Cola di Rienzo

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Statue de Cola di Rienzo à Rome
Statue de Cola di Rienzo à Rome

Cola di Rienzo (Rome, vers 13138 octobre 1354) était un homme d'État de l'Italie médiévale.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils d'un aubergiste et d'une lavandière, il fit croire pendant longtemps qu'il était le fils illégitime de Henri VII de Luxembourg. Fier du passé romain et de son antique grandeur, sa jeunesse est marquée par la lecture des écrivains latins qui lui donne le goût et l'ambition de restaurer le prestige de l'ancienne République romaine. Pour lui, la Ville éternelle n'est plus que l'ombre d'elle-même, ternie par les luttes entre les grandes familles patriciennes (les Orsini, les Colonna) et par l'absence du pape, qui a élu domicile à Avignon depuis le début du siècle.

[modifier] Sa visite à Clément VI

En 1343, il prend la tête d'une délégation et se rend voir Clément VI pour le convaincre de rentrer à Rome. Le pape refuse la proposition mais sympathise avec lui. En 1344, il le nomme secrétaire de la Camera capitolina et lui promet d'établir un jubilé pour 1350. Cola di Rienzo comprend qu'il n'obtiendra rien d'autre et revient à Rome pour préparer sa révolution.

[modifier] Le Tribun de Rome

Le 21 mai 1347, assisté du vicaire pontifical, il convoque le peuple au Capitole et se fait élire tribun et libérateur de la République. Une nouvelle Constitution est adoptée lui donnant des pouvoirs quasi dictatoriaux. Rienzo chasse alors les Orsini et les Colonna de la ville et prend des mesures pour rétablir l'ordre.

Clément VI a approuvé le coup d'État mais se méfie du rêve de Rienzo de vouloir unifier l'Italie avec Rome comme capitale. Le 1er août, 200 députés venus de diverses villes d'Italie lui accordent leur soumission.

[modifier] Son impopularité

Dès lors, le pape va appuyer le parti adverse, celui des Orsini et des Colonna qui relèvent la tête. Le mécontentement va en effet grandissant à Rome. Les impôts augmentent et le peuple a l'impression que c'est pour payer les nombreuses fêtes pompeuses et inutiles que Rienzo organise. Le 15 décembre 1347, le légat pontifical rétablit l'ancien ordre seigneurial. Le dictateur n'a que le temps de s'enfuir.

[modifier] L'empereur le livre au pape

Il trouve d'abord refuge chez les Spirituels franciscains de Monte Marilla. En 1350, il se rend à Prague où il tente de persuader l'empereur Charles IV de venir délivrer l'Italie. Celui-ci l'arrête et le livre à Clément VI, qui le libère sur la demande de Pétrarque. Pétrarque voyait en Rienzo l'honneur des deux Brutus.

[modifier] Son retour et sa mort à Rome

En 1353, les Orsini et les Colonna contestent de nouveau l'autorité pontificale. Le nouveau pape Innocent VI renvoie Cola di Rienzo, accompagné du cardinal Albornoz, y rétablir l'ordre. En août 1354, il rentre à nouveau triomphalement dans Rome où il se fait élire sénateur. Son pouvoir est cependant très contesté. Le 8 octobre 1354, les Colonna organisent un soulèvement populaire. Capturé par les émeutiers, il est décapité, son cadavre brûlé et ses cendres jetés dans le Tibre.

[modifier] La mémoire

L'opéra historique Rienzi de Wagner a été inspirée par l'histoire de Cola di Rienzo.

Sa vie a également été le sujet, en 1835, d'un roman historique écrit par Sir Edward Bulwer-Lytton: "Rienzi, Last of the Roman Tribunes".

La rue principale du nouveau rione Prati, créé en 1911 et destiné aux fonctionnaires du Royaume, porte son nom. C'est une des principales rues commerçante de Rome.

[modifier] Bibliographie

  • F. Papencordt, Cola di Rienzo et il suo tiempo, Ed. Pomba, Turin, 1884.
  • J; Macek, Racines sociales de l'insurrection de Cola di Rienzo, Historica, 6, pp. 45 à 107, 1963.
  • Jean-François Chabrun, Le bon État, Le Sagittaire, Paris, 1978.
  • Anonimo Romano, Cronica. Vita di Cola di Rienzo, Milan, 1991.
  • Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Roma, Salerno Editrice, 2002.
  • Ronald G. Musto, Apocalypse in Rome. Cola di Rienzo and the politics of the New Age, Berkeley & Los Angeles, University of California Press, 2003, 436pp.