Bonjour tristesse (film, 1958)

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Bonjour tristesse est un film américain réalisé par Otto Preminger et sorti en 1958.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Cécile, 18 ans, vit à Paris avec son père Raymond, un richissime et séduisant veuf quadragénaire, qui ne lui impose aucune contrainte, même pas celle de ses études. À l’exemple de son père, la vie de Cécile ne semble être que futilités, suite de sorties en boîtes avec flirts successifs. C’est parce que quelque chose s’est brisé en elle durant leurs dernières vacances sur la Côte d’Azur. Depuis lors, Cécile connaît la tristesse et elle se souvient… En compagnie de son père et de sa petite amie du moment, la jeune Elsa, ils s'étaient installés pour passer l’été dans une superbe villa entourée de pinèdes et donnant sur la mer. Leur séjour s’annonçait lumineux et gai, à l’image de la blonde et joyeuse Elsa, farniente alternant avec dîners à Saint-Tropez ou soirées à Monte-Carlo. Et ce, jusqu’à l’arrivée d’Anne Larson, créatrice de haute couture et maîtresse femme, autrefois amie de la mère de Cécile et que Raymond ne se souvenait plus avoir invité...

[modifier] Commentaire

Quelques années seulement après la sortie du best-seller de Françoise Sagan, Otto Preminger s’entourait des plus grands comédiens de l’époque — David Niven en tête — pour restituer la trouble atmosphère du célèbre roman. Une distribution parfaite pour une adaptation très dépouillée.

[modifier] Fiche technique

  • Titre : Bonjour tristesse
  • Titre original : Bonjour tristesse
  • Réalisateur : Otto Preminger
  • Scénario : Arthur Laurents d’après le roman éponyme de Françoise Sagan
  • Assistants-réalisateur : Serge Friedman, Andrian Pryce-Jones
  • Musique : Georges Auric, orchestre dirigé par Lambert Williamson
  • Chanson : Bonjours tristesse, musique de Georges Auric et paroles anglaises d’Arthur Laurents, est interprétée par Juliette GrécoVidéo
  • Directeur de la photographie : Georges Périnal
  • Cadreur : Denys N. Coop
  • Ingénieurs du son : David Hildyard, Red Law
  • Mixeur son : David Hawkins
  • Costumes : Hubert de Givenchy
  • Assistantes-costumier : Hope Bryce (madame Hope Preminger à la ville), May Walding
  • Maquillages : George Frost
  • Coiffures : Gordon Bond, Janou Pottier
  • Directeur artistique : Ray Simm (Raymond Simm)
  • Chef décorateur : Roger K. Furse
  • Chrorégraphe : Pierre Schube (Tutte Lemkow)

[modifier] Distribution

  • Roland Culver : Monsieur Lombard
  • Jean Kent : Madame Hélène Lombard
  • David Oxley : Jacques
  • Elga Andersen : Denise
  • Jeremy Burnham : Hubert
  • Éveline Eyfel : Une domestique
  • Maryse Martin

[modifier] Autour du film

  • Mylène Demongeot[2] : « Preminger, toujours apoplectique et cramoisi, gueule, éructe, non-stop. Toute la journée. Tout le monde est terrorisé. […] Curieusement, je n'ai pas peur de lui. […] Pendant ce temps, les rushes commencent à arriver et, presque tous les soirs, nous avons une projection du travail effectué les derniers jours. Preminger est le seul metteur en scène que j’ai connu sortant de la salle absolument fou de rage et insultant tout le monde. […] Ça énerve beaucoup David Niven, ce parfait gentleman qui ne dit jamais un mot plus haut que l’autre. […] Avec moi, David est extraordinaire. Il vient me chercher et me dit :
    — Allez, viens, on va répéter tous les deux.
    Nous avons une longue scène très bonne, très drôle (en anglais, bien sûr), dans une chambre à coucher, que Preminger a l’intention de tourner en un seul plan. Et nous répétons dès que nous en avons le temps. […]
    — Mais, David, comment se fait-il que vous soyez si gentil avec moi et que vous ayez la patience de tant répéter ?
    Il rit et sa réponse fuse, directe :
    — Mais, mon petit chou, c’est tout simple… Meilleure tu seras, meilleur je serai !
    Bonne leçon !
    C’est lui aussi qui m’a donné une autre clé que j’ai dans ma tête pour toujours :
    — Mon petit chou, essaie de te rappeler une bonne chose, une vraie loi de la vie, tu verras… écoute-moi bien : prends toujours ton travail au sérieux, mais toi, ne te prends jamais au sérieux, jamais, quoi qu’il puisse t’arriver, promis ?
    Je n’oublierai jamais. […]
    Le pire pour Jean a été le tournage de la toute dernière scène quand, après la mort de Deborah Kerr, la petite Cécile est seule dans sa chambre, confrontée au remords. Otto a décidé de tourner ce dernier plan en installant un très long travelling qui va partir du fond de la chambre à coucher et s’approcher lentement de la petite jusqu’à arriver au très gros plan de son visage, qu’elle démaquille machinalement. Il voulait que, sans le moindre mouvement ni contraction musculaire, des larmes coulent sur son visage impassible, comme mort. Facile à dire, pas évident à exécuter… Le tournage durera la journée entière, sans être pour cela parfaitement satisfaisant pour Preminger, les larmes arrivent trop vite ou bien le visage s’est crispé ou bien les larmes ont coulé aussi par le nez. Le visage devient rouge… Les yeux aussi… On remaquille, on nettoie, on met des gouttes dans les yeux et l’on recommence… Comme ça toute la journée… À la fin, elle aura une crise de nerfs. […]
    Ça y est, le film se termine. […] Il y aura encore quelques raccords, un peu de doublage à Londres, au studio de Pinewood, et je suis fière de moi parce que j’arrive à me doubler en anglais sans aucune difficulté. Preminger est très content. (Quelle joie !). […]
    Le film sortira avec des critiques mitigées, mais, pour moi, c’est un vrai succès. Un critique new-yorkais écrira même : « Vous pouvez aller voir ce film rien que pour cette actrice française au nom totalement imprononçable. » (C’est moi, oui, j’en suis très fière !) »

[modifier] Lien externe

[modifier] Notes

  1. Dans la villa et la propriété de Pierre Lazareff et Hélène Lazareff, précisé par Mylène Demongeot dans son autobiographie Tiroirs secrets, Éditions Le Pré aux Clercs, 2001, ISBN 2842281314
  2. Extrait de son autobiographie Tiroirs secrets, Éditions Le Pré aux Clercs, 2001, ISBN 2842281314
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