonté de défendre les idées internationalistes et de s'opposer à la guerre impérialiste. Cependant, une minorité appelée la « gauche de Zimmerwald » et menée en particulier par Lénine, jugeait que la capitulation des dirigeants socialistes de la IIe internationale devant le nationalisme et la guerre constituait une trahison extrêmement grave. La IIe internationale s'étant donné comme priorité la lutte contre la guerre, cela signifiait la faillite de celle-ci. Pour Lénine, cet échec tragique rendait indispensable la fondation d'une nouvelle internationale, et la rupture totale avec les sociaux-démocrates ayant participé à l'union sacrée.

Toutefois, cette minorité voyait dans les résultats de la conférence, c'est-à-dire la réaffirmation de l'internationalisme, un "premier pas" pour la reconstruction du mouvement socialiste après la guerre sur des bases nouvelles.

[modifier] Le chant de Zimmerwald

Zimmerwald est aussi le titre d'un chant communiste, faisant référence à cette conférence. Il a été écrit en 1936 par des militants trotskystes français, affirmant à l'approche de la guerre leur fidélité aux idées internationalistes.

En voici les deux dernières strophes :

« Voici un régiment qui passe.
Bétail marchant vers la guerre.
Dans les rangs des yeux clairs fixent notre drapeau
Mais l’officier oblige à se taire.
Au reflet des fusils le soleil a écrit :
Tu guideras nos pas, Zimmerwald.

Partout la parole de Lénine,
De Liebknecht et de Rosa
Retentit dans les champs, les casernes, les usines,
L’ennemi est dans notre pays ;
Si la guerre éclate, le bourgeois à abattre
Sera écrasé par Zimmerwald. »

[modifier] Voir aussi

[modifier] Dirigeants du mouvement ouvrier de l'époque

Note : à l'exception de la Russie, les dirigeants socialistes étaient avant la guerre regroupés dans les mêmes partis. Ceux-ci ne se reconstruiront de façon séparée qu'à la fin de la guerre, suivant le clivage créé en 1914. Ils sont donc pour certains classés suivant le parti qu'ils choisiront après la guerre.

[modifier] Sociaux-démocrates

[modifier] Socialistes internationalistes (communistes)

[modifier] Syndicalistes

[modifier] Liens externes