Château de Boussac

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Le château de Boussac, dominant la vallée de la Petite Creuse.
Le château de Boussac, dominant la vallée de la Petite Creuse.

Le Château de Boussac est situé à Boussac dans le département de la Creuse et la région Limousin. Il a été construit au XVe siècle, le château a été remanié aux XVIe et XVIIe siècles. Les traces de George Sand et de Pierre Leroux imprégnent ce lieu.Le château est classé Monument historique.

Sommaire

[modifier] Géographie

Le Château de Boussac est situé au bord de la Petite Creuse (affluent de la rive droite de la Creuse), à 40 km environ au Nord-Est de Guéret.

[modifier] Descriptif

La façade du château de Boussac présente du côté de la Petite Creuse un aspect austère avec des pierres brunes, rytmée de tours rectangulaires coiffées de tuiles[1].

[modifier] Histoire

Cour intérieure du château de Boussac
Cour intérieure du château de Boussac

Cédant aux objurgations de la société populaire de Lépaud, relayée par l'administration du département, la municipalité de Boussac, sans enthousiasme, avait décidé le démantèlement du château en avril 1794. L'adjudicataire, pour une somme de 8400 livres (payables en assignats ?), y procèda à partir du mois de juillet : il combla les fossés, rasa le donjon, ainsi que les toitures "orgueilleuses" des tours, abattit le portail et les fortifications etc. Le corps principal de bâtiment restait pourtant à peu près intact. Sa porte d'entrée comporte encore aujourd'hui, au dessus du linteau, les armes de la famille de Brosse (trois "brosses") sculptées dans la pierre.

Vendu en 1833 à la municipalité de Boussac par Pauline de Carbonnières, fille de Charles Henri, devenue comtesse de Ribereix, racheté par le département, le château abrita, à partir de 1838, le siège de la sous-préfecture de Boussac. C’est Prosper Mérimée et George Sand qui y découvrirent les 6 panneaux de la « Dame à la Licorne », célèbres tapisseries fabriquées dans les Flandres, aujourd’hui pièces maîtresses du musée du Moyen Âge à Paris.

Icône de détail Article détaillé : La Dame à la licorne.

Puis, après 1926, une caserne de gendarmerie s'installa dans le château.

Le château a été acquis au début des années 1960 par M. et Mme Blondeau qui l'ont superbement restauré et meublé (se renseigner pour les horaires de visite). Il se compose d'un bâtiment rectangulaire flanqué d'une grosse tour ronde. Côté rivière il présente un façade sévère flanquée de deux tours rectangulaires. Au deuxième étage on peut voir la chambre que George Sand occupa à plusieurs reprises, notamment pendant une épidémie qui l'obligea à s'éloigner de Nohant et la guerre de 1870, elle y écrit "Journal d'un voyageur pendant la guerre".


Contrairement à des légendes bien établies, le prince turc Djem ("Zizim") n'a jamais séjourné à Boussac ; à plus forte raison, il n'est pour rien dans la confection des tapisseries dites de "La Dame à la licorne".

[modifier] Pierre Leroux et George Sand à Boussac

C'est en 1835 ou 1836 que Pierre Leroux fait la connaissance de George Sand. Ainsi que l'écrit Georges Lubin, Leroux la subjugue et "elle ne jure plus que par lui". Certains de ses romans, tels Consuelo et La comtesse de Rudolstadt (1843-44), ainsi que Le meunier d'Angibault (1845), se ressentiront de l'influence de Leroux. Dès 1843, George Sand n'avait pourtant pas tardé à perdre ses illusions sur le personnage, qui avait largement et abusivement profité de ses relations pour les démarcher et obtenir des subsides. Elle ira jusqu'à le qualifier de "sybarite intellectuel"...

La statue de Pierre Leroux à Boussac
La statue de Pierre Leroux à Boussac

Le 20 décembre 1843, Leroux obtient du gouvernement de Louis-Philippe un brevet pour créer une imprimerie à Boussac (Creuse), que George Sand, "la voisine de Nohant", lui avait sans doute fait découvrir lors d'une excursion au site "Les pierres jaumâtres". Leroux s'installe à Boussac, près du cimetière communal, et fait venir sa famille, des proches, puis, au fil des mois, des "disciples" séduits par ses théories et le mode de vie de la communauté.

L'activité politique de Leroux, initié dans la franc-maçonnerie à Limoges, est alors presque nulle. Il est en effet surtout préoccupé d'éditer L'Éclaireur, La Revue sociale, de rééditer ses propres œuvres, de chercher des commandes, tout en s'efforçant, en vain, de mettre au point sa machine d'imprimerie. Infatigable démarcheur, il tente aussi de séduire de nouveaux adeptes, si possible fortunés, et de recueillir des dons pour son entreprise collective, qui est bien loin de parvenir à l'auto suffisance. En 1848, selon des témoins cités par le premier biographe de Leroux, Pierre-Félix Thomas, la "communauté" de Boussac aurait compté plus de 80 personnes.

Au printemps 1845, le maire de Boussac, sous-préfet par intérim, s'était inquiété des activités de Leroux auprès du ministère de l'Intérieur. Celui-ci l'avait rassuré par l'intermédiaire du préfet de la Creuse, en présentant Leroux comme "un rêveur qui n'a jamais été considéré comme propre à devenir un homme d'action".

Quelques jours après la proclamation de la République à Paris, en février 1848, Leroux est pourtant élu maire de Boussac. En mai, il échoue aux élections législatives dans la Creuse. Il sera élu député à Paris à l'occasion des élections complémentaires de juin 1848.

[modifier] Notes et références

  1. Le guide vert du Limousin Edition 2006 page:170


Pays de la Creuse
Marche | Plateau de Millevaches | Combrailles | Boussacois | Pays de l'Ouest creusois

46°20′53″N 2°12′40″E / 46.34806, 2.21111