Château de Oiron

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Le château de Oiron est situé à Oiron dans le département des Deux-Sèvres (79).


*Du 1er janvier au 30 juin 2008, l'entrée au chateau est gratuite.


Le château de Oiron est l’œuvre de la famille Gouffier. Guillaume Gouffier, propriétaire de terre près de Poitiers reçoit de Charles VII la terre d’Oiron en 1449. Son fils Artus Gouffier, gouverneur de François Ier, est nommé grand maître de France en 1515. Avec Claude, une génération plus tard, la famille atteint son apogée (il est grand écuyer en 1546). Le XVIIe siècle voit le déclin des Gouffier. Louis est exilé dans son château par Louis XIII, son fils meurt prématurément et son petit-fils Artus de Roannez, ami intime de Blaise Pascal, n'aura pas d'enfants. Charlotte, unique héritière, épouse le duc de La Feuillade qui s’intéresse quelques années à Oiron. Madame de Montespan achète le château en 1700 pour son fils légitime le duc d’Antin. Le château passe ensuite à des propriétaires moins illustres.

L’État l’acquiert en 1941 et procède pendant un demi-siècle à d’importants travaux de restauration. Ouvert au public par le Centre des monuments nationaux ([(http://www.monum.fr) ]), le château a accueilli plus de 30 000 visiteurs en 2004. Le château actuel date pour l’essentiel du XVIIe siècle. Le corps de bâtiment principal, commencé du côté sud (pavillon de droite) par Louis Gouffier vers 1620, fut terminé dans le même style par La Feuillade vers 1670. L’aile droite (un portique couvert en terrasse et un pavillon) est l’œuvre de La Feuillade (1670-1680) et de Madame de Montespan (1700-1707). Seule l’aile gauche, occupée par des galeries, et le grand escalier conservé intact dans le corps de logis principal, datent du XVIe siècle.


La collection Curios & Mirabilia


En 1990, le ministère de la Culture décide de lancer un projet original pour le château : créer une collection d'art contemporain, dont les fondements seront inspirés par les collections historiques du monument, collections dispersées au cours des siècles.

En 1993, est inauguré le premier volet de la collection Curios & Mirabilia. Elle concrétise la plus importante expérience menée en France d’inscription d’une création contemporaine dans un patrimoine ancien. En 1996, la collection Curios & Mirabilia s’est enrichie de nouvelles œuvres et peut, pour la première fois, être présentée dans sa totalité ; elle cherche à renouer avec l’esprit de curiosité de la Renaissance en s’appuyant sur l’idée des anciennes collections qu’étaient les Cabinets de curiosité. Cette référence historique, traitée librement par les artistes, permet le lien avec le monument et redonne ainsi le sentiment d’un lieu habité aujourd’hui, tout en réactivant le souvenir des prestigieuses collections de Claude Gouffier (XVIe siècle).

Curios & Mirabilia prend appui sur l’idée d’un autre rapport au monde, celui qui à la Renaissance privilégiait une approche sensible de la connaissance. Aussi, l’ouïe, l’odorat, le toucher, la vue et bientôt le goût, sont sollicités pour transformer la visite d’un monument historique en expérience sensorielle. Les senteurs du mur de cire de Wolfgang Laib, les sonorités de la musique de Gavin Bryars, les fauteuils de John Armleder pour le délassement du visiteur, les jeux visuels comme celui du couloir des illusions (Felice Varini) et toutes les créations réalisées pour ce château concourent à créer un parcours plein de surprises et d’émerveillements.

Une des originalités de Curios & Mirabilia réside dans la volonté d’envisager le château avec un rôle social en l’inscrivant dans son environnement humain. Ainsi, grâce à une galerie de portraits des enfants de l’école d’Oiron (Christian Boltanski) ou au dîner annuel imaginé par Raoul Marek pour 150 Oironnais, représentés sur un service de table, la population de la commune est conviée comme sujet et témoin de la création. Le dialogue avec l’histoire s’instaure de manière forte dans les salles qui ont le mieux conservé le souvenir de leur fonction historique. Daniel Spoerri, dans la salle du Roi, où s’affirment puissance et pouvoir, répond ironiquement aux princes du XVIIe siècle par ses Corps en morceaux qui réintroduisent quotidien et banalité comme nouvelle source du merveilleux. Dans la chambre du Roi (les appartements d’apparat de Louis Gouffier, XVIIe siècle), lieu de la présence symbolique du pouvoir royal, restituée au silence de l’histoire par la monochromie des peintures de Claude Rutault. Dans la galerie des chevaux, Georg Ettl réveille l’iconographie ancienne et l’Histoire.

Aujourd’hui, cette collection permet au château d’Oiron de s’ouvrir au public dans une logique d’authenticité que d’autres lieux historiques ont abandonné. Au XVIe siècle, Claude Gouffier en avait fait le réceptacle de ses collections : sa personnalité et la nature privée du château donnaient le sens de leur présence. Depuis, ouvertes à la visite du public, les salles du château n’on pas été seulement utilisées à des fins de présentation d’œuvres, mais s’offrent remeublées, réhabitées, réactualisées pour un regard qui ne peut être que d’aujourd’hui. De plus, la logique de collection qui unit ces œuvres augmente le sentiment de leur appartenance au lieu. Le sujet à Oiron est bien celui de la création dans sa relation au cadre que constituent l’histoire, l’architecture et le décor ancien.



Projet

En juillet 2005, une nouvelle phase de développement artistique est lancée : le ministère de la Culture concrétise le projet de création d'un parc contemporain, dont la mise en œuvre, accompagnée de nouvelles commandes publiques se fera sous la responsabilité artistique de Paul-Hervé Parsy, administrateur du château d'Oiron, et du paysagiste Pascal Cribier. Ce programme sera mené dès l'hiver 2005-2006 pour s'étendre jusqu'en 2008. Simultanément, la ferme du château, acquise en 1998, sera aménagée en salles d'expositions et en salles pédagogiques.


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46°57′06″N 0°4′39″W / 46.95167, -0.0775

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