Benoît Broutchoux

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Benoît Broutchoux
Benoît Broutchoux au congrès de la CGT en 1912 au Havre.
Benoît Broutchoux au congrès
de la CGT en 1912 au Havre.
Naissance 7 novembre 1879
à Essertenne
Décès 2 juin 1944 (à 64 ans)
à Villeneuve-sur-Lot
Nationalité Française
Profession Ouvier
Occupation Militant anarchiste

Benoît Broutchoux (7 novembre 1879-2 juin 1944) était un anarchiste qui tenait des meetings juché sur des becs de gaz. Il s'est longtemps opposé à Émile Basly, qu'il considèrait comme un traître passé du côté des patrons.

Sommaire

[modifier] Sa vie

Benoît Broutchoux naît à Essertenne non loin de Montceau-les-Mines. Son père Sébastien Broutchoux est métallo. Il est l'aîné d'une famille de 8 enfants.

Il commence à travailler très jeune dans une ferme, puis à l'âge de 14 ans, il se retrouve comme mineur à Monceau-les-Mines mais il s'esquinte une jambe, Il débarque en 1898 à Paris et fait terrassier sur le chantier du métro, et il commence à fréquenter les milieux syndicalistes et anarchistes.

Il retourne à Monceau-les-Mines au printemps 1900 et continue de militer pour la cause anarcho-syndicaliste. Le 2 juin 1900, après la mort d'un métallo gréviste, Brouillard, tué par la police, il prononce un violent discours lors de l'enterrement : il est arrêté et condamné pour « excitation au meurtre et au pillage, injure à l'armée, paroles outrageantes au gouvernement parlementaire ». À peine libéré on le condamne, pour avoir frappé un commissaire.

En cavale, il rencontre celle qui sera sa compagne Fernande Richir et vivra désormais avec elle. Il réussit en 1902, à se faire embaucher sous un faux nom dans le bassin minier de Lens. En octobre, un grève éclate pour obtenir la journée de 8 heures. Il s'oppose au "vieux" syndicat des mineurs réformiste contrôlé par Émile Basly. Il sera à nouveau condamné pour "atteinte à la liberté du travail" et "usurpation d'identité".

Il sort de prison en 1903 et s'implique alors dans le "Jeune syndicat" et devient le rédacteur du journal "Le Réveil syndical" puis de "L'action syndicale". Partisan de la grève générale, bien sûr, il se rallie également aux thèses néo-malthusiennes et milite pour l'amour libre dont la voie avait été montré par l'anarchiste américaine Emma Goldman. On le condamnera pour "outrages aux bonnes mœurs".

Le 10 mars 1906, c'est la catastrophe de Courrières, qui fait 1101 victimes. La grève déferle sur tout le bassin et Benoit est arrêté alors qu'il marche, avec 2000 grévistes sur la mairie de Lens.

Il est libéré à la fin du mois de mai, il devient gérant d'un café tout en continuant continue d'éditer l'"Action syndicale", grâce à une petite imprimerie.

En 1906 il participe au Congrès d'Amiens de la CGT avec Georges Dumoulin et Pierre Monatte. Les anarcho-syndicalistes mettent à mal la minorité guesdiste et font adopter la Charte d'Amiens qui affirme la défense des revendications immédiates et quotidiennes, et la lutte pour une transformation d'ensemble de la société en toute indépendance des partis politiques et de l'État. Cette charte est toujours revendiquée par la CGT et d'autres syndicats (FO, CNT...).

En août 1907, il participe au Congrès anarchiste international d'Amsterdam. Ce congrès porta sur les rapports entre anarchisme et syndicalisme. Il vit une vive opposition entre Monate et Errico Malatesta : Monate défendait un syndicalisme révolutionnaire, alors que Maltesta pensait que le syndicalisme ne pouvait être que réformiste.

Peu avant le Congrès il avait échappé à la police suite à un meeting agité, organisé pour protester contre l'arrestation de son ami André Lorulot. Les pandores le cueillent à son retour en septembre à son domicile. Il est à nouveau condamné avec Lorulot, pour "incitation de militaire à la désobéissance". Il sera également condamné en décembre 1909, pour avoir encouragé les grévistes du chantier du canal du Nord, ainsi que pendant l'été 1911, alors qu'il soutenait la lutte des ménagères contre la vie chère. En janvier 1912, il écope d'un an de prison après avoir échappé au bagne. Il sera amnistié en juillet.

En 1914, inscrit au "Carnet B" (liste des principaux suspect anarchistes), il est arrêté, puis envoyé au front. En 1916 il est gazé lors d'une attaque allemande, et est réformé. Il est alors embauché comme chauffeur de taxi à la CGT (Compagnie générale des taxis). Il collabore alors au "CQFD" du pacifiste Sébastien Faure, puis au "Libertaire".

Il participe au Congrès de Lille de la CGT, à Lille, en 1921, qui fait suite au Congrès de Tours du parti socialiste. Il est blessé par balle par un "camarade réformiste".

En 1925 sa santé se dégrade et en 1931, son fils, Germinal, est tué par la police à l'âge de 26 ans.

En 1940, dans la misère, et malade, il se réfugie à Villeneuve-sur-Lot et y meurt le 2 juin 1944.

[modifier] Hommage

« Son anarchisme n'était pas doctrinaire. Il était fait de syndicalisme, d'antiparlementarisme, de Libre pensée, d'amour libre, de néo-malthusianisme et de beaucoup de gouaille. Pour tous, amis et adversaires, il était Benoît, Benoît tout court.[1] »
    — Pierre Monatte, à propos de Benoît Broutchoux

  • Une bande dessinée Les Aventures épatantes et véridiques de Benoît Broutchoux par Phil Casoar et Stéphane Callens est parue en 1979. Elle est dans le style des premières bandes dessinées des Pieds Nickelés, avec un texte narratif en dessous de chaque image.

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. Inconnu, Benoît Broutchoux 1879 / 1944, sur increvablesanarchistes.org