Bonneville Salt Flats

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40° 45′ 45″ N 113° 53′ 44″ W / 40.762522, -113.895520

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Une vue de Bonneville Salt Flats
Une vue de Bonneville Salt Flats

Le Bonneville Salt Flats est une plaine de 412 km2 couverte de sel dans le nord-ouest de l'Utah[1]. Elle provient de l'évaporation de l'ancien lac Bonneville après la dernière glaciation et l'épaisseur de sel est de 1,8 mètre en plusieurs endroits. Ce salar, ou désert de sel, est une zone en majorité du domaine public et gérée par le Bureau of Land Management, une administration fédérale américaine. C'est le plus vaste de plusieurs plaines de sel à l'ouest du Grand Lac Salé. On y accède par l'autoroute 80, qui longe sa bordure sud, juste à l'est de la ville de West Wendover (Nevada), 185 km à l'ouest de Salt Lake City. On peut y entrer par la sortie nommée Bonneville Speedway.

Sommaire

[modifier] Géologie

Le salar de Bonneville est surtout composé de chlorure de sodium (sel de table) mais comporte de nombreux autres composés comme la potasse[2]. Ces dépôts sont exploités dans la partie au sud de l'autoroute où les terres sont de propriété privée.

En hiver, une mince couche d'eau recouvre la plaine alors que l'évaporation est moindre que les apports des ruisselets qui s'y perdent et des précipitations. Elle s'évapore durant le printemps et l'été laissant au vent le soin de lisser la surface qui devient dure comme le roc et qui inhibe toute croissance végétale[3]. Les pluies estivales, peu fréquentes en cet endroit, effacent également toute trace du passage de l'homme ou des animaux. La surface est donc extrêmement plate et réflective. Le réchauffement de l'air au-dessus de celle-ci donne une rapide variation de sa densité à l'intérieur de quelques mètres du sol ce qui permet un effet de réfraction, similaire à un mirage, qui fait apparaître les montagnes proches comme flottant au-dessus du sol.

Entre 1960 et 1988, une certaine perte de sel a été notée par des études dans la partie nord, de causes naturelles ou humaines, menant à une concertation de la population et du gouvernement pour parvenir à programme de resalinisation[2]. De 1997 à 1999, le projet Salt-Laydown a démontré la faisabilité de ce concept en pompant de l'eau saumâtre à partir de source souterraines[2].

[modifier] Histoire

Le lac Bonneville remplissait la plus grande partie du Grand Bassin, une dépression entre la Sierra Nevada, le plateau du Colorado et les Montagnes Wasatch, après la fonte des glaciers il y a 15 000 ans[3]. À mesure que le climat s'est réchauffé, l'évaporation est devenu plus grande que l'apport des rivières s'y jetant et son niveau s'est mis à baisser. Lorsqu'il est passé sous le niveau de toute sortie de la dépression, il est devenu une mer intérieure et le taux de sel s'est mis à monter. Avec l'évaporation continue, le lac s'est asséché presque complètement et a laissé des salars.

L'histoire du peuplement humain dans le Grand Bassin remonte au moins à 12 000 ans. Au moment de l'arrivée des européens, la région était habitée par un grand groupe de tribus amérindiennes du groupe des uto-aztèques connues collectivement sous le nom des tribus du Grand Bassin. Il y avait par exemple les Shoshones, Utes et Paiutes. Les premiers européens à arriver dans la région furent les premiers explorateurs espagnols, dans le sud-ouest, à la fin du XVIIIe siècle. Des chasseurs de fourrure de la Compagnie de la Baie d'Hudson explorèrent la région haute du bassin au début du XIXe siècle. Les États-Unis acquérirent le contrôle complet de la région avec le Traité de l'Orégon de 1846 et le Traité de Guadalupe Hidalgo de 1848. La première véritable colonie fut celle des premiers pionniers mormons de la fin des années 1840 dans les zones entourant Salt Lake City et la vallée de Cache.

