Calvinisme français

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En France aujourd'hui les descendants de Huguenots sont tous qualifiés de calvinistes, ce qui aurait été une grave insulte pour leurs ancêtres. Les Huguenots luttèrent longtemps avant la diffusion du culte réformé défini par le théologien de Genève, pour la liberté de conscience, en dehors de toute église instituée, et bien souvent en dépit des foudres de Jean Calvin. Réprimés sous François I, Henri II et François II. Ils formèrent sous ce dernier, avec d'autres mécontents, la conjuration d'Amboise, qui échoua. Le colloque de Poissy, en 1561, leur faisait espérer un édit de tolérance, lorsque le massacre des Huguenots à Wassy devint le signal des guerres civiles.

Bien que fort affaiblis par les défaites de Dreux (1562), Saint-Denis (1567), Jarnac et Moncontour (1569), les Calvinistes avaient obtenu d'importantes concessions par les traités d'Amboise (1563), de Lonjumeau (1568) et de Saint-Germain (1570) : c'est à ce moment que Charles IX et Catherine de Médicis cherchèrent à les exterminer dans la funeste nuit de la Saint-Barthélemy (24 août 1572) ; mais ce massacre, qui devait leur porter le dernier coup, ne fit que soulever une nouvelle guerre, qui dura jusqu'à l'avènement de Henri IV au trône. Ce prince rendit en 1598 un édit connu sous le titre d'Édit de Nantes, qui assurait la liberté de conscience aux Calvinistes et leur abandonnait plusieurs villes comme garanties.

Ils se soulevèrent encore sous Louis XIII, mais Richelieu les dompte par la prise de La Rochelle (1628). Louis XIV prononça en 1685 la révocation de l'édit de Nantes; cette mesure impolitique suscita bientôt après plusieurs révoltes, notamment celle des Camisards, dans les Cévennes, en 1706, et détermina l'émigration d'un grand nombre de Calvinistes, qui allèrent porter à l'étranger leur capitaux et leur industrie. Sous Louis XVI, en 1787, les, Calvinistes obtinrent un nouvel édit de tolérance. Bientôt après, la Révolution de 1789 leur assura une liberté complète. Au XIXe siècle le culte calviniste est rétribué par l'État comme le culte catholique. L'organisation des églises est fondée sur la division territoriale; la réunion de cinq églises constitue un synode.