Alliance Base

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Alliance Base est une cellule antiterroriste commune à la CIA et aux services secrets français : un système permanent de coordination et d'échanges d'informations entre les services basé à Paris, entre les Invalides et l'Ecole militaire, et dirigé « par un général français assigné à la DGSE ». Mise en place après les événements du 11 septembre 2001 par le Président de la République française, Jacques Chirac et l'Administration américaine du Président des États-Unis, George Bush.

La langue de travail y est le français.

Selon le quotidien américain Washington Post (juillet 2005), la cellule Alliance Base installée à Paris se consacrerait depuis 2002 à la lutte contre Al-Qaïda — le nom d'Alliance Base étant une traduction littérale de celui d'Al Qaïda. Le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Canada et l'Australie y collaboreraient. La cellule, qui comprendrait également des agents britanniques, australiens, canadiens et allemands, communiquerait en français dans le texte. Le but : analyser les mouvements transnationaux des terroristes présumés et lancer des opérations pour les capturer ou les espionner. Des documents officiels du ministère de la Défense montrent que le projet est en cours dès avril 2002.

En dépit de leurs désaccords autour de l'Irak, la France et les États-Unis n’ont jamais cessé, depuis le 11 septembre 2001, de collaborer étroitement dans la lutte contre le terrorisme islamiste. La Direction générale pour la sécurité extérieure (DGSE), tout comme la Direction de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage), ont des « relations bilatérales régulières » avec leurs homologues de la CIA et du FBI. Cette coopération, selon les sources proches des services, porte à la fois sur le renseignement classique traditionnel (sur les personnes suspectes, leurs activités, leurs déplacements…) et sur le renseignement opérationnel, « celui qui débouche directement sur le démantèlement de réseaux et des interpellations ».

La CIA a pu s’appuyer, lors du déclenchement de la guerre en Afghanistan, sur le dispositif de la DGSE dans les zones contrôlées par l'Alliance du Nord. En 2003, la France aurait transmis aux États-Unis une vidéo montrant Oussama ben Laden dans son maquis afghan.

« Alliance Base » choisit méticuleusement ses « cas », détermine un pays comme théâtre d'opération et remet entre les mains des agents de ce pays la tâche d'exécuter l'opération.

La France aurait ainsi fait arrêter quelque 60 personnes dans le cadre des activités d’« Alliance Base » depuis sa création. C’est « l'une des meilleures au monde », a commenté l'ancien directeur intérimaire de la CIA, John McLaughlin, en parlant de la collaboration entre les deux services secrets.

La France aurait ainsi permis à la CIA de se servir de ses installations aériennes à Djibouti, afin de faire décoller un drone armé RQ-1 Predator pour tuer des membres d’Al-Qaida. Cette opération s’est déroulée au Yémen, le 3 novembre 2002. Abou Al-Harithi, soupçonné d'être à l'origine de l'attaque contre le destroyer américain USS Cole le 12 octobre 2000 dans la rade d’Aden, avait été tué par un missile, ainsi que six autres terroristes.

La France, l'un des très rares pays à participer aux bombardements avec les Américains sur les zones tenues par Al-Qaïda, a placé de 2003 à janvier 2007, sous commandement opérationnel américain, une centaine de commandos de son Commandement des forces spéciales dans le district de Spin Boldak de la province de Kandahar (sud de l'Afghanistan).

Cette coopération entre les deux pays aurait notamment permis de déjouer des attentats dont celui qui aurait été fomenté contre l'île de La Réunion par Karim Medhi et Christian Ganczarski tête pensante et financière de l'opération. Ganczarski a été arrêté le 3 juin 2003. C'est un Allemand d’origine polonaise converti à l'islam, et considéré comme « l’un des plus importants membres européens d’Al-Qaïda vivants ». Il est incarcéré en France depuis son arrestation.

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