Arquebuse

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Arquebuse et fourquin exposés au château de Chillon.
Arquebuse et fourquin exposés au château de Chillon.

L’arquebuse est une arme à feu de portée effective limitée (moins de 50 mètres), assez lourde et encombrante mais dont on pouvait épauler les dernières versions.

"Arquebuse" vient du vieux français "haquebute", terme du XVe siècle environ et qui rappelle "crochet", en raison de celui dont étaient munies les premières arquebuses afin de prendre appui sur une sorte de fourche ou un rebord de mur, de branche, pour améliorer la visée et encaisser le recul.

L'arquebuse à mèche, apparue vers 1450, pèse de 5 à 9 kilogrammes et nécessite la prise d'appui sur une fourche (fourquin) pour tirer. La mèche est allumée et ramenée sur le bassinet où la poudre est tassée pour l'explosion. Elle succède à la couleuvrine à main dont elle diffère par l'ajout du bassinet (contenant la poudre d'amorçage) et du serpentin qui, tenant la mèche allumée, pivote pour la mise à feu de l'arme.

L'arquebuse à rouet vient plus tard (1550), mesure de 0,80 à 1,30 mètre, pèse de 4 à 7 kilogrammes et tire une balle d'à peine 25 g. Cette version peut s'épauler, dans les versions antérieures, la crosse était bloquée par la poitrine.

L'arquebuse a une faible cadence de tir (un tir par minute) et son canon s'échauffe vite. On distingue par la suite l'arquebuse à canon lisse, utilisée pour la chasse et destinée à tirer de la grenaille, très lourde et souvent fixée sur un chariot pour favoriser son transport le long des étangs pour la chasse au gibier d'eau et l'arquebuse à canon rayé, plus courte et plus maniable, destinée au tir à balle.

Elle est contemporaine des premiers mousquets, qui finissent par la remplacer; ces armes sont bien plus lourdes, et nécessitent toujours la fourche de support ("fourquine"), mais de plus gros calibre, lancent des projectiles capables de traverser toutes les armures.

Les arquebuses sont rapidement le support des plus belles ornementations des armuriers de l'époque: dorures, gravures, inserts en corne ou en ivoire sculptés, parfois même de pierres précieuses. Elles servent comme objet de décoration dans les demeures des plus riches seigneurs pour montrer aux visiteurs l'habileté des artisans qu'ils emploient.

[modifier] L'arquebuse au Japon

L'arquebuse est importée au Japon en 1543, au début de l'époque du commerce Namban, par les Portugais sur l'île de Tanegashima, d'où elle tire son nom japonais.

En l'espace d'un an, les forgerons japonais parviennent à reproduire le mécanisme et entamer la production de masse des fusils. À peine cinquante ans plus tard, « les armes à feu étaient certainement plus communes au Japon que dans n'importe quel autre pays du monde »[1]; les armées de ce pays sont équipées avec un très grand nombre d'armes à feu.

Le célèbre daimyo qui le premier unifie presque entièrement le Japon, Nobunaga Oda, fait un usage intensif des arquebuses, qui jouent notamment un rôle-clé lors de la bataille de Nagashino en 1575, bataille durant laquelle il fait intervenir environ 3000 arquebusiers.

Les arquebuses, comme les autres armes à feu, seront pratiquement toutes détruites après l'unification du Japon, pour revenir au sabre japonais considéré comme plus civilisé.[citation nécessaire]

[modifier] Références

  1. Source: Noel Perrin, Giving Up the Gun, David R. Godine Publisher, Boston (ISBN 0-87923-773-2)

[modifier] Voir aussi