Casa Rosada

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La Casa Rosada, résidence du président de la République d'Argentine.
La Casa Rosada, résidence du président de la République d'Argentine.
Une autre vue de la Casa Rosada, le palais de la présidence argentine.
Une autre vue de la Casa Rosada, le palais de la présidence argentine.
Les édifices du gouvernement (à gauche) et la poste (à dr.) avant leur réunion par l'architecte Tamburini qui en fit le palais actuel. A comparer avec l'image ci-dessus
Les édifices du gouvernement (à gauche) et la poste (à dr.) avant leur réunion par l'architecte Tamburini qui en fit le palais actuel. A comparer avec l'image ci-dessus
Casa Rosada.
Casa Rosada.
Les restes de la forteresse dans la décennie 1850.
Les restes de la forteresse dans la décennie 1850.

La Casa Rosada (en français Maison Rose) est le siège du Pouvoir Exécutif d'Argentine. Elle est située au centre de la ville de Buenos Aires, face à la Plaza de Mayo et sa couleur est approximativement rose. Elle héberge en plus un musée, le Museo de la Casa de Gobierno (Musée de la Maison du Gouvernement), contenant des pièces en relation avec les différents présidents du pays.

Le président Arturo Umberto Illia, victime d'un coup d'état militaire en 1966, déclarait avoir été renversé par "las 20 manzanas que rodean la Casa Rosada" (en français "les 20 pâtés de maison qui entourent la Casa Rosada"), allusion au pouvoir économique du district financier ou Microcentro qui s'étend autour de la Plaza de Mayo.

Sommaire

[modifier] Histoire

L'édifice est situé sur ce qui fut la forteresse royale Don Juan Baltasar d'Autriche, construite par le gouverneur Fernando Ortiz de Zárate en 1594, au sommet des berges du Río de la Plata. La forteresse fut refaite en 1713, remplacée par une sobre construction d'environ un hectare, entourée d'un large fossé, avec quatre tours rectangulaires et munie -en direction de l'actuelle place de Mai- d'un pont-levis. Ce fort reçut le nom de Castillo de San Miguel en 1720. Il servit de siège aux gouverneurs, puis aux vice-rois de la vice-royauté du Río de la Plata, et ultérieurement aux gouverneurs indépendants d'après 1810, date de la révolution. Dans la décennie 1820, le président Rivadavia ordonna des modifications qui supprimèrent le pont-levis pour lui substituer un portique de style néoclassique.

La forteresse fut démolie partiellement durant la décennie 1850 afin de construire à sa place l'édifice de la nouvelle douane, projet de l'architecte anglais Edward Taylor. De l'ancien édifice restèrent un arc et une des constructions datant de la vice-royauté à l'intérieur de l'enceinte démolie. Celle-ci fut refaite pour être utilisée comme palais du gouvernement.

Sous la présidence de Domingo Faustino Sarmiento l'édifice fut peint en rose, couleur qu'il a gardé jusqu'à aujourd'hui avec quelques variations au fil du temps, depuis le rose pâle jusqu'à une coloration proche de l'orangé. En 1873, toujours sous la présidence de Sarmiento on commença la construction du Palais des Postes, œuvre de l'architecte suédois Carlos Kihlberg, dans l'espace sud du terrain qui était restée libre lors de la démolition du fort.

Le palais des Postes fut terminé en 1878. Le tout nouvel édifice faisait moralement de l'ombre au siège du gouvernement qui ne payait plus trop de mine, ce pourquoi le président Julio Argentino Roca sollicita un projet d'agrandissement et de réparation de sa demeure. C'est l'architecte suédois Enrique Aberg (auteur d'autres travaux notables à Buenos Aires) qui fut choisi. Ce projet impliquait la destruction de tout ce qui restait de l'ancien fort et la construction d'un édifice semblable à celui des postes, avec l'ajout d'un balcon-galerie au premier étage, ornement dont était dépourvu le bâtiment des postes.

En 1894 le manque d'espace disponible dans le nouvel édifice était déjà évident, et l'on projeta d'unifier les deux bâtiments construits l'un par Aberg et l'autre par Kihlberg, afin de destiner le nouvel ensemble exclusivement à la fonction de gouvernement. C'est le président Luis Sáenz Peña qui fit commande de ce travail à l'architecte italien Francisco Tamburini. Celui-ci proposa l'union des deux édifices au moyen d'un grand arc, qui constitue aujourd'hui l'accès sur la rue Balcarce.

Le nouvel ensemble fut inauguré officiellement durant la seconde présidence de Roca, en 1898.

[modifier] Caractéristiques architecturales

L'œuvre de Tamburini a créé un ensemble éclectique, qui combine des éléments de diverses origines, comme les mansardes, les loggias et les fenêtres des projets des deux architectes suédois, avec l'expression classique typique de Tamburini. L'esplanade d'accès sur la rue Rivadavia conduit au Salón de los Bustos (salon des Bustes), où se trouvent les effigies sculptées des présidents argentins. Après ce salon, deux grands escaliers d'honneur (dénommés Italia et España) mènent au premier étage de l'aile nord, où se trouvent le Salón Blanco (salon blanc) qui sert de siège aux grandes réceptions officielles, et les dépendances présidentielles. Cette aile nord est structurée autour du Patio de las Palmeras (patio des Palmiers). L'aile sud, ancien palais des Postes, fut partiellement démolie et reconstruite pendant la décennie 1930, suite à la rectification du tracé de la rue Hipólito Yrigoyen, exigée par la construction du Palacio de Hacienda (palais du Patrimoine).

L'ensemble s'étend sur trois niveaux du côté ouest (rue Balcarce) et quatre niveaux plus le sous-sol du côté est (Plaza Colón). Dans ce sous-sol et les galeries adjacentes se trouve le Museo de la Casa de Gobierno (Musée du siège du gouvernement). Tous les locaux originels extérieurs ont un éclairage direct, tandis que pour les locaux intérieurs, l'éclairage et la ventilation sont donnés grâce à des galeries organisées autour de patios. La structure d'origine est faite de murs de maçonnerie de diverses épaisseurs, avec des dalles simplement soutenues par des petites voûtes de brique avec renforcement de fer et de bois.

[modifier] La couleur rose

Selon la tradition, la couleur rose est due au désir de Sarmiento de représenter symboliquement la fusion des partis qui se livrèrent à des guerres civiles cruelles durant la première moitié du XIXe siècle, en mélangeant la couleur blanche représentative des unitaires et le rouge des fédéralistes. La légende, cependant, paraît improbable : les unitaires s'identifiaient généralement par la couleur bleue.

En fait la couleur rose était très utilisée en Argentine au cours du XIXe siècle. Elle se fabriquait par une combinaison de peinture à la chaux avec du sang de bœuf. Ce dernier était apprécié pour ses propriétés hydrofuges et fixatrices.

[modifier] Musée de la Casa Rosada

[modifier] Liens externes