Claude Perraudin

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Claude Perraudin est un compositeur, guitariste et chef d'orchestre de variétés français né à Paris le 4 avril 1948 et décédé à Vincennes en janvier 2001.

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[modifier] Biographie

Enfant, Il grandit entre Paris et la Creuse. Pendant son adolescence, son intérêt pour la musique s'éveille aux sons des guitares d'Hank Marvin et de Django Reinhardt.

Sans prendre la peine de terminer sa 3ème ni de passer le brevet des collèges, Claude trouve son premier emploi en tant que garçon de café à Paris. Un jour, son patron le retrouve planqué dans les toilettes, recopiant une partition de Bach. Le courroux de cet homme de bon sens est décisif : "Claude, c'est avec plaisir que je vais te virer. Tu es musicien, bon sang, pas garçon de café ! Fais ce que tu aimes faire, mais fais-le à fond !"

Alors, avec ses deux mois de salaires du bistrot et de l'argent liquide trouvé en bas de l'escalier de chez lui - le hasard faisant bien les choses ! - Claude s'achète sa première guitare. Une Paul Beucher acoustique avec un pan coupé, si mal réglée qu'il est impossible de faire des barrés avant la troisième case. Néanmoins, c'est sur cette pelle qu'il repique les premiers Shadows.

Un matin, ses parents ayant cafté aux environs que leur fils "voulait devenir musicien", un voisin passe voir le jeune autodidacte. En prenant, l'instrument, le vieil homme fait remarquer à Claude que sa guitare n'est pas accordée correctement : mi la ré sol do fa, ça ne fonctionne pas. A nouveau, Claude semble se décourager mais trouve la force de se remettre au travail, aidé de sa seule oreille et de quelques livres de théorie musicale : un livre d'accords, un traité d'orchestration et un bouquin de solfège on ne peut plus rébarbatif.

Puis, à 16 ans, Claude publie une annonce dans un journal. Il en résultera trois contacts qui demeureront les plus importants de sa vie. Parmi eux, Christian Hirtz et Gérard Moindrot. Il forme avec ce dernier son premier groupe : Les Diaboliques nom inspiré du film de Henri-Georges Clouzot et du roman de Boileau et Narcejac. Gérard et Claude, les deux guitaristes et le batteur Alain Jocou (le groupe n'aura jamais de bassiste) découvrent les plaisirs de la scène en reprenant les succès de l'époque : Shadows et Spotnicks.

En 1967, Claude rencontre le manager de Jacques Dutronc avec lequel il fait des séances studio mémorables. Dutronc arrive chaque fois avec plusieurs heures de retard, rarement frais et pioche au hasard dans le tas de textes écrits par Jacques Lanzmann... toutes les chansons sont composées dans l'instant. Parmi elles : on nous cache tout, on nous dit rien où Claude enregistre son premier riff à la six cordes électrique. Au bout de plusieurs mois, la maison de disque fait cesser les séances, faute de budget !

Autre précieux ami de Claude, Bernard Liamis, fréquente régulièrement un autre Claude... chez les disques Flèche ! Fin 1967, Christian Hirtz et Claude Perraudin se présentent à l'audition chez Claude François et la candidature de Claude Perraudin est retenue. Réputé pour son exigeance, Claude François est impressionné par sa détermination, ses talents de musicien, de compositeur et de chef d'orchestre. D'ailleurs, Claude Perraudin est le musicien qui bat le record de durée auprès de Claude François : sept années très denses !

Claude enregistre à la guitare et accompagne sur scène les plus belles chansons de Claude François ("comme d'habitude", "Eloïse", "le téléphone pleure", "c’est la même chanson", "monsieur le businessman"). C'est là qu'il rencontre un bassiste exceptionnel qui devient son meilleur ami : Manfred Long.

Dans le même temps, Claude Perraudin multiplie les séances studio à la guitare et au sitar indien, instrument dont il est, à cette époque, un des seuls français, à savoir jouer. Ainsi, il est appelé un jour pour faire "bouing bouing" sur un playback. Après la séance, Claude demande : "ça sonne bien cette chanson, c'est pour qui ?" et l'ingénieur du son répond : "c'est la dernière chanson que Monsieur Gainsbourg a écrit pour Brigitte Bardot. Mais j'ai oublié le titre, ça raconte une histoire de Harley Davidson..."

Claude aura l'occasion d'inviter son ami Manfred Long lors de séances aux mêmes studios pour enregistrer sur des playbacks anonymes. Et quelle n'est pas leur surprise en entendant un matin à la radio leurs parties de guitares et de basse sur "je t'aime... moi non plus". Ils ne seront pourtant jamais crédités, mais comme Manfred le dit humblement : "ça se faisait comme ça à l'époque."

A partir de 1971, Claude compose des kilomètres de musique pour la télévision. C'est une époque qu'il qualifie d'"héroïque" où les petits moyens visaient l'optimum : deux micros dans deux annuaires pour faire la caisse claire et la grosse caisse ("et certaines pages sonnaient mieux que d'autres" selon Claude), des feuilles de papier journal froissées en rythme et les petites cuillères pour les castagnettes. Une dixaine d'albums de compositions instrumentales résultent de ce travail ; le titre le plus connu reste "SCOOP" générique du journal télévisé de TF1 présenté par Yves Mourousi.