Vue panoramique du Great Salt Lake Desert, depuis la montagne Pilot Peak, dans lequel se trouve Bonneville Salt Flats
Vue panoramique du Great Salt Lake Desert, depuis la montagne Pilot Peak, dans lequel se trouve Bonneville Salt Flats

[modifier] Courses et records de vitesse

Les Salt Flats étaient une zone à éviter mais en 1896, W. D. Rishel recherchait un endroit pour le passage d'une course de bicyclettes entre New York et San Francisco[3]. Il reconnu rapidement qu'il avait devant lui une très bonne piste et réussit à convaincre le casse-cou Teddy Tezlaff d'y tenter un record de vitesse en 1914. Ce dernier conduisit une Blitzen Benz à 228 km/h pour établir un record officieux[3].

Durant les années 1930, il devint internationalement connu grâce à Malcolm Campbell qui y établi de nombreux records de vitesse[3]. L'endroit fut ainsi adopté par les coureurs automobiles et de motos.

Blue Flame au musée Sinsheim Auto & Technik en Allemagne
Blue Flame au musée Sinsheim Auto & Technik en Allemagne

Ce salar est ainsi connu pour le Bonneville Speedway, une piste tracée sur sa surface, où des véhicules de tous acabits viennent chaque année pour essayer de battre les records de vitesse terrestre. Dès 1949, elle est devenue la piste standard de vitesse. On y dépassa successivement les vitesses de 500 à 900 km/h. Durant les années 1960, des véhicules à turboréacteur firent leur apparition et des coureurs comme Craig Breedlove (966 km/h) et Art Arfons (928 km/h) atteignirent presque le cap des 1 000 km/h[3]. Cette vitesse fut dépassée en 1970 par Gary Gabolich sur le Blue Flame, utilisant un moteur-fusée, en enregistrant une vitesse de 1 001,67 km/h[3].

[modifier] Bonneville Speedway

Site du Bonneville Speedway
Site du Bonneville Speedway

Le ministère des transports de l'Utah défini les contours de la Bonneville Speedway chaque été près de Wendover. Traditionnellement, il y a une piste droite d'un peu plus de 16 kilomètres de long pour les essais de vitesses et une piste ovale de 16 à 19 km (selon la condition de la surface) pour les tests d'endurance. Récemment, une piste de 8 km a été ajouté pour les essais de vitesse pour véhicules plus lents.

Les pistes droites ont une large ligne peinte en leur centre pour servir de guide et des lignes transversales à chaque chaque mile (1,609344 km) après le second mile puisque les records de vitesse sont calculés par rapport à cette distance. Des lignes supplémentaires et des cônes indiquent la fin de la piste.

Chaque année en août, la Southern California Timing Association et Bonneville Nationals Inc organisent une semaine de compétitions, la Speed Week, qui attire des centaines de conducteurs du monde entier[4]. En septembre, c'est la Utah Salt Flats Racing Association qui organise le World of Speed, un événement similaires[5]. Cette association organise également des rencontres chaque mercredi de l'été. Il existe différentes catégories de véhicules, chacune ayant son propre record, dont le Bonneville 400 réservé aux autos de Formule 1 qui tentent de dépasser le 400 km/h.

[modifier] Culture populaire

Plusieurs films ont été tournés sur ce salar dont des portions de Independence Day, Warlock, The Brown Bunny, Cremaster 2 de la série Cremaster, The World's Fastest Indian (L'histoire de Burt Munro) et une scène de Pirates des Caraïbes, jusqu'au bout du monde.

Plusieurs items sont nommés en son honneur :

  • la Pontiac Bonneville, l'ancienne berline principale de Pontiac ;
  • la fameuse motocyclette Triumph Bonneville ;
  • la compagnie de médiatique Bonneville International.

[modifier] Notes et références

  1. (en)Bonneville Salt Flats, Université d'Utah. Consulté le 2007-09-15
  2. abc (en)W.W. White III, P.G., « Replenishment of Salt to the Bonneville Salt Flats: Results of the 5-Year Experimental Salt Laydown Project », U.S. Bureau of Land Management. Consulté le 2007-09-16
  3. abcdefg (en)The Bonneville Salt Flats, Bureau of Land Management. Consulté le 2007-09-15
  4. (en)Site de la Southern California Timing Association. Consulté le 2007-09-16
  5. (en)Site de la Utah Salt Flats Racing Association. Consulté le 2007-09-16