Château de Marines

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Le château de Marines est situé sur la commune de Marines, dans le Val-d'Oise.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le château de Marines date de François Ier, son histoire est très liée à l'histoire de la France et à la politique de l'époque, voici ces origines : au cours de la guerre de François Ier contre les armées suisses en 1515, un jeune seigneur se distingue, il se nomme Adrien Thiercelin de Brosse. Pour le récompenser, François Ier lui offre en 1521 la Haute Justice et le tabellionage de Marines. Thiercelin de Brosse y fait alors construire une résidence qui est le château actuel.

Grâce à l'habilitée dont il fit preuve pour construire son château, il se vit confier la tache d'achever le château de Blois ainsi que, à la demande de Marie de Médicis, l'agrandissement du palais du Luxembourg.

Après avoir été conseiller de François Ier, de Brosse devint chancelier de Henri IV.

La région du Vexin est alors la frontière entre la Normandie anglaise et le Royaume de France, ce qui explique les heures sombres que traversa la région ces années là. D'autant plus que lors de la guerre de religion qui opposa les ligueurs du Duc de Guise et les huguenots de Henri IV, Calvin vint se réfugier dans les bois de l'Arthies tout près de Marines. C'est ici qu'il écrivit ses principales œuvres.

Au cours de cette guerre contre les ligueurs, Henri IV, allant de Poissy à Gisors, s'arrêta chez son conseiller la nuit du 11 août 1589. Il y écrivit une lettre à Monsieur de St-Genies qui combattait pour lui en Navarre. Cette lettre, conservée à la bibliothèque nationale fait foi du passage royal dans les murs du Château de Marines. Pour la petite anecdote, le roi dans cette lettre, se soucie bien sur du déroulement de la guerre en Espagne, mais écrit au sujet des gens du Vexin, « ce sont des gens drôles et bizarres qui habitent dans ce bourg... ».

En 1593 vint l'abjuration de Henri IV. Si ce reniement apaisa un grand nombre de Français il valut aux anciens fidèles de Henri IV leur disgrâce. Ce fut le cas de la famille de Brosse qui fut entièrement ruinée.

Les Brosse vendirent le domaine de Marines en 1603 à Nicolas Brulard de Sillery.

Sillery devint à son tour Chancelier de Henri IV dès 1606. Premier garde des sceaux de France, le Chancelier de Sillery, grâce à ses relations avec le cardinale de Bérulle, fondateur de l'ordre des Oratoriens, fit construire un important couvent pour les Oratoriens à coté de l'église de Marines, où plus tard Nicolas Malebranche écrivit Les conversations chrétiennes.

La famille de Sillery conserva le domaine de Marines jusqu'en 1659. L'Oratoire resta attaché au domaine de Marines jusqu'en 1901, date à laquelle la famille Batardy-Joly en fit don à l'évêché de Versailles. Ce fut la première donation faite à l'association diocésaine de Versailles après la séparation de l'Église et de l'État.

Le 24 janvier 1659, en l'hôtel de Liancourt, rue de Seine à Paris, Louis Brullard de Sillery, Vicomte de Puiseux, Baron de Precigny, Seigneur de Marines et autres lieux, et Marie Catherine de La Rochefoucault, son épouse, cédaient la seigneurie de Marines pour la somme de 660 000 livres tournois (6 000 000 euros) au Marquis de Créquy, Lieutenant général des armées du Roi (Louis XIV) depuis 1665 devenu ensuite Maréchal de Créquy et pair de France.

Ils firent réaliser par Le Notre le parc à la française qui entoure le château. Ils firent également construire par l'architecte Lemercier une chapelle mortuaire attenante à l'église.

Le Maréchal de Créquy fut compromis dans le procès Fouquet. Destitué de ses charges par le roi, il fut exilé dans ses terres de marines et y mourut en février 1687. Son fils, seul héritier fut tué à la bataille de Lizzara (piémont) en 1702.

Madame de Créquy conserva la propriété jusqu'en 1714.

Le domaine fut alors acquis par Thomas Rivié, grand maître des Eaux et Forêts qui dut sa fortune au ministre Louvois.

Yvonette de Rivié, petite-nièce de Thomas, épousa Louis de Gouy d'Arsy, lieutenant-général. Leur fils, Louis-Marthe de Gouy d'Arsy, colonel des dragons, commandant général de la garde nationale, fut guillotiné le 23 juillet 1794. La famille Gouy d'Arsy conserva le domaine jusqu'en 1889, date à laquelle il fut acquis par Madame Paul Batardy. Au décès de Madame Batardy en 1942, le domaine fut repris par ses petits enfants Monsieur André Joly et sa femme. Le domaine appartient encore aujourd'hui à la famille.

[modifier] Anecdotes

Le bâtiment principal du château a peu changé. Cependant une petite tourelle située le long de la place Peyron a disparu. Elle tenait lieu de chambre de Justice, c'était là que les seigneurs exerçaient leur droit de « bâton et de sang ». Les condamnés sortaient directement de la tourelle sur la place publique pour y subir leur châtiment.

Autre changement, les mansardes ont été remplacées par des fenêtres.

Marines eut son grand homme puisque Monsieur Mansart entra un des premiers à la Bastille.

Cézanne séjourna à Marines au cours des années 1896 et 1897 et y peignit une toile représentant « le Château de Marines ».

[modifier] Annexes

[modifier] Notes et références