Militarisme

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Le militarisme est une idéologie politique, ou du moins un courant de pensée, qui prône la primauté de la force militaire dans les relations interétatiques et dans l'organisation intraétatique. Il a connu de nombreuses incarnations au cours de l'Histoire. Ses tenants affirment que l'armée est le meilleur instrument au service de la nation, mais finissent souvent par mettre la nation au service de l'armée.

Sommaire

[modifier] Un terme à manier avec précautions

Un bombardier stratégique B-52 photographié avec son arsenal embarqué. 744 exemplaires furent construits, dont certains furent détruits par les accords START à la fin de la guerre froide, tandis que d'autres ont été "enconconnés" sur les sites de stockage de l'US Air Force.
Un bombardier stratégique B-52 photographié avec son arsenal embarqué. 744 exemplaires furent construits, dont certains furent détruits par les accords START à la fin de la guerre froide, tandis que d'autres ont été "enconconnés" sur les sites de stockage de l'US Air Force.

Ce terme comporte une forte charge péjorative, il faut donc être prudent avant de l'utiliser à l'égard de telle ou telle nation : un Etat qui s'arme pour se défendre n'est pas militariste. Ce qui amène à un autre problème : où finit la défense et où commence l'agressivité ?

De plus, il est inutile de parler de militarisme lorsqu'un pays émergent entame une politique d'armement pour rattraper son retard stratégique. Le militarisme n'est avéré que lorsque la disproportion est en faveur de l'armée ; du point de vue de l'Etat, il s'agit alors simplement de se réapproprier un attribut de sa souveraineté.

Les candidates du concours de beauté Miss America en visite sur la base aérienne d'Andrews, en 2003.
Les candidates du concours de beauté Miss America en visite sur la base aérienne d'Andrews, en 2003.

[modifier] Fondements théoriques

Les visions militaristes placent comme base de la sécurité d'un pays son potentiel militaire, et revendiquent que le développement et le maintien des capacités militaires soient le plus important objectif de sa société civile. Leur argument récurrent inclut la plaidoirie pour les bienfaits de la « paix armée » érigée en tant que moyen de sécurité nationale, alléguant que « la raison du plus fort est toujours la meilleure ».

Leur concrétisation concerne la promotion des considérations militaires dans la politique menée par la nation ou l'organisation politique concernée, ainsi que la préférence donnée aux personnes travaillant dans le secteur des services à l'armée ou des fournisseurs d'armes, que ce soit de manière officielle ou induite. Ceci peut mener à la collusion avec la classe dirigeante. L'application de la doctrine militariste dans le contexte des sociétés contemporaines entraîne une militarisation de la société civile, qui se trouve influencée par la croissance du potentiel militaire.

Ces influences sont nettement observables dans l'histoire des États-nations et empires qui se sont engagés dans la voie de l' impérialisme ou de l' expansionnisme territorial : ceci s'applique pour l'Empire du Japon, l'Empire britannique, l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste (renommée Nouvel Empire Romain sous Mussolini), l'expansion de l'Union soviétique sous Staline dans la sphère d'influence qu'elle s'est arogée au sortir de 1945, l'Irak lorsque gouvernée par Saddam Hussein, et les États-Unis pendant la période de la « Destinée manifeste » menant à une réforme de l'armée.

La doctrine militariste mêle la recherche de la suprématie, le loyalisme des sujets, l'extrémisme des politiques, un protectionnisme d'exception avec le nationalisme, trouvé sous sa forme atténuée qu'est le patriotisme. Le prétexte de l'application potentielle de la force assujettit la population, voire l'asservit aux besoins et buts de son armée. D'autres concepts idéologiques tels que l' alarmisme et le triomphalisme sont aussi étroitement liés au militarisme.

On oppose souvent le militarisme aux idées de "puissance nationale globale" (incluant l'économie, la culture et la diplomatie) et de soft power, tandis qu'on le telie à celle de hard power.

[modifier] Signes extérieurs

Il y a plusieurs façons d'évaluer le degré de militarisme en termes économiques : on se repose souvent sur la part du budget militaire par rapport aux dépenses de l'Etat ou au PIB, particulièrement élevée dans les nations qui entretiennent de vastes forces (exemples en 2005 : les Etats-Unis d'Amérique et la Chine) ou qui visent à les développer (à la même date : Israël, le Koweit, Singapour, la Corée du Nord, la Guinée-Equatoriale, l'Arabie Saoudite). Mais comme il a été dit plus haut, cette méthode est souvent inadaptée aux cas particuliers de chaque pays.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Antonymes

  • Pacifisme
  • Antimilitarisme
  • Symbolique : les militaristes étatsuniens sont métaphoriquement nommés les faucons (hawks, parti pris des bellicistes) et les pacifistes les colombes (doves), comme lors des débats politiques à la veille de l'intervention américaine en Irak.
Le discours de fin de mandat du président Dwight D. Eisenhower prononcé en 1960 avertit la nation de l'emprise croissante du complexe militaro-industriel américain sur la structure socio-économique du pays.
Le discours de fin de mandat du président Dwight D. Eisenhower prononcé en 1960 avertit la nation de l'emprise croissante du complexe militaro-industriel américain sur la structure socio-économique du pays.

[modifier] Liens internes

  • Le thème revêt des caractéristiques propres par pays :