Bioprothèse valvulaire

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Une bioprothèse valvulaire, appelée aussi valve biologique ou hétérogreffe valvulaire est une valve artificielle destinée à remplacer une valve cardiaque et fabriquée à partir de tissus animaux.

Elles ont une bonne tolérance sanguine : le sang ne coagule pas à leur contact contrairement aux valves mécaniques ; cela évite un traitement anticoagulant au long cours. Elles sont cependant moins résistantes et tendent à se dégrader.

[modifier] Historique

Les valves artificielles sont été développées dès le début des années 1960, dont les premières homogreffes, valves prélevés sur des cadavres humains. Ces dernières sont cependant difficilement disponible et l'utilisation de valves animales a été freiné par des problèmes immunologiques à type de rejet (formation d'anticorps contre le tissu étranger, entraînant une dégradation rapide de ce dernier).

En 1968 est utilisée pour la première fois la glutaraldéhyde qui permet la transformation des protéines de structure de la valve artificielle en une matrice ne provoquant pas de réaction immunologique.

La première valve de ce type a donc été créée ainsi par Alain Carpentier, chirurgien français à la fin des années 60, avec la société américaine Edwards, donnant la valve de Carpentier-Edwards. Les créateurs n'ayant pas déposé de brevet, d'autres valves de ce type naquirent rapidement. Elles étaient fabriquées essentiellement à base de tissus de porc sur une armature métallique. Sa longévité était de l'ordre de sept à huit ans.

Au début des années 1980, d'autres modèles apparaissent, toujours en porc mais aussi en bœuf, traité plus efficacement de manière biochimique (même si le glutaraldéhyde en reste le réactif essentiel) ce qui permet d'obtenir une longévité supérieure, pouvant dépasser dix ans.

[modifier] Indications

Il s'agit essentiellement du patient âgé porteur d'une maladie d'une valve cardiaque.

La pose de ce type de valve peut être proposé à un sujet plus jeune lorsqu'il y a une contre-indication aux anticoagulants ou par choix de ce dernier (réticence ou difficulté de la surveillance d'un traitement par prises de sang régulières).

Une autre indication reste la femme en âge de procréer, la conduite d'une grossesse sous traitement anticoagulant étant particulièrement complexe, par ses risques pour le fœtus.

En cas de nécessité d'un traitement anticoagulant (par exemple en cas de fibrillation auriculaire), le choix d'une valve mécanique et non pas biologique, s'impose.