Arménie occidentale

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L'Arménie occidentale est historiquement le nom donné à la portion de l'Arménie intégrée à l'empire ottoman, correspondant approximativement aux six vilayets (provinces) (vilâyat-ı sitte) à l'est de l'empire, c’est-à-dire les vilayets d'Erzurum, de Van, de Bitlis, de Diyarbakır, de Harput et de Sivas. L'Arménie occidentale se réfère aujourd'hui à cet espace géographique incorporé à la Turquie, que cette dernière nomme Anatolie orientale.

Sommaire

[modifier] Histoire

À la suite de la Première Guerre mondiale et de la défaite de l'empire ottoman, les Arméniens d'Arménie occidentale et la République arménienne, indépendante depuis le 28 mai 1918[1], prennent la décision de présenter communément leurs revendications à la Conférence de paix de Paris (1919)[2]. Ces revendications aboutissent à la signature du traité de Sèvres (10 août 1920) ; en particulier, les frontières arméniennes proposées par Woodrow Wilson en vertu de ce traité incorporent une partie des vilayets d'Erzurum, de Van, de Bitlis et de Trabzon à la République arménienne[3], déjà reconnue de fait[4]. Une partie de la côte et une nouvelle route commerciale maritime via le port de Trabzon est donc octroyée à l'Arménie. Le traité de Sèvres est officiellement signé par les gouvernements arménien et turc (entre autres), mais n'a jamais été ratifié en raison de l'opposition des nationalistes turcs de Mustafa Kemal Atatürk[5]. Les bolchéviks prennent le pouvoir en Arménie fin novembre 1920, alors qu'une guerre entre la Turquie et l'Arménie survient, que les Arméniens perdent[6]. Les modifications territoriales que le traité de Sèvres apportait sont écartées par la signature, le 16 mars 1921, du traité de Moscou entre la Russie soviétique et la Turquie et confirmé par le traité de Kars, signé le 13 octobre 1921 entre la Turquie et la République socialiste soviétique d'Arménie (entre autres)[7] : l'Arménie occidentale est intégrée à la Turquie. Le traité de Sèvres est quant à lui remplacé le 24 juillet 1923 par le traité de Lausanne entre la Turquie et les vainqueurs de la Première Guerre mondiale[7] ; il ne mentionne même plus l'Arménie[8].

[modifier] Situation politique actuelle

Certaines organisations nationalistes arméniennes considèrent que l'Arménie occidentale fait légitimement partie de la République d'Arménie en raison du Traité de Sèvres. Un Conseil national arménien s'est ainsi constitué le 17 décembre 2004 pour faire valoir et appliquer les droits à l'autodétermination des Arméniens d'Arménie occidentale[9].

[modifier] Langue

Icône de détail Article détaillé : Arménien occidental.

Le dialecte occidental de la langue arménienne est utilisé principalement en Turquie, en Orient et dans la diaspora arménienne. Dans la diaspora, les écoles arméniennes instruisent le dialecte occidental au lieu du dialecte oriental, le dialecte officiel de la République arménienne.

[modifier] Notes et références

  1. Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Privat, Toulouse, 2007 (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 567.
  2. Gérard Dédéyan (dir.), op. cit., p. 590.
  3. (en) Articles 89 et 90 du traité de Sèvres.
  4. Gérard Dédéyan (dir.), op. cit., p. 592.
  5. Gérard Dédéyan (dir.), op. cit., p. 594.
  6. Gérard Dédéyan (dir.), op. cit., p. 595.
  7. ab Gérard Dédéyan (dir.), op. cit., p. 596.
  8. (en) Traité de Lausanne.
  9. Conseil national des Arméniens d'Arménie occidentale, « Déclaration du droit à l'autodétermination des Arméniens d'Arménie occidentale », 17 décembre 2004. Consulté le 8 mai 2008

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes