Andronic III Paléologue

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Andronic III Paléologue, dit le Jeune, empereur byzantin de 1328 à 1341, né en 1296, mort le 15 juin 1341, fils de Michel IX Paléologue, empereur associé, et de Rita d'Arménie.

Denier tournois d'Andronic III Paléologue, 1328.
Denier tournois d'Andronic III Paléologue, 1328.

Il épouse en 1318 Adélaide de Brunswick (+1324), fille d'Henri Ier, duc de Brunswick-Grubenhagen et d'Agnès de Misnie qui lui donne un fils, né et mort en 1321 ; il se remarie ensuite en 1326 avec Jeanne de Savoie (1306 † 1360), fille d'Amédée V, comte de Savoie, et de Marie de Brabant, qui lui donne cinq enfants :

  • Irène (1327 † ap.1356), mariée à Adrianople en 1336 avec Michel Asen, tsar de Bulgarie († 1354)
  • Jean V (1332 † 1391)
  • Michel (1337 † 1370)
  • Théodore, mort après 1405, gouverneur de Lemnos
  • Marie, mariée en 1355 avec François Gattilusio, Archonte de Lesbos († 1384)

Soutenu par son cousin Jean Cantacuzène, il lutte longtemps contre son grand père Andronic II, qu'il force à abdiquer en 1328.

Les historiens le décrivent comme ayant plus de goût pour le combat que pour l'administration, aimant à mener ses hommes au combat et aimant particulièrement la chasse et les joutes équestres, divertissement importé à Constantinople par l'entourage de Jeanne de Savoie.

Sommaire

[modifier] Politique intérieure

Devenu seul empereur, il tente de relever l'empire avec l'aide de Jean Cantacuzène, mais, occupé à défendre ses positions européennes contre les Bulgares et le roi Serbe Stefan Uroš III Dečanski, il ne peut s'opposer aux Turcs en Asie Mineure.

En 1329, Andronic III entreprend une vaste réforme de la hiérarchie judiciaire. Il nomme ainsi 4 juges suprêmes, 2 laïcs et 2 religieux, nommés « Juges Universels des Romains » auxquels furent octroyés des pouvoirs étendus notamment pour assurer l'exécution des lois auprès des fonctionnaires corrompus.

Malheureusement, ces 4 juges furent eux-mêmes impliqués dans des affaires de corruption ; 3 d'entre eux furent alors traduits en justice, en 1337 et exilés.

D'autres juges furent cependant nommés à leur place et l'institution demeura en place jusqu'à la fin de l'Empire byzantin, en 1453. Elle fut ensuite étendue à toutes les provinces de l'Empire.

Sur le plan religieux, Andronic III esquisse une politique d'union religieuse mais il est desservi par le schisme hésychaste entre 1333 et 1339 : pour vaincre cette idéologie, il convoque un concile le 10 juin 1341, à Constantinople mais celui-ci s'achève par la victoire des hésychastes.

[modifier] Politique extérieure

Le règne d'Andronic III est marqué par la lutte contre les Serbes, les Bulgares et les Turcs.

[modifier] Reconquête des territoires européens

En 1328, les Bulgares envahissent la Thrace et marchent jusqu'à Andrinople mais le tsar Michel Sisman de Bulgarie, devant une armée byzantine réorganisée, préfère négocier et signer, en 1330, un traité de paix, à la suite duquel les Bulgares s'abstinrent de toute incursion militaire pendant le règne d'Andronic III.

Chio. En 1329, éclate à Chios une insurrection contre Martino Zaccharia dirigée par Léon Kalothétos. Celui-ci parvient à prendre le gouvernement de l'île et Andronic lui envoie une flotte de secours. Zaccharia fut arrêté, amené en captivité à Constantinople tandis que Kalothétos se voit confier le gouvernement de l'île, devenue domaine impérial.

