Anne de Clèves

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Anne de Cleves
Anne de Cleves

Anne de Clèves (22 septembre 1515, Düsseldorf16 juillet 1557, Chelsea), fut la quatrième femme d'Henri VIII d'Angleterre.

Elle était la fille de Jean III, duc de Clèves, l'un des chefs du protestantisme allemand. Elle devient le 6 janvier 1540 la quatrième épouse d'Henri VIII d'Angleterre, grâce à l'entremise de Thomas Cromwell qui recherche l'alliance des princes protestants allemands. Henri VIII, ayant rompu son alliance avec les protestants allemands, la répudie six mois plus tard en juillet 1540 en lui accordant une importante rente annuelle, et se remarie avec Catherine Howard. Elle continue à vivre paisiblement en Angleterre et meurt le 16 juillet 1557 à Chelsea.

[modifier] Holbein, le peintre qui la fit reine

Après la disparition de Jeanne Seymour, troisième femme d'Henri VIII d'Angleterre, morte des suites de la naissance du dauphin Édouard, Holbein accompagna sur le continent les ambassadeurs qui avaient mission de trouver une nouvelle épouse pour le roi. C'est ainsi qu'il fit successivement, pour les envoyer à Londres, les portraits de Christine de Danemark, de Louise de Guise, d'Anne de Lorraine et de Renée de Guise.

Il rentra à Londres par Paris, mais, en 1539, il lui fallut repartir pour l'Allemagne au château de Düren, afin d'y peindre la fille du duc de Clèves, la princesse Anne, car Henri VIII envisageait favorablement une alliance avec une maison protestante allemande. Le peintre dut à son réalisme sans flatterie de ne pas encourir la disgrâce du roi, qui fut séduit par le portrait, mais si déçu par le modèle vivant qu'il la répudia au bout de six mois.

Une miniature à l'aquarelle du South Kensington Museum de Londres représente Anne de Clèves dans la même robe rouge et or.

L'art d'Holbein est ici à son apogée : raffiné dans le détail orfévré de la somptueuse robe rouge et de la coiffure garnie de joyaux, mais si subtilement psychologue dans l'exactitude du regard vide et vague, des traits mous et inexpressifs, dans la précision du geste des mains croisées sans élégance. Le peintre s'est distrait en construisant la belle architecture du vêtement, rendant ainsi plus insignifiante, plus falote encore, la princesse au visage dénué de charme.