Cendrey

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Cendrey
Carte de localisation de Cendrey
Pays France France
Région Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Arrondissement de Besançon
Canton Canton de Marchaux
Code Insee 25107
Code postal 25640
Maire
Mandat en cours
Jacques Faivre
2001-2008
Intercommunalité
Latitude
Longitude
47° 24′ 17″ Nord
         6° 14′ 44″ Est
/ 47.4047222222, 6.24555555556
Altitude 232 m (mini) – 481 m (maxi)
Superficie 5,52 km²
Population sans
doubles comptes
188 hab.
(1999)
Densité 34 hab./km²

Cendrey est une commune française, située dans le département du Doubs et la région Franche-Comté.

Sommaire

[modifier] Géographie

Situé dans la vallée de l'Ognon, le territoire de Cendrey est assez accidenté. Le village est construit sur un éperon étroit qui domine la plaine alluviale de l'Ognon et celle du ruisseau de la Beune. Les maisons s'alignent de part et d'autre du C.D. 23 pour se concentrer autour de l'église et de la mairie. L'altitude à cet endroit est de 266 mètres, puis s'élève graduellement jusqu'à 468 mètres dans le Haut-Bois. Le territoire communal est traversé par le ruisseau de la Beune, qui longe l'éperon sur son versant nord-est.


Voies de communication

Le C.D. 486 (Besançon-Gérardmer) coupe le village dans la partie basse. Le C.D. 23 (Cendrey-Baume-les-Dames) traverse le village sur toute sa longueur, tandis que le C.D. 268 (Cendrey-Germondans) relie Cendrey à Flagey-Rigney. Des chemins ruraux permettent d'atteindre Battenans-les-Mines (route carrossable) et Avilley (chemin de terre). Cendrey est situé à 16 Km au nord-est de Marchaux et à 30 Km au nord-est de Besançon.


Cadastre

Premier cadastre établi en 1809. Territoire communal de 547 ha, dont 215 en forêt (1970)

[modifier] Histoire

Toponymie

Sendré (1182, 1275), Sendrey (1182), Ceneriacus (XIIIe siècle ?), Cendrey (depuis le XVe siècle).


Situation administrative

Ancien Régime. - Subdélégation de Vesoul, maîtrise des Eaux et Forêts de Baume-les-Dames.

Révolution. - District de Besançon, canton de Rigney.

XIXe -XXe siècles - Arrondissement de Besançon, canton de Marchaux.


Situation judiciaire

Ancien régime - Présidial de Vesoul, bailliage de Vesoul, prévôté de Montbozon.


Notaires

Étude de Notaire attestée depuis 1679


Des outils néolithiques (haches polies et aphanite, grattoirs et morceaux de meules en grès) ont été découverts en divers endroits du territoire communal et même sur l'emplacement du village actuel. Le site de Cendrey se prête admirablement à l'installation d'un village néolithique, puisqu'il s'agit d'un éperon. Des "murgers" situés à la base de cet éperons indiquent que celui-ci a sans doute été barré. Cendrey s'incrivait ainsi dans la liste des éperons barrés qui flanquent l'Ognon sur la rive gauche.

Au lieu dit "La Combe aux Francs", des morceaux de tuiles à rebord et de céramique attestent la présence d'une construction gallo-romaine, que l'on peut dater de la fin du IVe siècle.

Au début du siècle, un curage du ruisseau la Beune a permis de mettre à jour, au lieu dit "Le Pré du Taureau", deux sarcophages en pierre de l'époque mérovingienne. Il y a quelques années, un sondage très réduit, effectué sur le même lieu permettait de découvrir une tombe en pleine terre de la même époque, mais cette sépulture ne contenait aucun mobilier. Il est probable qu'un petit cimetière mérovingien se trouve là.

En 1182, Pierre, prévot de l'abbaye du Grand-Saint-Bernard, concède à l'abbaye Saint-Paul de Besançon, moyennant un cens de 8 sols payable à la dédicace de Saint-Etienne, l'église de Cendrey. Les chanoines du Grand-Saint-Bernard se réservent un droit de gîte pour 3 ou 4 chevaux une fois par an, au cas où ils viendraient au dit lieu.

À partir de cette date l'histoire de Cendrey va se confondre avec celle de l'illustre abbaye bisontine, dont la politique semble avoir été d'agrandir le plus possible ses biens sur Cendrey, soit par des achats, soit par des reprises de fiefs. En effet, le finage de Cendrey est partagé en grand nombre de petit fiefs relevant de petits seigneurs locaux.

En 1227, Aymon, fils de Barthélemy dit Clerc de Larians, restitue à l'église de Saint-Paul le droit qu'il possédait sur l'église de Cendrey et sur ses dépendances ; par le même acte, il fait donation à l'église de Saint-Paul de tous ses biens présents et à venir à Cendrey.

