Bioko

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Bioko
Île de Bioko
Pays Guinée équatoriale
Localisation Golfe de Guinée
Latitude 3°30' N
Longitude 8°42' E
Superficie 2 017 km²
Côtes 270 km
Point culminant Pico Basilé
3 011 m
Population 130 000 hab. ()
Densité 64 hab./km²

Bioko est une île du golfe de Guinée faisant partie de la Guinée équatoriale.

Sommaire

[modifier] Toponymie

  • origine  : ?
  • 1472 - 1494: ilha Formosa
  • 1494 - 1979: Fernando Póo (ou Fernando Pó)
  • depuis 1979: ìle de Bioko (ou île de Bioco).


  • Dénomination Bubi: Otcho

[modifier] Géographie

L'île de Bioko est une île volcanique d’Afrique occidentale située dans le golfe de Guinée à 32 km des côtes du Cameroun et constitue la partie insulaire de la Guinée équatoriale (la partie continentale du pays étant le Rio Muni).

D'une longueur de 70km du nord-nord-ouest au sud-sud-est, elle a une superficie de 2017 Km² et 270 km de côtes.

L'île se compose de deux formations volcaniques séparées par la vallée de Moka. Son altitude moyenne est de 500 m, mais le Pico Basilé, plus haute montagne de l'île, culmine à 3008 m.

Sa population est estimée à 130.000 habitants (2005), soit environ 25% de la population totale du pays.

[modifier] Division administrative

Icône de détail Article détaillé : Provinces de la Guinée équatoriale.

L'île est divisée en deux provinces administratives, Bioko-Norte et Bioko-Sur.

La capitale de la Guinée équatoriale, Malabo, est située sur la côte nord. Malabo est aussi le port le plus important de l'île, et est située à côté du principal aéroport international du pays (code SSG).

Les principales villes de l'île de Bioko sont Malabo, Luba, Riaba.

[modifier] Histoire

[modifier] Les origines

L'île semble habitée depuis le néolithique, et l'on retrouve en quantité les même matériaux que ceux laissés par les populations d'Afrique centre-occidentale vers l'an 1000 av. J.-C. (chasseurs, éleveurs, cultivateurs).

On trouve ensuite vers le XIIe-XIIIe siècle les cultures de Balaopi I et II, civilisation de pêcheurs fabriquant entre-autre des poteries très fragiles. Vient ensuite la civilisation Buela, antérieure au peuplement Bubi. La tradition orale Bubi évoque aussi une population particulière, les Mome, peuple pêcheur qui aurait habité sur les côtes de l'Île.

Les peuples Balaopi et Buela sont probablement d'origine Bantou.

Il est possible que l'île ait été visitée par Hanon, un géneral carthaginois qui réalisa un voyage en longeant les côtes de l'Afrique vers la fin du VIe siècle av. J.-C. ou au début du Ve siècle av. J.-C.

[modifier] La colonisation européenne

L'île fut découverte pour la première fois par un Européen en 1472, par le navigateur portugais Fernão do Pó qui la nomma ilha Formosa (belle île). Mais en 1494, elle fut renommée du nom de son découvreur Fernando Pó ou Fernando Póo, nom qu'elle gardera jusqu'en 1979.

Au début du XVIe siècle, une première tentative de colonisation est menée sur l'île de Bioko par le portugais Ramos de Esquivel. Mais l'hostilité du peuple insulaire Bubi met rapidement fin à cette tentative.

En 1641, la Compagnie hollandaise des Indes occidentales établit un poste commercial sur l'île de Bioko, sans le consentement des Portugais, afin de centraliser temporairement sur l'île le commerce des esclaves dans le golfe de Guinée. Les Portugais feront à nouveau acte de présence en 1648, et remplacent la Compagnie Holandaise par leur propre Compagnie, Compagnie de Corisco, elle aussi dédiée au commerce des esclaves, et jusqu'ici établie sur l'île voisine de Corisco.

Durant cette période (XVIIe), on voit lentement se former un embryon de royaume formé par les clans Bubi présents sur l'île, suite notamment à l'action de chefs locaux comme Molambo (1700-1760 env.); c'est une période d'esclavage intensif, ce qui oblige les clans Bubi a abandonner leur villages côtiers pour s'installer à l'intérieur de l'île.

Suite aux traités de San Ildefonse (1777) et El Pardo (mars 1778), le Portugal cède à l'Espagne ses droits sur l'île de Bioko, celle d'Annobón et la côte de Guinée équatoriale. En avril de la même année, l'Espagne envoie une expédition sur l'île de Bioko (ex-Fernando Póo) ; un gouverneur espagnol s'établit ensuite sur l'île d'octobre 1778 à novembre 1780, puis l'île sera abandonnée par la mission espagnole, l'Espagne se désintéressant petit à petit de ses territoires d'Afrique centrale, suite aux difficultés rencontrées et à l'hostilité des populations locales.

Vers la fin du XVIIIe siècle, les territoires espagnols du golfe de Guinée font de plus en plus l'objet de convoitises des puisssances européennes, notamment de l'angleterre. Diverses expéditions anglaises (1783 expédition du commodore Bullen, 1810 expédition du capitaine McWilliam, 1819 expédition du capitaine Robertson) tentent d'explorer l'île et de s'attirer la sympathie des Bubi.

Toutes échouent (maladies, attaques des Bubi), néanmoins, le capitaine Robertson informe Londres que l'île serait une base utile au commerce et à la navigation britanniques.

En 1821, le capitaine Kelly, suite à une exploration détaillée des côtes de l'île, fonde les établissements de Concepcion (future ville de Riaba), de San Carlos (future ville de Luba), et de Port Clarence (aussi appelée Clarence City), ville qui deviendra Malabo en 1973.

En 1827, le capitaine Owen, fait de l'île de Bioko une colonie anglaise, dont il devient le surintendant de 1827 à 1833. Elle a longtemps servi de base anti-esclavagiste.

En 1846, Port Clarence devient Santa Isabel; la ville s'agrandit, de nouvelles entreprises s'installent et le commerce avec les habitants de l'île se développe. Mais les maladies, notamment le paludisme, continuent de décimer les colons.

Le territoire insulaire (Bioko) et continental (Rio Muni) sont rassemblés en 1904.

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[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

  • Max Liniger-Goumaz, Brève Histoire de la Guinée-Equatoriale, L'harmattan, Paris, 1998 (ISBN 2738400809)
  • Collectif, Ambassade France à Malabo, Guinée-Equatoriale 1993/1994, Ministère de la Coopération/La Documentation Française, Paris, 1993 (ISBN 2110873396)
  • Jean-Claude Klotchkoff / Muriel Devey, La Guinée-Equatoriale aujourd'hui, Editions du Jaguar, Paris, 2005 (2e ed.) (ISBN 2869503938)
  • José Díez Vílas, Guinea Ecuatorial, Ediciones Júcar, Madrid, 1994 (ISBN 8433414070)