Apollon musagète
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Apollon musagète (ou Apollo) est un ballet en deux tableaux composé entre 1927 et 1928 par Igor Stravinski.
Ce ballet se réfère très clairement à l'Antiquité par le thème, mais la trame propose une situation contemporaine. Il s'agit donc d'une réinvention de la tradition car l'inspiration est classique, voire post-baroque, mais néanmoins l'orchestre est simplifié (il n'y a que des cordes).
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[modifier] L'œuvre
Le ballet est une commande de la mécène américaine Elisabeth Sprague Coolidge, destiné à être donné à la Bibliothèque du Congrès. Après Œdipus rex, Stravinski choisit à nouveau de s'inspirer d'un sujet en rapport avec l'Antiquité grecque et retient le thème d'Apollon qui instruit les Muses à leur art.
Il choisit d'en faire un ballet blanc qu'il compose pour un effectif instrumental épuré représenté par un orchestre à corde de 34 instrumentistes : 8 premiers violons, 8 seconds violons, 6 altos, 4 premiers violoncelles, 4 seconds violoncelles et 4 contrebasses. La durée est de 30 minutes.
[modifier] Composition
Stravinski écrivant pour un ensemble homogène d'instrument à cordes frottées, choisit de remplacer les contraste de timbres que l'on entend dans Pulcinella par des contrastes de volume. Comme plus tard avec Agon, ce ballet s'inspire de la grande tradition classique de la musique française du XVIIe siècle et particulièrement de Lully. Avec ses rythmes pointés, le prologue commence à la manière d'une ouverture « à la française ». Le compositeur s'appuie sur une cellule rythmique fondamentale présente dès le début de l'œuvre, qu'il transforme par des subdivisions de valeurs successives rendue de plus en plus complexe.
[modifier] L'argument
Les personnages sont Apollon et trois muses : Calliope muse de la poésie, Polymnie muse de la rhétorique et Terpsichore muse de la danse. Le thème : Apollon musagète (« conducteur des muses ») instruit les muses à leurs arts et les conduit au Parnasse. Le ballet est divisé en deux tableaux :
- Premier tableau
- La naissance d'Apollon (prologue)
- Second tableau
- Variation d'Apollon
- Pas d'action (Apollon et les trois muses)
- Variation de Calliope (l'alexandrin)
- Variation de Polymnie
- Variation de Terpsichore
- Seconde variation d'Apollon
- Pas de deux
- Coda
- Apothéose.
[modifier] La chorégraphie de Balanchine
Le ballet est créé à Washington en avril 1928 dans la chorégraphie d'Adolph Bolm et il est repris par les Ballets russes à Paris le 28 juin suivant, chorégraphié par George Balanchine (décors d'André Bauchant). Les interprètes principaux sont Serge Lifar, Alice Nikitina, Lubov Tchernitcheva et Félia Doubrovka.
S'appuyant sur la beauté et les qualités d'interprète de Lifar, Balanchine conçoit un Apollon jeune et sauvage, exaltation de la danse masculine. L'œuvre est sobre et claire, en parfaite adéquation avec la partition de Stravinski.
Au fil des reprises de ce ballet, le chorégraphe épure peu à peu les costumes et les décors (reprise de 1957), il supprime le premier tableau (reprise de 1978) et adapte la pièce à la personnalité des nouveaux interprètes, dont Mikhaïl Barychnikov.
Pour ce qui est des costumes, Apollon a une toge retravaillée, avec une coupe en diagonale, une ceinture et des lacets qui montent. Les muses ont un tutu classique. Le décor est baroque : deux grosses machineries (des rochers et le charriot d'Apollon). Dans la danse on sent un retour vers l'académisme (étirement et élancement du corps). Mais le chorégraphe George Balanchine casse les angles des bras et plie les angles de la main. C'est donc un ballet néoclassique.