En 1237, Hugues, frère d'Etienne de Larians, fait une donation en aumône à l'église de Saint-Paul, de tous les droits qu'il avait sur l'église de Cendrey et sur ses dépendances. Deux ans plus tard, c'est Etienne de Larians, dit Gaweyns, qui remet à l'église de Saint-Paul des droits qu'il avait sur l'église de Cendrey, droits qu'il déclare tenir de la dite église de Saint-Paul. En 1241, les prieurs et le chapitre de l'église Saint-Paul donnent à Humbert, dit Roguier de Cendrey, un meix situé en ce lieu avec les biens en dépendant, lequel Roguier, en raison de cette donation, se reconnaît homme et sujet des prieurs et du chapitre de Saint-Paul.

En 1265, l'abbaye Saint-Paul agrandit encore son domaine à Cendrey par deux achats. Le premier achat est fait à Jean, dit Malugard, des hommes et des sujets taillables, de leurs meix et des terres en dépensant la somme de 204 livres estevenats. Le second achat est plus modeste, puisque pour 19 livres estevenants. Renaud de Rognon, damoiseau, vend à l'abbaye un pré et un champ situés au lieu dit "Prerepone", lesquelles pièces de terre sont appelés "le champ Saint-Pierre".

En juillet 1281, Renaud, dit Afermous, de Bavans, damoiseau, reprend en fief de Saint-Paul plusieurs sujets et leurs meix. Au mois de septembre de la même année, c'est Pierre de Verchamps, chevalier, et Clémence, sa femme, qui reprennent en fief des sujets et tout ce qu'ils possédaient à Cendrey, en raison de la succession de la dite Clemence. L'année suivante, les frères Etienne et Guy, damoiseaux, fils du seigneur de la Côte, vendent à l'abbaye tout ce qu'ils avaient à Cendrey en hommes, terres, prés, meix et forêts, pour le prix de 35 livres.

En 1285, Pierre dit Contre, damoiseau, vend à l'abbaye trois meix remplis pour le prix de 45 livres estevenants. En 1298, Vuillemin, prêtre et Jean, son frère donnent à l'abbaye en perpétuelle aumône la 9e partie des grosses et menues dîmes de Cendrey et de son finage, la 15e partie des fruits qui parviendra à l'avenir dans la corvée de Renaud de Sorans, située au finage de Cendrey, la 15e partie de ceux de la corvée situé contre le bief de Cendrey.

Ventes et reprises et fiefs se succèdent au XIIe siècle, permettant ainsi à l'abbaye Saint-Paul d'accroître ses biens à Cendrey. En 1306, l'abbé de Saint-Paul et le curé de Cendrey conviennent que l'abbaye aurait les 2/3 des oblations et aumônes faites à ladite église et généralement de tous ses biens.

Huges de Besnans, damoiseau, en 1333, reprend en fief d'Henri de Sauvagney, abbé de Saint-Paul, tout ce qu'il tenait à Cendrey mouvant du fief de ladite abbaye. En 1348, c'est au tour d'Henri de Verchamps, damoiseau, de se reconnaître vassal de Saint-Paul pour tout ce qu'il tient à Cendrey.

1349 est une année terrible pour la communauté de Cendrey, durement frappée par la Peste Noire, qui emporte plus du tiers des habitants. L'année suivante, la maladie sévit à nouveau et c'est encore le tiers des survivants qui disparaît. En 1360, Philippe, duc de Bourgogne, vend à l'abbaye Saint-Paul trente livres de terre à Cendrey pour de 800 florins.

Au XVe siècle, la mairie de Cendrey, qui regroupe les biens de l'abbaye de Saint-Paul dans les villages de La Tour-de-Sçay, La Bretenière, Rougemontot, Battenans-les-Mines, Ollans, Avilley, Montussaint, Flagey-Rigney, et Gesans, est, de très loin, la plus importante des mairies instituées par l'abbaye. En tant que patron de l'église, l'abbaye présente un candidat et garde les 2/3 des revenus paroissiaux, ce qui représente, à la fin du XVe siècle, 200 sous et 10 livres de cire ; quand aux dîmes elles rapportent à la même époque 46 bichots de grain.

C'est au début du XVe siècle que fut construit sur le ruisseau la Beune, le moulin de l'Oiselet.

En 1595, le village de Cendrey est incendié par les bandes de Tremblecourt à la solde de Henri IV.

En 1609, les officiers de la mairie de Cendrey portent plainte auprès de l'abbé de Saint-Paul pour avoir été battus et mal traité en exerçant la justice dudit abbé.