Marié depuis trois ans à Claudie Clo (qui prendra différents pseudonymes par la suite : Claudie Perrault, Murmel), chanteuse, auteur et compositeur, ils forment un couple musical excentrique et prolifique ; plusieurs projets verront le jour : le 2 titres de Claudie "Là où le vent", le 2 titres des "Perraudins", le 2 titres d'Alain Turban "Si" et Saint-Martin sur Chien" et plusieurs 2 titres de Robert Miras sur lesquels Claudie signera la musique et Claude dirigera un grand orchestre.

En 1972, Claude et Claudie Perraudin co-signent la musique du deux titres "Albert Montias chante Gotlib". Claude s'occupe évidemment des arrangements . En 1973, Claude prend la direction artistique et co-signe un titre sur l'album "A bout portant" de son ami Pierre Tisserand. Dans la double page, on peut voir Claude armé d'une guitare 12 cordes et Claudie qui... se cache sous ses cheveux !

En 1975, Claude Perraudin rejoint l’équipe de tournée de Serge Lama et devient son guitariste de scène jusqu’à la dernière représentation de Napoléon en 1989. Il cosignera trois chansons avec Serge Lama : "Je ne me sens vrai que sur la scène", "La musique et l’amour" et "un tempo d’autorail". Extraits en écoute sur cette page.

En 1976, Claude Perraudin orchestre un album entier de Jean-Michel Bériat (co-auteur de Michel Sardou). Sur cette page, encoute, les playbacks des chansons de J.M. Bériat : "La Mouette" et "Voisins musiciens". Dirigé par Claude, l'orchestre symphonique joue ses arrangements très particuliers auxquels s'ajoutent ses musiciens favoris : Jannick Top, Pierre Alain Dahan, René Urtreger... .

Fin 1977, après s'être installés à Villiers sur Marne, le couple des Perraudin travaille sur le nouveau projet perso de Claude. Il s'agit de Mutation 24, un album instrumental, electro et expérimental où Claude joue de tout (guitares, bien sûr, mais aussi basse, claviers, batterie, percussions), produit et compose tout en 24 jours. Claudie lui donne des conseils artistiques et enregistre plusieurs pistes de voix envoûtantes sous le pseudonyme de Murmel. Si le disque n'a pas eu à l'époque le succès escompté, il est très recherché ces dernières années et se trouve parfois à prix d'or sur des sites internets américains branchés tantrisme voir satanisme... qui l'eut cru ? Trois extraits sont en écoute sur cette page.

En 1980, Claude entreprend son second album instrumental "Jogging" coproduit par Jean-Michel Bériat. Plusieurs titres sont utilisés à la télévision dont "Jamaïcan Kid" où l'on peut entendre Eddy, son jeune fils d'un an et demi, rire aux éclats ... et en triolets de doubles croches selon l'exigence du père et des chatouilles de la mère.

En 1982, le mariage est brisé et chacun poursuit son chemin. Claude continue ses tournées auprès de Serge Lama et Claudie laisse les compositions et la chanson pour se consacrer à son rôle de mère.

Claude est contraint d'abandonner la scène en 1989 et se consacre principalement à la réalisation d'albums studios. Ses collaborations sont nombreuses et souvent passionnantes : il travaille avec la chanteuse franco-brésilienne Maria D'Apparecida, le meneur de foules Max Zola, la grande Corinne Milian, le pianiste surdoué Sylvain Durand, la chanteuse Anne Vanderlove, le concertiste André Gorog, l'acteur-chanteur Daniel Defilipi, la magistrale Carole Frédéricks , l'autre pianiste surdoué Roger Pouly, l'acteur Michel Lonsdale...

En plus de la musique, Claude était un amoureux du verbe. De nombreuses brèves, ses légendaires histoires drôles qu'il racontait à toute vitesse et qui provoquaient des rires nerveux plusieurs heures après son départ, ses articles dans la presse musicale et les quelques nouvelles qu'il n'a pas détruites demeurent. Passionné de Brassens, de Jean d'Ormesson, de Pierre Desproges, de la psychologie des chats, érudit en matière de vins et de photographie, très discret sur sa carrière et par dessus tout, sensible avec classe et discrétion, le grand Claude nous a quitté début 2001. Jamais il n'aurait imaginé nous manquer à ce point...

[modifier] Collaborations

Les chanteurs célèbres accompagnés par Claude Perraudin :

[modifier] Discographie

  • Guitar Tenderness (1999)
  • Janus (1989) sous le nom de Greg Baker
  • Jogging (1981)
  • Mutation 24 (1977)
  • De nombreux albums d'illustration sonore interdits à la vente, réservés à la diffusion télévisuelle et radiophonique (1970-2000)

[modifier] Références


[modifier] Liens externes