Thessalonique. En 1333, il fait arrêter Syrgiannès, ancien compagnon d'armes de Jean Cantacuzène qu'il avait nommé gouverneur de Thessalonique et dont la loyauté lui paraissait douteuse. Celui-ci parvient cependant à s'enfuir et se rallie à Etienne Dusan, roi de Serbie. Décidé à affermir ses positions à Thessalonique, Andronic III permet à un de ses officiers, Sphrantzès Paléologue, d'entrer en contact avec Syrgiannès, qu'il assassine, permettant ainsi à l'empereur byzantin d'obtenir du roi serbe la signature d'un traité, en août 1334, par lequel l'Empire byzantin récupérait toutes les places conquises par les serbes.

Thessalie. De Macédoine, Andronic III entre en Thessalie, dont le gouvernement était devenu vacant suite au décès du sébastocrator Etienne Gabrielopoulos.

Epire. En 1337, à la faveur des troubles dynastiques qui secouèrent la famille Orsini, il parvient à reconquérir l'Épire, aidé en cela par sa cousine Anne Paléologue qui avait épousé en 1323 Jean II Orsini despote d'Epire. Refusant tout compromis, l'Empereur exigea une reddition complète et le rattachement de l'Epire à l'Empire, disposition qui fut acceptée de bon gré par les Épirotes.

Malheureusement, le jeune Nicéphore III Orsini, héritier du despotat, était parvenu à s'enfuir et à se réfugier à Tarente, auprès de Catherine de Valois, impératrice latine en titre. Dès 1339, il débarque à Thomokastron où il tente de soulever la population contre l'Empereur. En 1340, Nicéphore III et Andronic III concluent un accord, l'héritier latin obtenant le titre de panhypersebastos ainsi que la main de Marie Cantacuzène.

[modifier] La ligue antiturque (1327)

Sa politique d'expansion en Méditerranée est cependant contrée par les Latins (Chevaliers de Rhodes, rois de Chypre, Vénitiens, Génois) qui disposaient d'intérêts à défendre en mer Egée.

Si, en 1327, les Vénitiens avaient envisagé la création d'une ligue des États chrétiens devant inclure l'Empereur byzantin, ce fut le pape Jean XXII qui prit sur lui de l'organiser et qui décida d'en exclure les Byzantins. Constituée à Avignon en 1334, la ligue antiturque admit toutefois le principe d'une participation byzantine mais demeura dirigée par les latins. La participation des Byzantins à la ligue fut subordonnée, par Jean XXII et ses successeurs, à l'abandon de l'orthodoxie par l'Empereur, ce qu'Andronic III refusa, ne voulant pas persécuter ses sujets comme l'avait jadis fait Michel VIII Paléologue.

En 1335, Benedetto Zaccharia tente de reconquérir Chio, bientôt suivi par Domenico Cattaneo, seigneur génois de Phocée. En représailles, Andronic III monte une expédition qui lui permet de reprendre Lesbos et Phocée, en 1336. Il y parvient en sollicitant l'aide des émirs Saruhan et Umur.

Les divisions internes entre latins et byzantins rendirent cette ligue peu active, permettant aux Turcs de reprendre leurs opérations de piratage.

[modifier] Perte des territoires asiatiques

Andronic III fut moins heureux dans sa lutte contre les Turcs : ceux-ci, après avoir conquis Brousse en 1326 et en avoir fait leur capitale, mobilisèrent en mai 1329 une armée de 8.000 hommes le long du Bosphore. Andronic III et Jean Cantacuzène parvinrent à armer 2.000 mercenaires, qui furent défaits le 11 juin 1329 à Pélékanon.

Devant les conquêtes successives des Turcs, Andronic doit se résoudre à proposer à Orkhan la signature, en 1333, d'un traité aux termes duquel il dut verser au sultan un tribut annuel de 12.000 hyperpères pour pouvoir conserver les dernières terres byzantines de Bithynie.



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