Le 12 avril 1616, Jeanne Perreguey, veuve de Claude Dumont, est condamné à avoir la tête tranchée et séparée du corps pour crime d'infanticide et immoralité. Un lieu dit "La Combe de la Femme sans Tête" rappelle encore aujourd'hui ce tragique fait divers sans que l'on puisse savoir s'il indique le lieu de l'exécution, ou une terre exploitée par cette femme.

En 1690, les moines de l'abbaye de Bellevaux prélèvent des dîmes sur "la Pré d'Oye".

L'abbé de Saint-Paul institue François Bougeot, maire de Cendrey en 1754.

La fin du XVIIIe siècle est marqué par de nombreux procès qui opposent l'abbé de Saint-Paul à Charles, Marie, François, Joseph, marquis de Franchet, seigneur de Rans et de Cendrey, conseiller au Parlement de Besançon, à propos de leurs droits réciproques sur la seigneurie de Cendrey. En 1769, Louis XV ordonne, par l'intermédiaire du Parlement de Besançon, qu'une enquête soit menée pour mettre fin à ces différents litiges.

Les principales activités de Cendrey sont la polyculture et l'élevage. On dénombre en 1688 : 10 chevaux, 64 bêtes à cornes, 26 porcs et 13 moutons. Le village compte 14 maisons, occupées par 92 habitants. Au milieu du XVIIIe siècle, la population a plus que doublé, elle comprends 80 hommes, 85 femmes, 24 arçons et 35 filles. Cette population, entièrement paysanne, exploite 620 ouvrées de champ, 62 faux de près et 128 ouvrés de vigne, dont 23 seulement donnent un de bonne qualité. Le cheptel est constitué par 12 chevaux, 3 juments, 50 bœufs, 40 vaches et 20 veaux et génisses, 135 porcs, 80 moutons, alors que 18 charues sont mis en œuvre pour les labours. Les porcs sont marqués au feu de la lettre "C" à l'épaule gauche. De 1762 à 1769 leur nombre varie de 62 à 212.

[modifier] Histoire religieuse

Situation ecclésiastique

Ancien Régime. - Doyenné de Baume-les-Dames, paroisse de Cendrey. Eglise sous le vocable de saint Rémi. Collateur : abbaye Saint-Paul de Besançon.

Actuellement. - Zone pastorale des plateaux de Vesoul. Doyenné de Montbozon - Rioz. Paroisse de Cendrey.

[modifier] Equipement

Maison commune construite en 1834 (architecte Barthe). Acquisition d'une maison d'école en 1854. Lavoir public en 1829 et en 1836. Construction d'une machine élévatoire pour l'eau, 1838 (architecte Painchaux). Monuments aux morts, 1992. Électrification, 1910. Adduction d'eau, 1962. Assainissement, station d'épuration, 1967. Cabine téléphonique, 1980.

[modifier] Folklore

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1754 - François Bougeot
1970 1980 Noël Chatrenet - -
1988 Mars 2001 Josette Faivre - -
mars 2001 Jacques Faivre - -
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1657 1688 1790 1826 1851 1876 1901 1926 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999
53 92 354 324 452 352 307 252 217 159 187 217 203 175 188
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Pertes subies au cours des dernières guerres :

1914 - 1918 : 13

1939 - 1945 : 1

[modifier] Familles existant au XVIIIe siècle (1750)

Allemand, Alin, Babey, Barbey, Barbey, Bassot, Beaulieu, Bougeot, Bousson, Bouvot, Carisey, Carra, Chanet, Chofardet, Coste, Gallet, Goguely, Guillemin, Guyotguillain, Jovillain, Merceret, Meura, Mieget, Mignot, Minary, Monneret, Moutelle, Moussus, Narey, Oudot, Oudry, Pageot, Pelletier, Ravillard, Roche, Rouhier, Tatu, Thomas, Tirole, Tribouley, Veyrat d'Urbet,Vichot, Vuillier.

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Personnalités liées à la commune

Armand BARTHET né à Besançon le 15 Avril 1820, il hérita de son père d'une maison à Cendrey, village natal de sa famille paternelle, où il séjournait fréquemment

Avocat puis journaliste satirique à l'Impartial, journal bisontin

Homme de lettres, il est l'auteur de la pièce "Le Moineau de Lesbie" jouée à la Comédie Française par Melle Rachel de 1849 à 1858. Il publia également "Nouvelles" (1852) "La Fleur du Panier", Le Chemin de Corinthe" "L'heure du Berger" (1853); un opéra comique "Chapelle et Bachaumont" (1858); un poème philosophique "Montauciel" (1870) et un roman posthume "Une passion fatale" (1874)

Phalanstérien, esprit caustique et virulent, Barthet marqua de son empreinte la vie artistique bisontine du milieu du XIXe siècle.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Cendrey sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes