Château de Trancalou

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Le Château de Trankalou, est situé à Deux-Évailles en Mayenne, à 2 km Nord du bourg, entre l'étang et le bois de Brée. L'abbé Angot a identifié ce lieu avec le château de Morteville[1] .

[modifier] Désignation

  • Trancalou, ferme, château en ruine [9] ;
  • Tranlkaloux [10] ;
  • Les Trancalous, 1829 [11]..
  • Trankalou ; Trankaloux ; Trankaloux 1830 [12]

[modifier] Morteville ou Morteveille = Trankalou

Bry de la Clergerie rapporte, d'après le cartulaire de Saint-Martin-de-Séez, que Robert, comte d'Alençon, mari d'Emma de Laval, mourut en 1217 apud quoddam manerium quod vocatur Morteville prope Laval.

Pierre Le Baud, dans un texte qui n'est pas celui de son Histoire de Bretagne imprimée, identifie Morteville avec Trankalou dans le bois d'Hermet.

Charles Maucourt de Bourjolly, trouvant que ce château était trop éloigné de Laval (5 lieues),pour répondre aux indications du cartulaire, proposait un lieu de Monteville dans le bois de Misedon, que Guy VII de Laval et Emma donnèrent en 1248 à l'abbaye de Clermont. Mais le texte porte Mautaillé et non Monteville [13]. Bourjolly le reconnut sans doute et, dans sa rédaction définitive, il se rallia à l'opinion de Pierre Le Baud en faveur de Trancalou.

Thomasse de Pouancé, veuve de Guy VII de Laval, fit stipuler au nom de ses enfants que si Guy VIII de Laval, fils aîné du premier mariage de son mari, ne remplissait pas les promesses qu'il avait faites à ses puînés, il leur devrait "sept vingt livres de rente sur Olivet et Morteveille"[14] .

Entre autres biens donnés en 1292 pour assiette des rentes dues aux enfants du second mariage de Guy VIII de Laval avec Jeanne de Brienne, on cite les bois de Hermez, les bois de Alloyers et le herbergement de Morteveile. Si, comme on peut s'en douter, cet hébergement est bien celui où mourut Robert III d'Alençon [15], on doit le placer dans le voisinage d'Alloué et d'Hermet, c'est-à-dire à Trancalou.

Trancalou commence seulement à apparaître dans les textes en l'année 1292, qui est la dernière date où l'on y rencontre Morteville ou Morteveille.

Le fief de Mortelon, dont Louis de Montecler, seigneur de Bourgon, rend aveu à Mayenne en 1518, peut bien être le même, et cette forme de mot sert de transition entre Morteville et Trancalou.[16]

Icône de détail Article détaillé : Château de Montecler.
Icône de détail Article détaillé : Château de Bourgon.

N.B. : Dans la contrée environnante des Coëvrons, de l'Erve et de la Charnie, est connue la famille Morteveille, exclusivement originaire de cette région, dont on a pu à ce jour remonter l'ascendance (couple Mathurin Morteveille et Nicolasse Bergoin) jusqu'aux années 1560.[17]

[modifier] Description

Le nouveau château de Trankalou
Le nouveau château de Trankalou

Fief mouvant de la châtellenie de Montsûrs, M. Serveau d'Evron dans une note du manuscrit de Charles Maucourt de Bourjolly, décrit ainsi la ruine de Trancalou : « Le château d'après les vestiges qui nous restent, formoit une figure carrée, flanquée de 4 tours, dont une à chaque coin. Dans l'intérieur qui pouvoit contenir 100 pieds en tous sens, il y avoit un édifice pour loger les seigneurs et leur suite lorsqu'ils venoient à la chasse. On voit même encore dans la muraille, du côté du midi l'emplacement des soliveaux. ».

[modifier] Histoire

C'est là que Robert III d'Alençon, mari d'Emma de Laval, mourut en 1217, d'après le récit de Pierre Le Baud, confirmé par une tradition locale que Charles Maucourt de Bourjolly recueillit sur les lieux.

Armes des Brée : d'argent à deux fasces de sable au sautoir de gueulles brochant sur le tout
Armes des Brée : d'argent à deux fasces de sable au sautoir de gueulles brochant sur le tout

Depuis lors, la terre resta toujours unie à la châtellenie de Brée.

Icône de détail Article détaillé : Liste des seigneurs de Brée.

En 1829, le bois de Brée, les fermes du Buisson, la Loge, et les Trancalous sont vendus pour 80 000 frands par dame Jacquine-Renée-Charlotte-Adélaïde Rouillon :

  1. veuve de François-René Leroux ;
  2. de Jean-Auguste Ernoul, lieutenant général des armées du roi, demeurant à Farmoutier (Somme),

à M. Alexandre Bourdon-Durocher, député de la Sarthe, demeurant à Chemiré-en-Charnie.

Vendue de nouveau vers 1852 à M. Foucault de Vauguyon, la terre a été rachetée en 1887 par M. Gamard, conseiller municipal de Paris, puis député de la Mayenne. Il y construit en 1887 un château à 2 kilomètre Est du bourg, qui est pour l'extérieur la reproduction d'un château anglais du comté de Surrey. L'actuel propriétaire est depuis 2004 M Eric Fouassier.

[modifier] Bibliographie

  • Bourjolly, Mémoires, t. I., p. 181, 223 ;
  • Abbé Gérault, Notice sur Evron, p. 237, 268 ;
  • Chroniques manuscrites de Montsûrs.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Source

[modifier] Notes et références

  1. D'après l'Abbé Angot, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, tome III p. 129 de l'édition de 1962, Ed. Joseph Floch, imprimeur-éditeur à Mayenne
  2. Archives de la Mayenne, E. 168.
  3. Ibid.
  4. Chartrier de Bourgon
  5. Hubert Jaillot
  6. Titre de la fabrique de Brée.
  7. Mémoires de Bourjolly, t. I, p. 181.
  8. Dictionnaire topographique.
  9. Carte de Cassini
  10. Cadastre.
  11. Annonces de Laval.
  12. Cadastre de 1830, Archives de la Mayenne, commune de Deux-Évailles, 3P2687/1, /2 et /6.
  13. Maison de Laval, t. I, p. 249).
  14. Maison de Laval, t. II, p. 32, 57)
  15. Mort le 8 septembre 1217.
  16. Cte A. Bertrand de Broussillon, Maison de Laval, t. II, p. 96.
  17. cf. Recherches généalogiques de Roland Morteveille.


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48°12′20″N 0°30′46″W / 48.20556, -0.51278