Armand Vaillancourt

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Armand Vaillancourt, né à Black Lake, Québec le 3 septembre 1929, est connu comme sculpteur et activiste.[1]

En 1951, Vaillancourt entre à l'École des beaux-arts de Montréal. Il cherche sa voie, observe le travail des autres tout en voulant se distinguer. En pétrissant la glaise, il découvre sa passion pour la sculpture. Mais les murs, les matériaux sont trop étroits pour son épanouissement. Il sort de l'École et transporte l'art dans la rue.[2]

Sommaire

[modifier] Œuvres

1953: L'arbre de la rue Durocher (Montréal)
Véritable performance publique, la première du genre pour Armand Vaillancourt. Durant deux ans, il sculptera, à même la rue, cet arbre, situé sur la rue Durocher, à Montréal. Très controversée, cette sculpture fit plusieurs curieux parmi les passants, ne sachant comment la qualifier. Symbolisant le rapport entre l'art et la nature, elle demeura en place plusieurs années durant, pour finalement être transportée au Musée national des beaux-arts du Québec. Cette œuvre éveilla la conscience de plusieurs artistes concernés par l'écologie et est maintenant considérée par plusieurs comme fondatrice de la sculpture moderne québécoise.

1967: Je me souviens (Toronto, esquisse)

1971: Québec libre ! (San Francisco, États-Unis)

La statue « Québec libre ! » d'Armand Vaillancourt. Créée en 1971, cette fontaine est installée à Justin Herman Plaza à San Francisco, Californie. Elle est connue localement sous le nom de « Vaillancourt Fountain ».
La statue « Québec libre ! » d'Armand Vaillancourt. Créée en 1971, cette fontaine est installée à Justin Herman Plaza à San Francisco, Californie. Elle est connue localement sous le nom de « Vaillancourt Fountain ».

L'une de ses sculptures les plus connues, Québec libre ! (localement appelée Vaillancourt Fountain, ou Fontaine Vaillancourt) à San Francisco,[3] représente bien le lien qu'effectue Vaillancourt entre ses convictions politiques et sociales et ses œuvres. Il s'agit en fait d'une énorme fontaine de béton, de 61 mètres de long, 43 mètres de large et 11 mètres de haut installée à l'Embarcadero plaza, en plein cœur du quartier financier de la ville. La nuit précédant son inauguration, Vaillancourt y inscrivit un retentissant Québec libre! en lettres rouges, signifiant son appui indéfectible à la liberté du peuple québécois et plus largement, son appui à l'émancipation de tous les peuples. Voyant, le lendemain, que les employés de la ville avaient effacé l'inscription, il sauta sur la sculpture et y réinscrivit plusieurs fois la phrase. Cette œuvre fut l'objet, quelques années plus tard, d'une polémique très médiatisée. En effet, lors d'un concert gratuit de U2 présenté à même la sculpture, Bono, le chanteur du groupe, monta au haut de l'œuvre et y inscrivit Rock & Roll stops the traffic, en référence à la puissance du rock. 20 000 personnes assistaient en effet au spectacle et bloquaient une partie des rues avoisinantes.

Réagissant par la suite à cet acte, la mairesse de la ville déclara alors qu'elle déplorait le vandalisme de l'œuvre, que ce genre de délit était punissable d'une amende et/ou d'emprisonnement. Vaillancourt fut par la suite contacté pour lui demander s'il appuyait le geste, ce qu'il fit immédiatement en se rendant le lendemain au concert de U2 au colisée d'Oakland, où il écrivit Stop the madness en direct sur la scène, devant 70 000 spectateurs. Il défendit le geste de Bono, après un discours critique sur les injustices de plusieurs peuples, en déclarant « Les graffitis sont un mal nécessaire. Les jeunes n'ont pas accès aux premières pages des journaux comme les politiciens ».

1980: Intemporel (Chicoutimi)
Vaillancourt créa, en 1980, un véritable champ de pierre blanches entourées de "cages", lors du symposium de sculpture environnementale, à Chicoutimi. 1 500 tonnes de roches furent utilisées pour cette œuvre monumentale. La pierre blanche, seul matériel utilisé représentant la nature, fut enfermé dans des cages de métal alignées sur la roche, symbolisant les structures crées par l'homme pour tout encadrer, tout contrôler.

1983: Justice

1985: El clamor (Santo Domingo, République dominicaine)
Qualifiée par Vaillancourt de « symbole de l'énergie vitale de tous les peuples opprimés […], de la vraie liberté, celle qui est à l'intérieur, celle qu'on ne peut pas emprisonner », cette sculpture monumentale de sept mètres de long, deux mètres de largeur et trois mètres de hauteur est faite de pierre sculptée, entourées de barbelés et surmontée de 92 mains d'acier, symbolisant la lutte des peuples contre la répression et l'emprisonnement. Une colombe d'un mètre et demi surplombe le tout. L'œuvre fut construite à Saint-Domingue, en République Dominicaine à l'occasion du 500e anniversaire de l'arrivée de Christophe Colomb.

[modifier] Honneurs

[modifier] Notes et références

  1. L'Encyclopédie canadienne: Armand Vaillancourt
  2. Prix Paul-Émile-Borduas 1993: Armand Vaillancourt
  3. San Francisco entretient la fontaine
  4. Prix Paul-Émile-Borduas 1993: Armand Vaillancourt
  5. Chevalier de l'Ordre national du Québec

[modifier] Liens externes

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