Bagoas

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Bagoas (en grec ancien Βαγώας / Bagôas, en vieux persan Bagoi), était un eunuque devenu le favori d'Artaxerxès III, mort en 336.

Eunuque d'origine égyptienne, il était le favori du roi de Perse Artaxerxès III, de la dynastie des Achéménides. S’étant entendu avec le condottiere rhodien Mentor, il réussit à soumettre à nouveau l’Égypte à l’Empire perse (sans doute en 342 av. J.-C.). Il acquit alors un tel pouvoir qu’il était le maître réel du pays (Diod. XVI. 50; cf. Didymus, Comm. in Demosth. Phil. VI. 5). Il s’enrichit considérablement en confisquant les manuscrits sacrés de temples égyptiens et en exigeant des pots-de-vin pour les rendre (Diod. XVI. 51). Quand le Grand Prêtre de Jérusalem eut fait assassiner son frère Jean dans le Temple, Bagoas (qui était du parti de Jean) établit un nouvel impôt sur les Juifs et ne se gêna pas pour entrer dans le Temple, disant qu’il était plus pur que les meurtriers (Joseph. Ant. XI. 7.1).

En 338 il fit assassiner le roi et tous ses fils à l’exception d’Arsès qu’il plaça sur le trône. Selon une légende rapportée par Élien (Histoire variée, VI, 8), Bagoas avait tué Artaxerxès car ce dernier avait mis à mort le taureau sacré Apis, et il fit manger le corps du défunt roi par des chats.

Trouvant Arsès indocile, il le fit empoisonner à son tour en 336 et le remplaça par un autre prince de la famille royale, Darius III Codoman dont il se rendit compte rapidement qu'il ne serait pas plus souple qu'Arsès. Mais Darius, instruit par le sort de ces deux prédécesseurs, obligea Bagoas à boire le poison que celui-ci lui destinait (Diod. XVII. 5; Johann. Antioch, p. 38, 39 ed. Muller; Arrian II. 14. 5; Curt. VI. 4. 10).

  • On connaît encore sous le nom de Bagoas, mot qui veut dire eunuque, plusieurs autres personnages, notamment un favori d'Alexandre, Perse de naissance. Tous deux se rencontrèrent alors qu’Alexandre était en campagne contre le roi Darius de Perse. Darius, battu à Gaugamèles, était en fuite et abandonné de ses armées, jusqu'à ce qu’il soit finalement assassiné par un de ses officiers. Son général, Nabarzenes jura fidélité à Alexandre, et lui offrit de riches présents, parmi lesquels Bagoas, dont la beauté séduisit Alexandre. Le caractère du garçon était à la hauteur de sa beauté, et l'amitié qui grandit entre lui et le roi guerrier devait durer le reste de leur vie. Cela est attesté par plusieurs historiens de l’époque. Plutarque rapporte que deux ans plus tard, après une compétition de danse que Bagoas avait gagnée avec les honneurs, Alexandre l’appela et l’assit à ses côtés. "Ce à quoi les troupes macédoniennes lui crièrent de l'embrasser, jusqu'à ce qu’il le prenne finalement dans ses bras et l’embrasse chaleureusement."

[modifier] Sources

(en) « Bagoas », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [détail édition] [lire en ligne]