Antoine Bénézet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Bénézet.
Bénézet instruisant des enfants de couleurIllustration dans un livre de 1850
Bénézet instruisant des enfants de couleur
Illustration dans un livre de 1850

Antoine Bénézet, ou encore Anthony Benezet, né le 31 janvier 1713 à Saint-Quentin et mort le 3 mai 1784 à Philadelphie, était un enseignant philanthrope et antiesclavagiste.

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Il était issu d'une famille française de commerçants de Saint-Quentin en Picardie, chassée de France par la révocation de l'édit de Nantes. Jean-Étienne de Bénézet, sa femme Judith de la Megenelle et leurs quatre enfants, fuient aux Pays-Bas en 1715, puis s'établissent à Londres. Antoine Bénézet est alors âgé de deux ans. C'est là qu'il fait la connaissance des quakers, il devient membre de la Société religieuse des Amis vers 1727. La famille Bénézet émigre en 1731 aux États-Unis, à Philadelphie. Antoine se marie en 1736 à Joyce Marriott.

[modifier] Pédagogue

Antoine Bénézet trouve sa voie dès 1739 : il devient enseignant, d'abord à Germantown, puis il dirige de 1742 à 1754 une section de l'école supérieure de garçons fondée par William Penn. Il fonde une école supérieure pour les filles en 1755, la première école publique pour filles aux États-Unis. L'attention et la gentillesse qu'il porte à chacun contraste avec la sévérité des écoles de l'époque. Il est également un précurseur en ce qui concerne l'instruction des sourds-muets. Il fut un des premiers défenseurs de la cause des noirs et crée une école du soir en 1750 puis, avec l'aide de la Société des Amis, la Negro School en 1770. Il enseigne dans ces écoles presque jusqu'à sa mort.

[modifier] Philanthrope

Opposant décidé à l'esclavage, il publie des articles puis des livres, travaille à convaincre les quakers de Philadelphie d'affranchir leurs esclaves, s'adresse directement aux puissants – à la manière quaker – dont l'archevêque de Cantorbéry. Son pamphlet Some Historical Account of Guinea, écrit en 1771, a une grande influence autant aux États-Unis qu'en Europe. En 1775, il fonde avec d'autres quakers et des membres de diverses Églises protestantes une Société de secours aux nègres libres illégalement maintenus en servitude. Il prépara le terrain pour les abolitionnistes, mais fut lui-même pragmatique et ne demanda pas immédiatement l'affranchissement général des esclaves. Il travailla à des libérations individuelles et à l'amélioration de leurs conditions de vie.

Pacifiste, il écrivit en 1776 des Pensées sur la nature de la guerre et s'adressa aux souverains.

En 1756, il fonde une Association amicale pour rétablir et maintenir la paix avec les Indiens par des mesures pacifiques. Il intervient en 1763 alors qu'une campagne contre les indiens est préparée à New York. Il lutte contre l'alcoolisme.

Il participa également à l'accueil des acadiens déportés, et relaya leurs plaintes auprès du roi d'Angleterre.

[modifier] Personnalité

Son biographe Robert Vaux (autre abolitioniste de Philadelphie) le décrit comme un homme petit, avec un visage rayonnant d'une vive bonté. On le dit très humble[1].

Lors de ses funérailles, des gens de toutes classes sociales étaient présents : les officiels de la ville, des commerçants et représentants de diverses professions, de diverses Églises, ainsi que des centaines de noirs[2].

[modifier] Bibliographie

Sélection.

  • (en)  A short account of that part of Africa, inhabited by the negroes : with respect to the fertility of the country; the good disposition of many of the natives, and the manner by which the slave trade is carried on (...), Philadelphia, 1762 (réimpr. 1762 with additions, 1768 London), 56 p.
    Traduit en allemand dès 1763
  • (en)  A caution and warning to Great Britain and her colonies, in a short representation of the calamitous state of the enslaved Negroes in the British dominions (...), H. Miller, Philadelphia, 1766 (réimpr. 1767, 1784, 1785), 35 p.
  • (en)  Some historical account of Guinea, its situation, produce and the general disposition of its inhabitants. With an inquiry into the rise and progress of the slave-trade, its nature and lamentable effects (...), Joseph Crukshank, Philadelphia, 1771 (réimpr. 1772 London, 1788, 1968), 144 p.
  • Observations sur l'origine, les principes, et l'établisement en Amerique, de la societé connue sous la denomination de Quakers ou Trembleurs (...), Chez Joseph Crukshank, Philadelphie, 1780 (réimpr. 1783 Philadelphie & Londres, 1816 New York, 1817 Londres, 1822 Paris), 36 p.
  • (en)  Some observations on the situation, disposition, and character of the Indian natives of this continent, Joseph Crukshank, Philadelphia, 1784, 59 p.

[modifier] Biographies

  • (en) Robert Vaux, Memoirs of the life of Anthony Benezet, J. P. Parke, Philadelphia, 1817, 136 p.
    Une édition complétée par Wilson Armistead est publiée à Londres et Philadelphie en 1859
  • (en)  Quaker biographies : a series of sketches, chiefly biographical, concerning members of the Society of Friends,from the seventeenth century to more recent times ; with illustrations, Friends' Book Store, Philadelphia, 1909-1914
    Article sur "Anthony Benezet" dans le vol. 3.
  • Jacques Pannier, Antoine Bénézet (de Saint-Quentin) un Quaker français en Amérique, Société d'édition de Toulouse, Toulouse, 1925, 44 p.
    Conférence faite en 1923, résumé et adaptation des deux éditions de sa biographie en anglais de 1817 et 1859.
  • (en) Nancy Slocum Hornick, Anthony Benezet : eighteenth century social critic, educator and abolitionist, 1974, 483 p.
    Thèse à l'Université de Maryland
  • (en) Irv A. Brendlinger, To be silent-- would be criminal : the antislavery influence and writings of Anthony Benezet, Scarecrow Press : Center for the Study of World Christian Revitalization Movements, Lanham, Md., 2007, 229 p. (ISBN 0810857650)
    Irv A. Brendlinger is Professor of Church History and Theology at George Fox University, Newberg, Oregon

[modifier] Notes

  1. A small man with a face "that beamed with benignant animation." [1]
  2. Robert Vaux, p.135

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

Autres langues