Confédération générale du travail - Syndicaliste révolutionnaire

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La Confédération Générale du Travail - Syndicaliste Révolutionnaire était une confédération syndicale française. Elle fut fondée en 1926 à partir d'une scission de la Confédération générale du travail unitaire, elle était affiliée à l'Association internationale des travailleurs. Son secrétaire confédéral, Pierre Besnard, a marqué de son empreinte l'existence de cette organisation.

Bien plus que son expérience syndicale, son apport théorique fut remarquable, contenu dans sa charte constitutive dite de Lyon des 1er et 2 novembre 1926 [1], dans laquelle elle dépasse la Charte d'Amiens [2], référence du syndicalisme français y compris révolutionnaire. En effet, la Charte de Lyon s'oppose radicalement à l'apolitisme (c'est à dire sa neutralité envers la partis politiques) de la Chartes d'Amiens. Au contraire, la CGT-SR se construira, comme l'AIT, sur une base anti-politique : le syndicat ne doit plus être "neutre" envers les partis politiques, mais au contraire lutte activement contre eux, car ils font partie intégrante du problème et non de sa solution et doivent être combattus à ce titre. Cette position inconciliable avec la Charte d'Amiens sera ensuite reprise mot pour mot dans la Charte constitutive de la CNT française en 1946, dite Charte de Paris.[3]

Elle eut néanmoins un action syndicale réelle pendant les grèves de juin 1936, notamment dans le secteur du bâtiment et dans la région toulousaine.

Le siège de l'organisation était la Bourse du travail. Son organe confédéral était Le Combat Syndicaliste.

Dans les années 1930, la CGT-SR s’opposa activement, tant en France qu’en Algérie, au colonialisme français. Lors du centenaire de l’occupation française en Algérie, en 1930, une déclaration commune de l’Union anarchiste, de la CGT-SR et de l’Association des fédéralistes anarchistes dénonçait « le colonialisme assassin, la mascarade sanglante ».

Lors de la révolution espagnole, la CGT-SR fut très active dans le soutien aux camarades de la Confédération nationale du travail d'Espagne et pendant la guerre civile aussi. Mais elle fit également des analyses critiques des faits et gestes de la CNT espagnole pendant cette période.

A l'aube de la Seconde Guerre mondiale, elle ne dépassait guère 8 000 adhérents [1] et elle n'eut qu'une influence relativement réduite. Ses détracteurs la nommaient d'ailleurs CGT-SAns Rien. Elle fut le lieu de ralliement en France de tous les compagnons anarchistes fuyant la répression totalitaire, notamment les Russes, Bulgares, Allemands, Italiens.

Après l'échec de la révolution espagnole, elle ne survécut pas à son interdiction par le gouvernement dès 1939. Néanmoins, nombre de ses militants rejoignirent la lutte dans la résistance au nazisme.

La Confédération nationale du travail française fut créée en décembre 1946. Parmi ses fondateurs, on retrouve beaucoup de militants de la CGT-SR.

Joseph Vincent, l'un des derniers militants vivants de la CGT-SR, continue toujours d'être un militant à la CNT-AIT de Toulouse (à la mesure de ses forces).

Sommaire

[modifier] Autres figures

  • Victor Giraud
  • Paul Lapeyre
  • Saïl Mohamed (1894-1953)
  • Adrien Perrissaguet
  • Vincent Joseph (1920- )
  • Antoine Turmo

[modifier] Bibliographie

  • Claire Auzias, La CGT-SR 1926-1928 : un épisode de décentralisation syndicale, Le Mouvement social suppl. 144 (1988)
  • Jérémie Berthuin, La CGT-SR et la révolution espagnole - De l’espoir à la désillusion - Juillet 1936-décembre 1937, Ed. CNT-RP
  • Pierre Besnard, Les syndicats ouvriers et la révolution sociale, Paris, 1930
  • Pierre Besnard, Le monde nouveau, CGT-SR, 1936
  • Pierre Besnard, L'éthique du syndicalisme, CGT-SR, 1936
  • Michel Laguionie, 1924 - 1939, l'échec de la troisième CGT (CGT-SR) à Limoges

[modifier] Références

  1. Berthuin, La CGT-SR et la Révolution espagnole, ed. CNT-RP, 2000

[modifier] Liens externes


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