Broigne

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À la différence de la cotte de mailles, les anneaux de la broigne sont cousus sur un support.
À la différence de la cotte de mailles, les anneaux de la broigne sont cousus sur un support.
Broigne anglaise, macles cousus entre 2 couches de tissu
Broigne anglaise, macles cousus entre 2 couches de tissu
Type de lorica squamata.
Type de lorica squamata.
Broigne indienne, en écaille de pangolin ?
Broigne indienne, en écaille de pangolin ?

La broigne (brogne en français du Haut Moyen Âge) est une défense corporelle protégeant le thorax. Elle se constitue d’un vêtement sur lequel sont fixés des renforts rigides appelés mailles ou macles. La différence entre une broigne et une cotte de mailles, c'est que dans une cotte de mailles, les mailles (macles) sont reliées entre elles sans support.

Le vêtement servant de support peut être constitué de tissu, de cuir, de feutre, etc.

Les macles peuvent être fixées sur le vêtement, dessous, ou entre deux couches de vêtement. Leur forme est variable (plaquette, anneau, clou...) tout comme leur matière.

Elles sont constituées le plus souvent de fer, d’acier, de cuir laqué (Proche-Orient et Orient). L’écaille de tortue, le bois ou des plaquettes d’os ont aussi été utilisés plus rarement.

Les macles des broignes sont par définition fixées sur un vêtement. Elles peuvent cependant être aussi fixées entre elles.

La lorica squamata, ou armure d’écaille, était le modèle de broigne le plus courant dans l’Empire romain. Dans ce type de défense, le haut des plaquettes métalliques était cousu sur un cordon, lui-même cousu sur une chemise. Les plaquettes se recouvraient les unes les autres (à la manière de tuiles) et offraient une surface continue de protection. Les macles n’étant pas maintenues par le bas, ce système était très sensible au coup de pointe. Par contre il était léger, facile à réparer et très souple (confort du combattant).

La brigandine était un type de broigne utilisé aux XVIe et XVIIIe siècles. Elle était constituée de plaquettes de fer rivées entre elles, prises entre deux couches de tissu. Les rivets traversaient aussi le tissu (ou cuir) du vêtement. C’était en général des rivets gay (décentrés et souvent un peu trop long).

Le fait d’utiliser des rivets gay permettait aux macles de jouer entre elles afin de donner un peu de souplesse à l’ensemble.

Les macles était souvent noircies ou étamées pour augmenter leur résistance à la rouille.

Le vêtement servant de support était une sorte de gilet généralement sans manches. Ce système était relativement peu coûteux par rapport à un corselet (protection rigide du thorax fait de deux à six ou sept plates). Il était pratiquement aussi résistant, et plus imperméable. Cependant, il était aussi inconfortable qu’un corselet (rigidité) et plus lourd (pour pouvoir être rivées entre elles, les macles se chevauchaient, entraînant de lourdes épaisseurs supplémentaires).

Les macles n’étant pas accessibles directement (entre les deux couches de tissu), l’entretien pouvait aussi poser problème. Par contre les réparations d’urgence étaient relativement aisées.

Sommaire

[modifier] Modèles particuliers

  • les cataphractaires et les Clibanari (ou clinbabarii) étaient des corps de « cavalerie lourde » d'origine Sarmato/Alains protégés par une broigne quasi complète nommée cataphracte.
  • les linothorax sont apparus en Grèce vers la fin du Ve siècle av. J.-C.. Ils étaient constitués de couches de lin entrecollées. Ils existaient aussi en tant que jaques. Elle dérive des cataphractes.
  • les lorica squamatas sont la version romaine des linothorax.
  • au IXe siècle, le célèbre jeu d'échec de Charlemagne[1] montre un cavalier et un fantassin (pion) vêtus de broigne[2].

[modifier] Dérivés de la broigne

Ce nom de vêtement militaire, la broigne ou brogne, a été transmis à ceux qui le portaient comme un sobriquet. Il devint, selon les régions et époques : Brognard, Broignard, Brongnard, Brougnard, etc.

Il fut même confondu et pris très longtemps pour un prénom ; on sait à présent que c'est une erreur et d'où cela vient :

  • Longtemps des familles de noblesse immémoriale et militaire, particulièrement la maison "de Haynin" dans le nord de la France et en Belgique, se sont vus affublés de ce surnom parce qu'ils portaient très couramment ce type de protection.
  • Des recherches plus poussées[précision nécessaire] ont démontré qu'en fait, divers textes, faits par des généalogistes à l'époque romantique, l'avaient pris et retranscrit comme un prénom, n'ayant pas celui-ci dans le texte étudié ou n'ayant simplement pas su le déchiffrer.

[modifier] Notes et références

  1. Le jeu d'échecs dit "de Charlemagne" - BNF.fr
  2. Détails du jeu d'échecs dit "de Charlemagne" - BNF.fr

[modifier] Voir aussi

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