Avion de reconnaissance ou de surveillance

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Les avions de reconnaissance ou de surveillance sont des avions militaires conçus pour surveiller l'activité ennemie, et en général n'emportent pas d'armement offensif.

Sommaire

[modifier] Typologie

On fait généralement une distinction entre les missions suivantes :

  • la reconnaissance photographique, destiné à prendre des photos aériennes de sites sensibles (zones militaires adverses, objectifs d'une prochaine mission, etc.)
  • la patrouille maritime, destiné à surveiller l'espace maritime
  • la surveillance aérienne et commandement aéroporté, destiné à surveiller l'espace aérien et coordonner les avions amis
  • l'observation du champ de bataille, destiné à surveiller l'évolution des combats au sol et à guider le soutien aérien.

Certaines missions effectuées par des avions de guerre électronique, notamment l'écoute des communications radios ennemies, peuvent également être considérées comme des missions de reconnaissance.

[modifier] La reconnaissance classique

Un F-4 Phantom II de l'armée japonaise modifié pour la reconnaissance photo
Un F-4 Phantom II de l'armée japonaise modifié pour la reconnaissance photo
Un avion espion Lockheed U-2
Un avion espion Lockheed U-2

Les aéronefs d'observation ont une longue histoire : dès 1794, la France utilise des ballons entre autres pour le réglage des tirs d'artillerie. Lors de la Première Guerre mondiale, alors que les Zeppelins allemands et saucisses volantes françaises sont encore largement utilisés, les premiers avions d'observation font leur apparition.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, des chasseurs comme le Spitfire britannique sont adaptés pour la reconnaissance photographique, et des avions spécialisés sont développés comme le Mosquito. De tels avions étaient allégés en armement et leurs moteurs étaient modifiés pour atteindre de plus grandes performances à haute altitude (plus de 12 000 mètres). Tôt dans la guerre, les britanniques développèrent des systèmes pour photographier à très haute altitude. Les vols de reconnaissance allèrent jusqu'à une centaine par jour, et les services d'interprétation des photographies britanniques traitaient parfois jusqu'à traiter 50 000 images par jour.

A partir des années 1950, la mission de reconnaissance est principalement assurée par des avions de chasse ou des bombardiers équipés de caméras et appareils photo (voir par exemple le RF-84F Thunderflash ou le Mirage IIIR). Ces avions peuvent également emporter des dispositifs électroniques tels que des radars spéciaux, en général dans un conteneur externe.

Les Etats-Unis développèrent également deux avions spécialement conçus pour la reconnaissance stratégique à haute altitude. Le premier d'entre eux était le Lockheed U-2 dont un exemplaire fut abattu en 1960 au dessus de l'URSS. Le second fut le SR-71 Blackbird capable de voler à plus de Mach 3 sur de longues distances.

Le développement des satellites d'observation rendit cependant ce type d'avion moins important. Actuellement, l'utilisation de drones de reconnaissance tels le RQ-4 Global Hawk ou le RQ-1 Predator devient de plus en plus importante car elle évite de mettre la vie d'un pilote en danger.

[modifier] La patrouille maritime

Lors de la Seconde Guerre mondiale sont apparus les premiers avions de patrouille maritime. Outre leur participation à la lutte anti-sous-marine, ils sont aussi destinés à surveiller les eaux territoriales et internationales afin de détecter tout navire suspect (contrebande, trafic d'armes, etc.) ou pollueur, et parfois soutenir des opérations de secours en mer. Certaines de leurs missions sont donc bien des missions de reconnaissance et surveillance.

Des exemples d'avions ce type sont le Lockheed P-2 Neptune, le Lockheed P-3 Orion et le Breguet Atlantic. Les patrouilleurs maritimes peuvent être armés de torpilles dans le cas d'une mission lutte anti-sous-marine.

[modifier] La surveillance aérienne et commandement aéroporté

Dès les années 1950, l'US Navy a mis en œuvre les premiers avions de type AWACS équipés d'un puissant radar installé sur le dos de l'appareil, permettant à celui-ci de surveiller un large espace aérien et de coordonner les missions des avions de combat situés dans sa zone de surveillance.

[modifier] La surveillance du champ de bataille

La surveillance du champ de bataille fut la première mission dévolue aux aéronefs. Elle consiste à observer les évolutions des troupes au sol afin de déterminer les points faibles des forces en présence afin d'affecter les renforts au bon endroit ainsi qu'à régler les tirs d'artillerie et à marquer les cibles pour le soutien aérien.

Les premiers aéronefs à effectuer ce type de mission furent les ballons à air chaud et les dirigeables, ensuite il furent remplacé pendant la Première Guerre mondiale par des avions de reconnaissance plus rapides et donc moins vulnérables. Ces avions, à l'origine de simples sous-versions d'appareils existants, se spécialisèrent jusqu'à être spécialement conçut dans ce but tels l'OV-1 Mohawk ou l'OV-10 Bronco. Ce type d'avion tend à disparaître étant remplacés par des drones.

Pour réaliser ce type de mission, les appareils devaient être renforcés car évoluant à proximité du champ de bataille, ils étaient souvent la cible de la défense anti-aérienne. Ils étaient aussi doté d'appareils photographiques, de système infrarouge, de radars pour observer le sol, de fusées éclairantes ou fumigènes pour marquer les cibles, d'appareils radio pour communiquer avec les troupes au sol, le commandement ou le soutien aérien et de lances-leurres pour leur défense.