Boussadia

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le boussadia était un danseur ambulant de type saltimbanque ou griot rattaché au folklore tunisien. Aujourd'hui disparu, il appartient au patrimoine oral au travers des récits des conteurs.

Il évoque par son allure et ses gestes un sorcier africain[1]. En effet, les hommes interprétant ce rôle étaient généralement noirs car originaires du Soudan voire maquillés en noir. Islamisés et poussés à émigrer vers le Maghreb, certains sorciers auraient choisi volontairement de se transformer en personnages ridicules pour exprimer leur désarroi et perpétuer de manière déguisée leurs traditions réprimées par un islam conquérant[1].

Généralement sans domicile fixe et vivant d'une sorte de mendicité déguisée, il parcourait naguère les routes du pays en passant de villes en villages. L'amusement par le ridicule et le déplacement d'un lieu à un autre constitue un aspect essentiel de sa personnalité[1]. Amusant les adultes et terrorisant les enfants, il participait à l'animation des rues et des marchés[2] en effectuant sa représentation seul au milieu de la foule rassemblée sur une place publique ou au milieu d'un souk[1].

Le boussadia porte un masque de cuir, un haut bonnet conique et une tenue en haillons, sorte de robe de couleur hétéroclite coupée en lanière censée représenter une peau d'animal[1], par dessous un pantalon de toile très légère. Ces habits amples lui permettent de pratiquer une danse marquée d'attitudes burlesques, les pieds croisés l'un devant l'autre, et de tourbillons sur lui-même[2] en l'absence de musique mais accompagné par ses castagnettes en fer ou en cuivre et parfois un tambourineur.

[modifier] Références

  1. abcde Sellami Hosni, « La danse en Tunisie », Les danses dans le monde arabe ou l'héritage des almées, éd. L'Harmattan, Paris, 1996, p. 145
  2. ab Bedhioufi Hafsi, « Enjeux privés et sociaux du corps », Unité et diversité. Les identités culturelles dans le jeu de la mondialisation, éd. L'Harmattan, Paris, 2002, p. 318